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les ambitions des nouveaux patrons de Béziers

Par

Thomas Corbet

Publié le

7 nov. 2024 à 20h22

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Propriété de la municipalité depuis plusieurs années, le club Béziers a annoncé son rachat officiel ce jeudi 7 novembre. Parmi ses nouveaux propriétaires, on retrouve les anciennes gloires Andrew Mehrtens et Bobby Skinstad qui ont profité de l’annonce pour asseoir leurs nouvelles ambitions : ambitionner de grimper en Top 14 dans les trois ou quatre prochaines années.

Les nouvelles ambitions de Béziers : la montée en puissance dans 3 ou 4 ans

Comme l’a rappelé le maire de Béziers Robert Ménard lors de la conférence de presse, un club de rugby n’a pas vocation à rester la propriété de la ville. L’homme politique affichait ainsi un visible soulagement, satisfait d’avoir trouvé des acheteurs aux épaules solides.

« Pourquoi avons-nous choisi ces personnes ? Parce qu’ils ont des ambitions. Cette ville rêve d’un passé qu’elle aimerait voir se conjuguer avec le présent, cette montée en Top 14 dont nous rêvons tous. Ce n’est pas pour demain, mais c’est le but. Aujourd’hui, nous avons tous les atouts pour réussir », a-t-il déclaré.

Dans son premier discours, l’ancien demi d’ouverture des All Blacks et de l’ASBH Andrew Mehrtens a fait écho à ces propos : « Je n’avais pas prévu, pendant les négociations, à quel point ce moment serait émouvant. Cela a pris du temps, plus d’un an, et cela nous a rassurés car il faut être exigeant et vous (la mairie, ndlr) l’étiez. »

Cette exigence va désormais se traduire par de nouvelles ambitions. Avec une forme de mesure, car l’ancien numéro 10 connaît bien le rugby français, mais bien réel.

« C’est difficile de donner des objectifs car la Pro D2 est une compétition difficile. On contrôlera ce qu’on peut contrôler, le club, la préparation. Nous n’avons pas fixé de date. On l’a vu la saison dernière et on ne veut pas perdre la dynamique qui s’est créée. Nous n’allons pas nous mettre la pression et dire que ce sera une augmentation dans 2 ans ou 3 ans, mais le plus vite possible», espère Mehrtens.

Viser à grimper est une chose, rester en Top 14 en est une autre, et les efforts pour y parvenir doivent être mis en place. En ce qui concerne les cycles sportifs, on peut faire beaucoup de choses en trois ou quatre ans. Ce n’est pas ce que nous disons, mais si nous ne sommes pas en mesure de réfléchir à la hausse dans trois ou quatre ans, nous aurons peut-être échoué. Ce qui ne veut pas dire que ce sera un échec, mais nous voulons être en mesure de le faire pendant cette période.

Andrew Mehrtens
Nouveau copropriétaire de Béziers

Une transition en douceur

Pour l’heure, les nouveaux patrons de l’ASBH affirment néanmoins qu’ils ne veulent pas contrarier un club qui, pour la première fois depuis longtemps, a non seulement atteint la phase finale de Pro D2 l’an dernier mais a aussi enregistré un bénéfice financier.

« Bien évidemment, nous nous engageons à ne pas réduire le budget, ce qui est logique. Nous avons parlé d’une augmentation du budget, que ce soit au cours des trois prochaines années ou plus tard. Nous travaillerons pour cela mais nous ne pouvons pas tout changer, jeter le bébé avec l’eau du bain. Nous sommes là pour fournir, nous allons tout analyser pour dépenser nos ressources à bon escient”, a poursuivi le Néo-Zélandais dans un excellent français.

Il a également rassuré que le consortium Eddie Jordan souhaitait respecter la façon de faire locale : « J’ai dit que nous n’étions pas là pour tout changer, mais nous ne sommes pas là non plus pour créer un club étranger. Le club doit rester béziers, rester français… Je préfère Béziers ! Durant mes années ici, nous faisions tout en français tout le temps. On va rester un club de Béziers, je ne sais pas si il faut le préciser mais c’est important pour moi. »

Et d’ailleurs, à court terme, hormis l’arrivée de Johnny Howard dans l’organigramme, rien ne devrait vraiment changer. Et ce jusqu’à la fin de la saison, sauf surprise.

« Il n’y aura pas de changements dans le secteur sportif dans l’immédiat, on prendra du temps pour autant, ce ne serait pas une bonne chose de faire des changements dans l’équipe en pleine saison. Même si nous le voulions, ce qui n’est pas le cas, ce ne serait pas la bonne chose à faire. Nous avons une totale confiance en Pierre, c’est formidable de voir la progression de l’équipe et des joueurs qui l’accompagnent ces dernières années”, a félicité Mehrtens.

Cependant, donnant un aperçu des possibilités d’avenir : « Si nous pouvons profiter de nos réseaux au-delà des frontières, sans remplir les équipes d’étrangers, pour trouver des joueurs que nous aimerions amener ici, des joueurs qui veulent investir dans un grand projet… Il lui faudra forcément des acteurs de qualité, qui n’accaparent pas trop de ressources et qui apprécieront l’histoire et la culture de Béziers. S’il peut arriver que des gars qui viennent d’Afrique du Sud, de Néo-Zélandais, d’Australiens profitent de nos réseaux, cela se fera en travaillant avec le staff sportif. Pierre (Caillet, ndlr) sait ce qu’il recherche chez un joueur, ce dont il a besoin sur le terrain, et cette démarche est déjà en place. Nous avons confiance et nous sommes là pour vous aider. »

Sur le plan économique, le club bénéficiera également d’un savoir-faire qui n’aura pas beaucoup d’équivalent en Pro D2. « Eddie Jordan est un grand fan de rugby. Il a des problèmes de santé en ce moment mais il est fort, il se bat, tout autant qu’il l’a fait au cours de sa brillante carrière. Nous avons une grande confiance dans l’incroyable réseau qu’il a bâti à travers le monde et avons déjà commencé à discuter avec des personnes intéressées par les opportunités dans la région », a déclaré Bobby Skinstad.

Le secteur sportif imperturbable

Toute cette agitation, il ne faut pas la perdre de vue, a pour seul but de permettre enfin à l’équipe de Béziers de bénéficier d’une assise financière et d’une sérénité qui lui manque cruellement depuis de nombreuses saisons.

Pourtant, l’entraîneur Pierre Caillet, même s’il se félicite que le stade de la vente soit enfin atteint, est apparu imperturbable après la conférence de presse. Il faut dire qu’à Béziers, il en a vu d’autres.

«Je sais ce que peuvent être les rachats de clubs ou les rachats hors club. Nous sommes habitués à Béziers et nous avons la tête dure. Nous ne nous concentrons pas trop sur cela. Nous n’avons pas attendu l’arrivée des gens pour faire notre travail. Et maintenant qu’ils sont là, nous allons continuer à le faire comme d’habitude”, a-t-il murmuré dans les allées du stade Raoul-Barrière.

Cela ne nous stresse pas, pas du tout. Cette équipe a grandi malgré toutes ses difficultés. C’est tout ce qui fait la vie de notre groupe. Aujourd’hui, que ce soit moi ou le groupe, nous n’avons aucun souci de ce qu’ils mettent en place. Connaissant le maire, connaissant un peu ceux qui sont venus, on sait que le maire est carré, ceux qui viennent aussi, ils connaissent le rugby. C’est important. Ce n’est pas n’importe quoi.

Pierre Caillet
Entraineur ASBH

Sur ce qu’apportera à l’avenir cette sérénité économique, notamment en matière de recrutement, il préfère ne pas s’emballer : « Qui va gérer, qui va recruter, je crois que ce n’est pas important. L’essentiel c’est que le club avance, que les gens se plaisent au stade. Quoi qu’il en soit, nous connaissons le rugby. Nous y avons joué, nous nous y sommes entraînés. Il n’y a aucun stress à avoir. C’est notre métier et c’est notre passion aussi. »

« À ma reprise en 2021, le premier objectif était d’atteindre les phases finales en trois ans. C’était le premier projet, première année difficile, deuxième année difficile, troisième année, on a réussi. Et sur trois ans, que voulons-nous faire ? Il s’agit d’être présent le plus souvent possible dans le top 6 et de revivre des phases finales voire plus qu’une phase finale. C’est-à-dire aller là où on n’est pas encore allé, en finale », projette Pierre Caillet.

« Déjà, il y a un projet qui est en train d’être construit pour essayer de retrouver ça. Et puis, bien sûr, avec des moyens supplémentaires, peut-être que ce projet de trois ans se transformera en quatre, cinq ans, avec pour objectif ultime d’avoir les moyens de monter”, espère-t-il avec mesure. .

Une chose est sûre, les mois et années à venir ne manqueront pas d’intérêt pour les supporters de Béziers.

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