Osleys Iglesias n’a pas vu sa mère depuis cinq ans. Elle est restée à Cuba lorsqu’il a décidé de prendre son destin en main. Mais le boxeur de 26 ans n’est pas tout à fait prêt à la revoir en chair et en os. Il a surtout une promesse à tenir.
Publié hier à 16h48
«J’ai promis à ma mère que je ne retournerais pas à Cuba tant que je ne serais pas champion du monde», nous a expliqué le Cubain mercredi matin au bar Le Valet du Casino de Montréal.
Iglesias (12-0, 11 K.-O.), un poulain de l’écurie Eye Of The Tiger Management (EOTTM), venait de finir de dévorer un repas bien mérité lorsqu’il s’est adressé à La presse et à La Presse Canadienne. Quelques instants plus tôt, il avait balancé l’aiguille à 167 livres lors de la pesée. Les super-moyens pèsent au maximum 168 livres.
Jeudi, il affrontera l’Ukrainien Petro Ivanov (18-0-2, 13 KO, 167,2 lbs) dans un combat de 12 rounds, au Casino, pour défendre son titre mondial pour la troisième fois. PCI.
C’est un « gros combat », estime le promoteur Camille Estephan. Les deux pugilistes sont invaincus. Estephan tente également de placer ses cartes auprès de l’IBF pour qu’Iglesias, actuellement classé 7e par cette organisation, passe rapidement dans le top 3 l’aspirant champion du monde William Scull (23-0, 9 KO). Scull a récemment remporté cette ceinture laissée vacante par « Canelo » Álvarez.
Sans le conduire aux portes de son « rêve » de ramener une ceinture à Cuba, une victoire jeudi soir reste une étape importante à franchir pour qu’éventuellement sa mère puisse être présente à tous ses combats par la suite.
“Mon slogan est ‘une promesse, c’est une promesse, maman'”, souligne le Cubain, qui s’exprime en espagnol par l’intermédiaire d’un interprète. Iglesias ne parle ni français ni anglais. Depuis cinq ans, il réside en Allemagne, où il vit avec sa femme et son enfant.
Le chroniqueur Réjean Tremblay écrivait sur le sujet en août dernier pour le site BPM Sports. La pesée de mercredi a été une belle occasion d’approfondir la question avec le principal concerné.
D’autant plus que Cuba a dû récemment faire face aux répliques de l’ouragan oscary compris de graves inondations et des pannes de courant massives. Comment va sa famille ?
« Il y a eu beaucoup de pluie, des ouragans, des cyclones », explique-t-il avant de sourire. Mais nous avons une maison vraiment solide ! Merci mon Dieu, ma mère et ma famille vont bien. »
« Il parle à sa mère tous les jours, avec les réseaux sociaux », confirme Estephan. C’est un gars très, très sympa. Il est fier de ses racines. Mais il est tellement concentré sur sa carrière qu’il ne pense à rien d’autre dans sa tête. Il veut être champion du monde. »
« Une machine à boxer »
Estephan le dit sans détour : « À mon avis, Iglesias est le meilleur que nous ayons [embauché] Depuis [Artur] Beterbiev et [Christian] M’Billi. Ce type va devenir une super star. »
Et Eye Of The Tiger veut bénéficier d’une « machine » qui « tourne bien ». Le combat de jeudi sera déjà le quatrième du Cubain en 2024, et depuis son arrivée à l’EOTTM en novembre 2023. Ce sera également le cinquième affrontement en un peu plus d’un an.
A l’inverse, son adversaire Petro Ivanov n’a plus enfilé de gants sur un ring de boxe professionnel depuis octobre 2023. Récemment, l’Ukrainien était à 11 ans.e rang au classement, tandis qu’Osleys Iglesias en détient 7e. Y a-t-il un risque qu’Iglesias subisse les conséquences d’un surmenage face à un boxeur reposé ?
Estephan n’est pas trop inquiet. A notre question, il a répondu que le Cubain passe par tous ses partenaires d’entraînement en « une ou deux semaines ». Un « phénomène » qui lui rappelle Beterbiev, et qui lui fait réutiliser l’image de la « machine à boxer ».
Cela n’inquiète pas non plus Iglesias.
“Je suis quelqu’un qui a tout sacrifié dans la vie, j’ai dû quitter Cuba”, répond-il lorsqu’on l’interroge sur le défi que représente Petro Ivanov. Oui, il a du talent. Mais au final, je ne pense pas qu’il ait faim comme moi. »
Related News :