Diego Simeone est le deuxième entraîneur que Luis Enrique a le plus rencontré dans sa carrière, quatorze fois. Les deux hommes se retrouvent pour la première fois hors d’Espagne pour un duel attendu au Parc des Princes, mercredi lors de PSG-Atlético de Madrid en Ligue des champions (21 heures).
Cela fait presque huit ans qu’ils ne se sont pas rencontrés et cela commence à faire longtemps, sûrement, dans leur esprit, tant les deux techniciens étaient habitués à s’affronter. A 14 reprises, Luis Enrique et Diego Simeone se sont serrés la main avant une rencontre, entre les deux bancs, comme ils le feront encore ce mercredi soir à l’occasion de la 4e journée de Ligue des champions entre le PSG et l’Atlético de Madrid (21 heures).
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Une rivalité sportive est née, forcément, entre l’ancien entraîneur du Barça (2014-2017) et celui de l’Atletico de Madrid, deux équipes aux mêmes ambitions nationales. « Je me souviens de leurs duels en Liga. Quand il était ici, Luis Enrique avait une grande équipe, presque imbattable, et Simeone fait partie de ceux qui ont rendu la vie très difficile à Luis Enrique. L’Atleti est toujours là pour faire la guerre aux grands”, déclare Toni Fabra, journaliste à El Desmarque.
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Neuf victoires en quatorze matches pour Luis Enrique
Les résultats nuancent légèrement ce constat, puisque Luis Enrique affiche un bilan très positif face à son homologue argentin : neuf victoires, deux nuls et trois défaites… dont deux défaites lorsqu’il entraînait le Celta Vigo il y a dix ans. «Je ne savais pas qu’il me battait autant», sourit Simeone. “Je suis assez calme à ce sujet, donc nous ferons de notre mieux demain.”
Il a néanmoins éliminé le FC Barcelone de Luis Enrique en quarts de finale de la Ligue des Champions en 2016. Les deux hommes se respectent et n’ont jamais laissé apparaître de tensions majeures entre eux en marge de leurs nombreux affrontements. “Je crois qu’il existe une relation cordiale entre deux collègues professionnels”, explique Miguel Martín Talavera, journaliste à Cadena Ser. “Il y avait une très grande rivalité entre l’Atlético de Simeone et le Barça de Luis Enrique, mais je ne pense pas que cela s’étende aux entraîneurs. Leur relation n’est pas particulièrement fluide, je crois que Luis Enrique n’est pas le meilleur ami de Cholo mais il n’y a pas de conflit non plus. C’est une relation de respect envers le travail de chacun.
Car les deux techniciens ont un point commun : ils confèrent à leurs équipes une identité forte. Les Parisiens ont appris les principes de Luis Enrique : le contrôle, la possession, la multiplication des passes pour préparer les actions, le contre-pressing pour récupérer rapidement le ballon. Un style différent de celui proposé par Diego Simeone, plus énergique, qualifié de « défensif » pour savoir endurer et piquer dans les attaques rapides.
Relations cordiales
« Nous nous sommes affrontés en tant que joueurs (huit fois, NDLR) et entraîneurs », sourit Luis Enrique. « C’est un très bon entraîneur, j’admire quand je vois un technicien durer aussi longtemps dans un grand club, car ça demande beaucoup d’énergie, la difficulté de convaincre ses joueurs sur le long terme. Cela signifie que vous êtes un entraîneur de haut niveau. Ce n’est pas grave si nous n’avons pas le même style de jeu. »
Mais en esprit, les deux hommes ne seraient pas si éloignés… « Leurs styles sont différents, mais au fond ce sont deux entraîneurs qui accordent beaucoup d’importance au physique, au pressing », pense Toni Fabra. « Luis Enrique a introduit quelque chose d’important dans son jeu ces dernières années, cette pression, ce mordant. C’est quelque chose que l’Atlético avait déjà lorsqu’il était champion et remportait des titres, et je pense que c’est “une similitude entre les deux”.
Le style Simeone a également évolué. Aujourd’hui, il compte plus de joueurs créatifs et offre plus de jeu qu’auparavant. Son équipe possède la 7ème possession moyenne de la Liga et est la 5ème avec le plus de passes par match. Se sont-ils amenés ? “Plus votre rival est bon et meilleurs sont les joueurs devant vous, plus vous apprenez et grandissez”, répond Miguel Martín Talavera. “Je crois que Luis Enrique est l’un des meilleurs entraîneurs du monde, il l’a montré à tout le monde au Barça, et donc Simeone a beaucoup appris de son équipe. Et Luis Enrique a appris à défendre auprès de l’Atlético, une roche presque imperméable contre laquelle il était très difficile de gagner.
L’entraîneur madrilène est également élogieux à l’égard du PSG de Luis Enrique : « J’aime la façon dont Paris joue. Leur dynamique de jeu est excellente, ils portent la marque de leur entraîneur avec des jeunes joueurs dynamiques. Nous ne savons pas par où ils vont arriver. Ils arrivent à sortir le ballon très vite à trois, à quatre, ils ont beaucoup de changements de position. C’est le football que Luis Enrique a offert partout où il a joué.
Quand l’Atlético voulait Luis Enrique
Dans le management et le caractère, l’Argentin et l’Espagnol ont aussi quelques points communs : « Ce sont deux entraîneurs avec beaucoup de caractère, qui expriment le maximum à leurs joueurs et à leurs équipes », développe Toni Fabra. « On l’a vu dans le documentaire sur Luis Enrique, comment il a parlé à Mbappé par exemple. Je n’ai aucun doute qu’El Cholo est pareil dans le vestiaire. Ce sont deux personnes avec une grande capacité à convaincre, à convaincre leurs équipes de tout donner et de se suicider pour elles sur le terrain.
L’accolade devrait donc être chaleureuse ce mercredi soir, même s’il y a un an et demi, l’Atlético… s’était rapproché de Luis Enrique pour remplacer Diego Simeone. L’Argentin, bousculé dans sa gestion puis dernier de son groupe en Ligue des Champions, a été contesté. Mais il a fini par rester. “C’est vrai, mais j’avais déjà donné mon accord ailleurs”, révèle Luis Enrique. « L’Atlético a eu beaucoup de chance de garder Simeone car je ne serais pas resté la moitié de ses années ! Ils ont donc trouvé le meilleur entraîneur possible. Les fans ont de la chance. Le « Cholo » disputera ce mercredi son 698ème match sur le banc de l’Atlético de Madrid. Une statistique que Luis Enrique doit forcément admirer.
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