Notre premier : un passeur exceptionnel qui excelle dans le « contrôle de la rondelle ». Notre deuxième : un attaquant énergique qui se démarque davantage par ses tirs que par ses passes. Ce que nous retenons : un « mariage » sur le troisième trio des Flames de Calgary qui arrange toutes les parties, du moins pour l’instant.
Publié à 15h08
Un indice supplémentaire à cette mascarade ? Les deux joueurs susmentionnés sont originaires du Québec.
On parle ici de Jonathan Huberdeau et Anthony Mantha, jumelés au Biélorusse Yegor Sharangovich au sein de la troisième unité du club dirigé par Ryan Huska depuis le début de la saison. À eux deux, Huberdeau (5 buts, 3 passes) et Mantha (4 buts, 3 passes) ont obtenu un total de 15 points en 12 matchs cette saison, avant d’affronter le Canadien ce mardi soir au Centre Bell.
«Nous nous complétons bien», a admis Huberdeau mardi matin dans le vestiaire des visiteurs. C’est un gars qui joue physique, qui va dans les virages, qui gagne ses combats. Il a une vision… »
Huberdeau sourit. “Je pensais qu’il tirait davantage, mais on dirait qu’il passe aussi !” »
Lorsque Mantha a commencé à répondre aux questions des journalistes, il n’a pas entendu les paroles de son compatriote. Mais les siens se complètent parfaitement.
« Jo, bien sûr, il aime contrôler la rondelle, c’est un excellent passeur », souligne l’ancien des Red Wings, des Capitals et des Golden Knights. Si vous parvenez à lui créer de l’espace, il prendra [le disque] et faire de bons choix. C’est un instinct qu’il a. Avec Sharangovich en ce moment, ça apporte beaucoup de vitesse, donc ça lui libère encore plus d’espace. »
Leur entraîneur Ryan Huska est d’ailleurs satisfait de ce qu’il voit.
« Jo, on sait à quel point il aime manœuvrer avec la rondelle », a-t-il corroboré. Quant à Mantha, Huska vante sa « taille » et sa « capacité à tirer ».
« Nous pensions qu’il pourrait y avoir un bon mariage entre les deux, étant donné la façon dont ils aiment tous les deux jouer. Jusqu’à présent, ils ont réalisé de bonnes séquences pour nous. »
C’est en partie grâce à Huberdeau et Mantha si les Flames ont connu le meilleur début de campagne de leur histoire, avec cinq victoires en six matches. Seul Rasmus Andersson (11 points) les surpasse en termes de score par équipe.
Le foyer ardent s’est alors réduit à de maigres braises, avec cinq défaites sur six. Les revers les plus récents ont replacé les Flames au milieu du peloton, à peu près là où les analystes les voyaient avant le coup d’envoi de la LNH cette saison.
« En début de saison, nous avons bien joué, en tant qu’équipe, tout le monde était sur la même longueur d’onde, a déclaré Huberdeau. Après, on s’est un peu écarté de ça, on a joué avec un peu moins d’intensité. Peut-être que nous pensions que cela allait être plus facile puisque nous avons pris un bon départ comme celui-là. »
Il convient que le jeu de puissance de Calgary « ne fonctionne pas » à 16,2 % après 12 matchs. Ce n’est pas pour rien que les Flames ont pratiqué cet aspect du jeu, mardi matin, sur la glace du Centre Bell. Huberdeau y fut employé lors de la première vague.
« Notre avantage numérique n’a jamais été incroyable, mais nous avons marqué des buts importants en début d’année », a-t-il déclaré. […] Ces jours-ci, nous ne sommes pas capables de marquer. Je pense [qu’il faut] revenez à l’essentiel et restez plus simple. »
Loin de ses anciens sommets
Les attentes sont élevées pour Jonathan Huberdeau à Calgary. C’est ce qui arrive lorsque vous commandez un salaire de 10,5 millions par an pendant encore sept ans. Et pour l’instant, ni lui ni les supporters de son club ne sont pleinement satisfaits de sa performance, avec respectivement 55 et 52 points lors des deux dernières saisons.
On est loin des 115 points marqués aux côtés d’Aleksander Barkov avec les Panthers en 2021-2022, disons-le. Mais Huberdeau a dû se rendre à l’évidence : avec les Flames, un club en reconstruction dont le style de jeu est beaucoup plus défensif que celui des Panthers, aucun joueur n’atteindra les hauteurs offensives que l’on peut voir chez d’autres équipes. Le meilleur buteur des Flames, Nazem Kadri, a marqué 75 points l’an dernier. C’était 73 pour Tyler Toffoli en 2022-23.
« C’est sûr que si je n’acceptais pas ça, ce ne serait pas facile de jouer », avoue-t-il en riant. Vous devez accepter cela. C’est sûr que tu as moins de chance [de marquer]mais c’est le style d’équipe que nous avons. C’est la seule façon de gagner, de bien jouer défensivement, de travailler dur à chaque match, de jouer plus simplement. »
Le Jéromien s’est même vu confier la tâche cette saison de jouer en désavantage numérique. Ce qui ne le dérange pas : « J’aime ça. Lorsque vous êtes sur le PK, cela vous permet également de rester dans le match. Vous jouez sous toutes les facettes. »
Pour Ryan Huska, cette évolution du jeu du Québécois fait de lui « un meilleur joueur dans l’ensemble ».
« On voit que gagner est ce qui compte le plus pour lui, remarque le coach. Si cela signifie que je dois passer du temps en sous-effectif, je vais le faire. C’est ce qui ressort chez lui. Appelez cela du leadership, ou simplement un moyen pour lui de s’assurer que l’équipe réussit, au lieu d’accumuler des points pour lui-même. J’apprécie beaucoup la façon dont il mène ses affaires. »
Related News :