Derby à Lausanne pour s’affirmer –
Le Servette FC veut démontrer sa maturité à La Tuilière
Les Grenats, qui ont perdu deux points et leur place de leader contre Lucerne jeudi, aimeraient dissiper les doutes et cultiver les certitudes lors du derby de dimanche.
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- Le Servette affronte ce dimanche un derby décisif contre Lausanne à La Tuilière.
- L’équipe reste invaincue depuis sept matches, malgré quelques nuls frustrants.
- Environ 1’500 supporters grenats seront présents pour encourager leur équipe à Lausanne.
L’avantage d’un derby à Lausanne, pour Servette, c’est qu’il ne laisse guère le temps aux questions de grignoter les esprits. A l’heure (14h15) pour entrer dimanche sur le tapis de la Tuilière, escorté par des wagons de supporters (lire ci-dessous)l’ancien leader de Super League aura déjà placé dans les archives le nul concédé jeudi soir contre Lucerne (2-2).
Ce partage de points a cependant cristallisé de nombreuses interrogations et espoirs, quant à la capacité du Servette FC à assumer son statut de (co)favori pour le titre de champion. Un rôle qu’il n’a pas fini de mettre en jeu, dès ce dimanche lors du deuxième derby lémanique de la saison.
Lire l’éditorial : Aller à Lausanne, c’est un joli parcours scolaire, non ?
« Il faut relativiser, replacer les choses dans le processus d’un championnat », tempère d’emblée Lionel Pizzinat, team manager des Grenat. Là, il y a une petite déception car on était premiers au classement après une magnifique victoire et on n’y est plus après ce nul (ndlr : sur la différence de buts). Mais si nous avions pris un point à Zurich et battu Lucerne au lieu de l’inverse, tout le monde aurait été content.»
« Un peu ennuyeux »
Personne n’est en colère là-bas, surtout pas Thomas Häberli. “Ce n’est pas grave, nous sommes encore en octobre”, sourit l’entraîneur genevois, interrogé jeudi soir sur la perte du trône de Super League. Un peu comme une star du Tour heureuse de renoncer au poids du maillot jaune avant la montagne.
Théo Magnin a évoqué un verdict « un peu exaspérant ». «Si je repense à l’époque où Lucerne a mis le deuxième (ndlr : 1-2 à 77e)c’est un point gagné. Mais au global, ce sont deux points perdus. Après le 1-0, on était en confiance et normalement, quand on mène à domicile, il faut plier le match.
Servette ne l’a pas fait. Pas de quoi dramatiser une situation plaisante : l’équipe reste invaincue depuis sept matches de championnat (quatre victoires, trois nuls). Mais on met peut-être le doigt sur le dernier étage de la fusée, celui qui mène tout en haut.
Ces points perdus lors de matchs que les Grenat dominent, comme ce fut aussi le cas des Grasshoppers faibles (2-2 le 21 septembre) ou des Saint-Gallois asphyxiés (1-1 le 6 octobre), ce sont souvent les points qui différencient un champion. de son finaliste.
Les dirigeants supposent
« On ne peut toujours pas espérer gagner tous nos matches dans un championnat aussi relevé et équilibré », répond Lionel Pizzinat. On peut toujours chercher la petite bête quand on ne gagne pas. Mais je préfère rappeler que nous sommes invaincus depuis sept matches, avec deux derbys très bien maîtrisés et une belle victoire à Zurich.
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Un nouveau succès, sur les terrains d’un Lausanne-Sport qui a enfin pris son envol et reste sur trois victoires sans encaisser le moindre but, renforcerait sans doute les certitudes qui se dessinent. Le Servette FC du printemps dernier, qui avait marqué le pas en championnat alors que se dessinait la possibilité d’un titre de champion, puis triomphé en Coupe, a forcément gagné en maturité. Mais combien ?
«Le Servette de la saison dernière aurait-il réussi à égaliser après le 1-2 de Lucerne ? Je n’en suis pas sûr, explique Lionel Pizzinat. J’ai le sentiment, pour avoir longtemps vécu aux côtés du groupe, que les managers prennent de plus en plus de responsabilités et en dirigent d’autres. L’équipe est essentiellement la même, mais les joueurs se comportent différemment. L’entraîneur envoie également des messages sur la gestion du match et l’amélioration de tous les détails.
« L’équipe est mature »
Jérémy Frick, au club depuis 2016, mesure les progrès réalisés ces derniers mois. « À l’approche des matchs, on a appris à être plus conquérants », observe celui qui partage le filet Grenat avec Joël Mall. On ne sait jamais ce qui peut arriver dans le football, mais nous sommes sûrs de ce que nous devons faire sur le terrain, cela ne fait aucun doute. On sent que l’équipe est mature, même si on n’est jamais à l’abri d’un trou. Mieux nous nous connaissons, plus il est facile de gérer toutes les situations. Mais à l’inverse, il faut faire attention à ne pas tomber dans le piège de la routine.»
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Pas mal de certitudes dans le coffre et quelques défauts potentiels ; Servette s’avance ainsi pour défier un Lausanne-Sport revanchard à La Tuilière – les Vaudois avaient été battus 1-0 à La Praille le 28 septembre. Un bon moment pour faire preuve de force et de caractère.
A priori, il y en a désormais : « J’ai toujours essayé de pousser les autres pour ne pas être le seul grand gueule de l’équipe », poursuit Jérémy Frick. Depuis la saison dernière, il y a de plus en plus de gens qui prennent leurs responsabilités, sur le terrain comme dans le vestiaire, et qui ont envie de dire les choses quand il le faut.
« Un rival un peu particulier »
Le jeune Théo Magnin fait partie de ceux qui apprennent, le visage au diapason : « Si on veut rester au sommet, il va falloir gagner le plus de matches possible et là, en plus, c’est un derby, saliver qui pourrait jouer dimanche au poste de latéral gauche. Ça a toujours été différent, en tant qu’affiche. Même chez les jeunes, Lausanne était un rival un peu particulier, ne serait-ce que parce qu’on se connaît bien. Nous aurons à cœur de tout donner, de gagner ce match à force de sueur et de montrer que nous sommes la meilleure équipe de Suisse romande.»
Avant de l’imposer à tout un pays ? « Il y a le discours qu’on a envers le monde extérieur et celui qu’on a en interne », complète Lionel Pizzinat, fidèle à la politique générale du club, dès qu’il s’agit de (ne pas) parler de titres. . À part les très grands, personne n’aborde l’automne en prétendant qu’il sera champion au printemps. L’objectif est d’aller le plus haut possible et je pense que nous en avons les moyens. »
Une victoire à Lausanne donnerait du poids au message, une défaite lui donnerait un peu de poids dans les ailes. C’est long, un championnat.
Ils seront 1500 derrière le Grenat à La Tuilière
Loïc Lüscher, responsable de la communication du Servette FC, est catégorique. Parmi les onze déplacements que la Super League propose aux supporters genevois, celui qui mène à Lausanne reste de loin le plus prisé. Proximité, tradition et antagonisme obligent. Dimanche, quelque 1 500 partisans des grenats occuperont les travées de la Tuilière, comme c’est désormais le cas à chaque déplacement.
Les quelques milliers de tickets présents sur le parking réservé aux visiteurs ont été facilement vendus par le Servette FC. Plusieurs centaines d’autres spectateurs venus du bout du lac sont attendus pour apporter un renfort coloré et acoustique. Lausanne-Sport leur propose logiquement de cibler les secteurs C1 et C2, adjacents au stand des ultras. Bref, largement de quoi faire chauffer l’un des quatre coins du stade.
Compte tenu du contexte incitatif et de la forme des deux équipes, La Tuilière ira-t-elle jusqu’à afficher une « billetterie fermée » passionnante ? “On n’est pas à l’abri de faire des provisions, si les gens s’énervent un peu d’ici dimanche”, espérait vendredi après-midi Vincent Steinmann, vice-président de la LS. La barre des 8 000 billets vendus vient de tomber, sur un total de 12 500.
Record à battre
Une fréquentation à cinq chiffres est donc attendue, ce qui pourrait constituer un nouveau record. Des cinq derbys lémaniques disputés jusqu’à présent dans la nouvelle enceinte lausannoise, dont deux plombés par le Covid, le plus suivi a été celui du 28 novembre 2021 (3-0 pour le Servette), devant 10’037 âmes. Celle du 9 décembre (1-1) a attiré 9 237 spectateurs. Et s’est attiré son lot de débordements divers entre partisans des deux camps et forces de l’ordre.
“Toutes les mesures sont mises en place afin de pouvoir gérer les choses au mieux et éviter les heurts”, précise Vincent Steinmann. J’ose espérer que l’extrême tension qui régnait la dernière fois entre les ultras se sera apaisée. Ce jour-là, il y avait beaucoup d’intensité sur le terrain et dans les tribunes. Ce dimanche, nous voulons tous assister à une fête du football, dans une belle ambiance. Puissent les Servettiens y contribuer dignement, onze ainsi que mille cinq cents.
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Simon Meier a débuté sa carrière de journaliste sportif en 2000 au journal Le Temps avant d’en devenir chef de rubrique. En 2013, il rejoint la rédaction sportive du Matin et du Matin Dimanche puis rejoint celle de Sport-Center pour les différents titres de Tamedia et 20 minutes.Plus d’informations
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