Cependant, le Standard ne s’est pas lancé dans l’attaque. Les onze buts d’Adriano Bertaccini en dix-sept matches n’ont visiblement pas suffisamment convaincu le recrutement des Rouches. Ou du moins pas assez vite puisque c’est Saint-Trond qui a obtenu sa signature contre un chèque estimé à huit cent mille euros. Aujourd’hui, l’attaquant de poche (1,73 m) est devenu le favori de Stayen et a marqué un but de plus (huit) que toute l’équipe du Standard.
Ce seul fait démontre le manque de talent des dirigeants liégeois dans un dossier qui semblait à leur portée. Le joueur évoluait à seulement onze kilomètres du siège de Sclessin et représentait une magnifique opportunité financière, avec un salaire mensuel au RFCL estimé à trois mille euros, primes comprises. C’est absurde, même pour un Standard avec des enceintes vides.
mouetteEdmilson, Schoofs ou encore Trossard, ils se sont révélés pour la première fois en D1B.
Ce n’est pas la première occasion manquée pour Liège dans ce dossier. Lors de la saison 2022-2023, Adriano Bertaccini s’est révélé sous les couleurs de Thes, en Nazionale 1. Ses vingt-sept buts ont immédiatement attiré l’attention, y compris celle des principaux recruteurs. Mais encore une fois, trop tard. A l’époque, l’attaquant souhaitait rejoindre les U23 de la Challenger Pro League pour s’acclimater au monde professionnel avant de tenter sa chance avec l’équipe première. Le RFC Liège en a profité et a pu le recruter… gratuitement ! Avec le succès que l’on connaît tous aujourd’hui.
Epolo sauve une qualification difficile
Bien sûr, il est impossible de dire si Adriano Bertaccini aurait eu le même succès avec le SL 16 ou même avec le Standard, mais ce bilan illustre parfaitement le manque d’attention que le club accorde aux talents de la Challenger Pro League. « J’ai vécu cette division il y a dix ans avec Saint-Trond. C’était une compétition compliquée à l’époque, avec trente-quatre matches et seulement cinq ou six clubs professionnels. Désormais, tout le monde peut battre tout le monde dans le monde. Il y a plus de visibilité et de professionnalisme. Le niveau est donc plus compétitif. Auparavant, par exemple, il était impossible pour un joueur de passer du Heist au Standard, alors qu’aujourd’hui il est tout à fait possible d’imaginer un bon élément du Top 5 gagnant à Sclessin.explique Yannick Ferrera, coach du RWDM.
Historiquement, le Standard a très rarement exploité le réservoir de l’antichambre de l’élite. Le dernier transfert qui ressemble au dossier Bertaccini remonte à la saison 2011-2012. Le leader du championnat avait conclu avec l’arrivée de Guy Dufour, auteur d’une série de bonnes performances avec Lommel United (neuf buts, seize passes décisives) après un passage dans les divisions inférieures néerlandaises. Ce milieu de terrain était présenté comme un successeur potentiel à Steven Defour, annoncé au début, mais il n’a finalement même pas joué un match contre les Rouches !
mouetteLes clubs ont peur de commettre des erreurs et préfèrent recruter un étranger que personne ne connaît.
Cet exemple n’a certainement pas incité les directeurs sportifs ultérieurs à s’intéresser de près au lobby des élites. « J’en ai parlé avec Bruno Venanzi, Axel Lawarée et Olivier Renard, je leur ai fait découvrir les joueurs de D1B mais, selon moi, beaucoup de décideurs sportifs n’ont pas l’oeil pour chercher le bon profil, sauf Olivier Renard qui a travaillé Bien.» déclare Eric Depireux, un agent expérimenté de la Challenger Pro League. Parfois, j’ai l’impression que les dirigeants ont peur de se tromper et préfèrent donc dépenser plus d’argent pour trouver un inconnu que personne ne connaît.»
Arrière latéral, défenseur central, milieu de terrain : comment Henry Lawrence a trouvé sa place au Standard
L’été dernier, le Standard a recruté des joueurs qui ressemblaient déjà à des ratés : Mohamed Badamosi, Grejohn Kyei, Viktor Djukanovic, Boli Bolingoli et Sotiris Alexandropoulos. Ces transferts ne représentent pas de gros investissements financiers mais le club aurait pu acheter des articles de meilleure qualité pour le même montant, voire moins. Les salaires en D1B ne sont pas importants, sauf pour certains éléments de Zulte Waregem et Lommel, soutenus par City Football Group. « En moyenne un joueur gagne entre 3 500 et 8 000 euros par mois. Pour un club de D1A ces chiffres représentent un détail”poursuit Eric Depireux.
Les bons choix ne manquent pas non plus cette saison. « Je pourrais citer Ilyes Ziani, notre joueur arrivé du Standard cet été. Il a clairement le niveau pour jouer en D1A. Le raisonnement est identique en ce qui concerne Kiki Vanrafelghem, numéro dix du Patro Eisden. Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme lui dans notre série qui auraient une place plus élevée.”poursuit Yannick Ferrera.
Léandre Kuavita (Standard) a marqué des points face à Lyra-Lierse : « J’ai fait mon trou et j’essaye de creuser, creuser et creuser encore »
Adnane Abid, l’ailier technique du Patro ayant grandi à Verviers, Dermane Karim, milieu de Lommel, et Pape Demba Diop, milieu de Zulte Waregem, sont d’autres exemples de bonnes actions à réaliser. « Les succès ne manquent pas. Edmilson Junior a d’abord explosé en D2 avant de s’imposer parmi les grands, tout comme Rob Schoofs, qui est toujours le capitaine de Malines. Je me souviens aussi que Leandro Trossard a joué dans notre division et regardez où il en est aujourd’hui.”détaille le formateur RWDM.
Yannick Ferrera poursuit : « Je ne pense pas que les clubs de D1A, qu’ils soient Standard ou non, sous-estiment la D1B. Parfois, il est plus intéressant pour certaines personnes et certains clubs de chercher des joueurs à l’étranger par l’intermédiaire de tel ou tel agent, de repérer pendant six semaines un joueur qui joue à quelques kilomètres et qui correspond à la philosophie de jeu souhaitée.
Comme le dit Éric Depireux, “Il y en a d’autres d’Adriano Bertaccini” ! Mais dans quelques mois c’est Saint-Trond qui risque de décrocher le jackpot pour l’attaquant de Carolo. C’est dommage car le Standard avait bien besoin de cet accord en or…
Related News :