Parlez-vous pour vous encourager, variez les placements sur le terrain et surtout ne vous projetez pas : « malin »le Français Ugo Humbert a alterné vieux trucs et nouveautés pour atteindre vendredi sa première demi-finale du Masters 1000.
“Dès que j’arrive sur le terrain, j’essaye de m’offrir un autre moment sur ce Central”a déclaré le gaucher en conférence de presse après sa victoire contre l’Australien Jordan Thompson, synonyme de dernier carré.
« Sur le terrain, je suis prêt à tout. Alors les solutions me viennent, je ne m’inquiète jamais trop »il a ajouté.
A 26 ans, le 18e joueur mondial s’est offert le luxe de battre le n°2 Carlos Alcaraz jeudi “la plus belle victoire de (sa) carrière” – et de confirmer avec une nouvelle victoire vendredi pour décrocher la première demi-finale française à Bercy depuis celle de Julien Benneteau en 2017.
Mais ne demandez pas au N.1 du tennis français s’il rêve désormais de succéder à Jo-Wilfried Tsonga, le dernier Français sacré dans les arènes parisiennes en 2008.
“Je ne me demande pas vraiment jusqu’où je vais aller”avait prévenu Humbert avant même le début du tournoi.
“Quand je joue comme ça, tout est possible, on verra”poursuit celui qui avait jusqu’ici échoué à trois reprises en quarts de finale du Masters 1000 (Paris 2020, Shanghai 2023, Monte-Carlo 2024), catégorie de tournoi la plus prestigieuse après les quatre Grands Chelems.
Le chemin vers les demi-finales n’a certainement pas été sans crainte pour le gaucher. Au premier tour comme en huitièmes de finale, Humbert s’est imposé au terme de rudes combats en trois sets.
Dans les moments difficiles, Messin s’est appuyé sur une technique habituelle à la maison : se parler pour se rassurer.
Placement
Ugo Humbert à Bercy le 1er novembre 2024 / JULIEN DE ROSA / AFP
«Par moments, je peux me laisser aller et je sens que ça m’aide beaucoup de me parler»a-t-il confié vendredi.
«Je le fais à voix haute parce que j’ai besoin de m’entendre. C’est comme si je parlais à mon meilleur ami, c’est quelque chose que j’ai trouvé.a illustré le N.1 français.
Dans son « tournoi préféré »le 18e mondial a également profité de l’avantage de jouer à domicile.
Depuis son match du premier tour durement gagné jusqu’aux derniers instants de son quart de finale, Humbert n’a jamais cessé de solliciter le soutien du public.
“Quand il y a des temps un peu plus chauds, (…) je sais que ça peut aider et ça peut aussi faire craquer” l’adversaire, a-t-il déclaré après sa victoire contre l’Américain Brandon Nakashima pour son entrée en lice.
“Au final c’est ce qui s’est passé, il a fait de grosses erreurs (…) Je suis intelligent”sourit le Français.
Depuis plusieurs semaines, Humbert apporte enfin un soin tout particulier à son positionnement sur le terrain lorsqu’il doit recevoir le service de son adversaire.
“C’est incroyable parce que je suis à Tokyo (25 septembre-1er octobre, NDLR), je m’entraîne et (…) je me dis que je vais essayer de m’orienter complètement à gauche” rendre les services adverses, “voir ce que ça donne”.
Ugo Humbert à Bercy le 1er novembre 2024 / JULIEN DE ROSA / AFP
“Ça m’est venu comme ça, lors d’un entraînement”, ajoute-t-il. En variant les placements sur le terrain, “J’ai vu que j’avais gagné beaucoup de points”explains Messin.
Une nouvelle efficacité qui donne au N.1 français, jamais dépassé la 13e place, l’espoir d’un classement encore meilleur.
« J’ai passé presque toute la saison dans le top 20. Il y a eu beaucoup de nouveautés que j’ai dû gérer avec mon psychologue, avec qui j’ai beaucoup parlé. C’était une étape. Maintenant, je suis prêt à aller plus loin.Humbert l’avait assuré juste avant Bercy.
Ou pour le dire plus clairement : « Avoir un classement à un chiffre n’est pas mauvais. »
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