Alors qu’un lock-out faisait rage dans la Ligue nationale de hockey en octobre 2004, le baseball majeur était témoin de ce qui demeure, à ce jour, l’un des retours les plus improbables de l’histoire du sport professionnel.
«C’est ce qu’on appelle être au bon endroit, au bon moment», se souvient Pierre Durocher, ancien journaliste chargé de couvrir la célèbre série de championnats entre les Red Sox de Boston et les Yankees de New York pendant Le Journal de Montréal.
Il y a donc 20 ans, le 20 octobre 2004, les Red Sox réalisaient une remontée historique en battant les Yankees à New York lors d’un septième match, non sans avoir au préalable effacé un déficit de 0-3.
Archive photo / Le Journal de Montréal
Un tel exploit, qui était une première, n’a jamais été revu dans le baseball majeur. Les Red Sox remporteront les World Series contre les Cardinals de St. Louis, remportant ainsi leur premier championnat en 86 ans pour mettre fin à la malédiction du Bambino.
“Il y avait de tout dans cette série entre les Red Sox et les Yankees : on parle d’une des plus grandes rivalités du sport professionnel et il y avait la malédiction du Bambino qui persistait à l’époque”, se souvient-il même de Durocher, faisant allusion à la longue sécheresse des Red Sox qui s’est produite après la vente de Babe Ruth aux Yankees en 1920.
« Un contexte inattendu »
En octobre 2004, le journaliste chevronné pensait suivre à nouveau le parcours de Saku Koivu, Richard Zednik, Michael Ryder et Sheldon Souray avec le Canadien de Montréal, mais il a plutôt découvert Johnny Damon, David Ortiz et leurs coéquipiers.
«C’était un contexte inattendu pour moi en raison du lock-out au hockey», se souvient Rester. Après les Expos en 1981 et le coup de circuit de Rick Monday, je ne pensais pas pouvoir un jour couvrir à nouveau une série de championnats de baseball et c’était tout à fait une.
Le journaliste, désormais à la retraite, se souvient particulièrement du match 4 de la série à Fenway Park. Les Red Sox ont ensuite été éliminés et menés 4-3 en fin de neuvième manche. Boston n’était qu’à trois retraits de partir en vacances alors que le releveur Mariano Rivera prenait le monticule.
Les Red Sox ont remporté des victoires en prolongation lors des quatrième et cinquième matchs de la série de championnat contre les Yankees de New York les 17 et 18 octobre 2004 à Fenway Park.
Photo Jed Jacobsohn / AFP
Il y a eu ce but volé au coureur suppléant Dave Roberts alors que tout le monde avait deviné qu’il allait être dans la course. L’égalité était ensuite égale, puis c’était le circuit gagnant d’Ortiz en 12e quelques.
«Quand j’étais là-bas, je ne m’attendais pas à ce que cela devienne à ce point historique», admet Durocher. Il faut rappeler que les Yankees ont remporté le troisième match de la série sur le score de 19 à 8. Lors de la neuvième manche du match numéro 4, mon texte était écrit et il ne restait plus qu’à l’envoyer… »
Le grand chelem de Johnny Damon
Après le quatrième match, c’était la fête à Boston. Là encore, les Yankees étaient loin d’être battus. L’histoire s’est écrite avec, entre autres, les fesses ensanglantées du lanceur des Red Sox Curt Schilling lors du match numéro 6 et une victoire 10-3 des Red Sox, au Yankee Stadium, lors du septième et dernier duel. Cette rencontre a notamment été marquée par un grand chelem de Damon, dès la deuxième manche, le joueur ayant terminé la partie avec six points produits.
«Pour être honnête, j’étais particulièrement heureux pour le manager des Red Sox Terry Francona, un ancien joueur des Expos, mais aussi pour Pedro Martinez, qui a toujours été respectueux envers les journalistes francophones à Montréal», a conclu Durocher.
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