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Refus de passer un alcootest

De l’avis des policiers intervenus auprès de lui, il s’agirait d’un Jean Pascal « agité » qui aurait refusé à plusieurs reprises de passer un alcootest par une froide nuit de novembre il y a deux ans. Une version qui a cependant été fortement mise à mal devant le tribunal.

Le boxeur était jugé cette semaine devant le juge Stéphane Brière de la Cour municipale de Montréal pour avoir refusé de fournir un échantillon d’haleine à la suite d’une intervention policière. Les événements allégués remontent au 25 novembre 2022.

À 3 h 42 ce soir-là, les agents Jérémie Gagnon et Dylan Gendron, du Service de police de la ville de Montréal, ont aperçu un véhicule Mercedes noir entrant dans la rue Sainte-Catherine Ouest et tournant à droite. au feu rouge.

Ils ont intercepté la berline sur la rue Metcalfe, juste en face du restaurant Dunn’s. Jean Pascal est au volant. Trois autres personnes sont à bord.

Interrogé vendredi par le procureur, M.e Aline Ramy, agent Gendron, a déclaré que Pascal s’était d’abord excusé d’avoir tourné à droite au feu rouge, affirmant qu’il venait de Laval et qu’il était donc habitué à faire un tel geste. manœuvre, interdite sur l’île de Montréal. Le pugiliste a ensuite mentionné qu’il voulait juste « manger un morceau avec les femmes ». Il n’a pas non plus pu fournir son permis de conduire, affirmant qu’il l’avait perdu.

À ce moment-là, l’agent Gendron a remarqué que Pascal « parle vite, a la bouche pâteuse, les yeux vitreux » et qu’une « légère odeur d’alcool » est perceptible dans son haleine. L’agent Gagnon demande au boxeur de fournir un échantillon d’haleine. Il est alors 3h48. Entre-temps, l’agent Gendron demande à la radio de la police qu’une voiture soit envoyée en renfort au cas où Pascal « deviendrait agressif » et que les deux agents « auraient besoin d’aide », notamment pour contrôler les passagers de l’avion de l’accusé. véhicule.

C’est là que les choses ont dégénéré, selon l’agent Gendron. S’appuyant sur le rapport de police de l’incident et sur ses notes personnelles prises lors de l’intervention, il a expliqué que Pascal sera soumis à l’alcootest à trois reprises sur le trottoir devant Dunn’s, et deux autres fois à l’intérieur. du restaurant.

Juste après l’entrée de Pascal dans l’établissement, les renforts demandés plus tôt par l’agent Gendron arrivent. Mais au lieu d’une seule voiture, ce sont six véhicules et « une dizaine » de policiers qui sont arrivés sur les lieux. «C’était une soirée très calme. Nous étions pratiquement tout ce qui se passait sur les ondes», a expliqué l’agent Gendron au tribunal.

Selon ce dernier, Pascal devient alors de plus en plus agité. Il accuse les agents de vouloir « faire leur durs » et avoir « un besoin de faire ses preuves ». L’agent Gagnon, qui avait tenté de faire passer les tests à Pascal dès le début, l’a finalement arrêté à 4 h 11. Pascal a protesté, s’est débattu et a refusé d’être menotté, a indiqué l’agent Gendron. Vers 4h18, lorsqu’un autre policier lui dit à l’extérieur : « Si tu ne mets pas les menottes, on va taser », il s’exécute et s’assoit dans une voiture de patrouille. Et continue de pester contre les agents.

«Il dit que c’est [notre] rêve de l’arrêter. Qu’il va parler aux médias. Il a dit que si cela avait été Georges St-Pierre, nous ne l’aurions pas arrêté», a décrit l’agent Gendron.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Agent Dylan Gendron, un des policiers impliqués dans l’interception du boxeur Jean Pascal.

Pascal reçoit deux avis d’infraction avant d’être libéré avec promesse de comparaître. Une fois les menottes retirées, il jette les documents par terre, a précisé l’agent Gendron. La police quitte alors les lieux.

Contre-interrogatoire rigoureux

Pourtant, lors d’un contre-interrogatoire à la fois pugnace et chirurgical, l’avocat de Pascal, Me Sophie Beauvais, a travaillé à miner la crédibilité de l’agent Gendron en constatant les nombreuses disparités entre son témoignage, le rapport de police et ses notes personnelles.

Confrontant le policier aux séquences vidéo captées par les caméras de surveillance du Dunn et par l’un des passagers de Pascal avec son téléphone portable, le procureur l’a amené à admettre notamment que Pascal avait subi non pas trois, mais quatre alcootests à l’extérieur du Dunn. Le pugiliste apparaît également relativement calme sur les images présentées au tribunal, et peu agité, comme l’avait rapporté plus tôt le témoin.

De plus, un bruit entendu lors d’un de ces tests suggère que le boxeur a bel et bien fourni un débit d’air suffisant dans l’appareil, a reconnu l’agent Gendron.

Plus tôt au cours du procès, M.e Beauvais a également déposé une requête alléguant que les droits constitutionnels de Pascal avaient été violés, puisqu’il n’avait pas été informé assez rapidement des motifs de sa détention par l’agent Gagnon. Le juge Brière rendra sa décision à ce sujet le 18 décembre. S’il faisait droit à la requête, une partie importante de la preuve de la poursuite contre Pascal pourrait alors être exclue.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

M.e Sophie Beauvais et Jean Pascal

Si le procès devait se poursuivre après cette date, les parties se retrouveront en cour le 24 janvier. On devrait alors savoir si Pascal présentera sa défense, et s’il sera appelé à témoigner.

S’il est reconnu coupable, Pascal s’expose à une amende minimale de 2 000 $ et héritera d’un casier judiciaire.

 
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