La vie de Raphaëlle Tousignant a basculé après sa participation aux championnats du Monde de parahockey 2022.
À seulement 20 ans, Tousignant est devenue la première femme à être sélectionnée au sein de l’équipe nationale de parahockey. Depuis, les choses vont vite pour l’athlète de Terrebonne. Entre un camp d’évaluation avec l’équipe canadienne, un tournoi avec l’équipe féminine et un stage d’enseignante au primaire, la jeune femme a dû faire des ajustements pour trouver un certain équilibre.
L’année dernière, pour être honnête, j’étais au bord de l’épuisement. J’ai eu tellement de camps avec l’équipe provinciale, l’équipe féminine et l’équipe nationale que j’étais tout le temps fatiguée. Cette année, nous essayons de ne pas répéter les mêmes erreurs.
La joueuse de parahockey Raphaëlle Tousignant lors d’un match contre la Corée du Sud au Championnat du monde à Moose Jaw, en Saskatchewan, le 29 mai 2023.
Photo : Images Hockey Canada – Erica Perreaux
D’ailleurs, Tousignant revient tout juste d’un camp d’évaluation avec l’équipe nationale qui s’est ensuite rendue à Ostrava, en Tchéquie, pour participer à la Coupe internationale. L’athlète a choisi de ne pas participer à la compétition.
C’est aussi la raison pour laquelle la jeune femme a été exclue de l’équipe canadienne avant la Coupe du monde 2023. Trop épuisée, elle a pris le temps de récupérer en s’entraînant à la maison afin de gagner de la masse musculaire.
Je suis la première femme de l’équipe des gars. Je ne peux pas me comparer, c’est difficile. J’ai pris 10 kilos [4,5 kg]. Je m’attendais à plus. Mais le programme est adapté pour les hommes, il devrait désormais l’être pour les femmes. C’est inconnu
dit Tousignant.
Bien évidemment, son rêve reste de participer à ses premiers Jeux Paralympiques, en 2026, à Milan-Cortina. Il reste 18 mois, je donnerai tout pour y aller. Oui, il y aura toujours un écart entre les hommes et moi, mais il faut le réduire.
Bien que le parahockey ait officiellement inclus les femmes en 2010 pour devenir un sport mixte, très peu de joueuses de hockey ont réussi à atteindre le niveau paralympique. Jusqu’à présent, seulement trois femmes ont participé à ce sport aux Jeux paralympiques, et aucune d’entre elles n’était canadienne.
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Raphaëlle Tousignant (left)
Photo : Avec l’aimable autorisation : Comité international paralympique
Défi mondial 2024
Du 25 au 28 octobre, Raphaëlle Tousignant participera au Défi mondialla seule compétition internationale de parahockey féminin, en Norvège. Oui, c’est une compétition. Oui, il y a des médailles associées à cela. Mais au-delà de ça, il s’agit de développer le parahockey féminin. Parce que le rêve de toute athlète féminine est de participer aux Jeux Paralympiques.
La Québécoise espère que ce sera le dernier tournoi du genre à faire place au premier Championnat mondial de parahockey féminin l’an prochain.
J’espère que cela créera suffisamment d’enthousiasme cette année pour qu’il y ait suffisamment d’équipes l’année prochaine pour se diriger vers le Championnat du Monde.
S’il n’y a pas de Championnat du monde l’année prochaine, la possibilité de voir le parahockey comme sport de démonstration ou inclus dans le programme officiel des Jeux de 2030 est quasiment nulle.
C’est important pour moi de représenter mon pays, mais c’est aussi important pour moi de développer le sport féminin à l’international.
Le parahockey féminin a besoin d’un véritable coup de main. L’équipe canadienne n’est pas financée par Sports Canada. Et même avec des sponsors comme Bauer et Canadian Tirel’équipe doit encore payer ses vols et son hébergement en Norvège. La formation a même mis en place une campagne de financement participatif pour couvrir les frais liés à sa participation au Défi mondial.
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L’équipe canadienne féminine de parahockey a lancé une collecte de fonds pour financer sa participation au World Challenge en Norvège.
Photo : www.canadahelps.org/
Cela montre à quel point il y a toujours des hauts et des bas dans le parahockey féminin. Chez les hommes, il va de soi d’être rémunéré et d’avoir un salaire.
dit Tousignant.
Est-ce un stress supplémentaire ? Oui! Mais ceux qui sont là veulent travailler dur, c’est tellement important pour eux qu’ils ont payé de l’argent pour y aller. Cela devient de la motivation !
Etudes pédagogiques
Par ses formations et ses concours, Raphaëlle Tousignant poursuit son baccalauréat en enseignement au primaire et en éducation préscolaire. Elle entamera également son troisième stage dans une école de la Côte-Nord juste après son retour de Norvège. Cet environnement la fascine.
Plusieurs jeunes de ma classe sont passionnés par les Jeux Paralympiques ! Ils ont tellement de connaissances que j’ai été impressionné. Ils m’ont dit qu’ils ne pensaient pas qu’il était juste d’écouter les Jeux olympiques et non les Jeux paralympiques.
Et qui sait, peut-être qu’un jour ils pourront l’encourager en direct alors qu’elle réalise son rêve de participer aux Jeux paralympiques.
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