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Jean-Paul Saucerotte, trois décennies consacrées aux soins de l’ASBH

Médecin des joueurs de l’ASBH depuis 31 ans, Jean-Paul Saucerotte n’est pas revenu au club cette saison. A 82 ans, il continue d’exercer dans son cabinet médical à Portiragnes. Tout en gardant un oeil sur ce club qui lui a tant apporté et auquel il a consacré une grande partie de son existence.

Des petites statues de taureaux, des coqs colorés réalisés par Cédric Soulette, ancien pilier international de Béziers devenu artiste-sculpteur, des ballons de rugby, un maillot de Béziers encadré et signé « Merci Jean-Paul »une paire de gants de boxe ayant appartenu à Fabrice Tiozzo, ancien champion du monde des mi-lourds dans les années 90, une photo d’une équipe de football… Le cabinet médical de Jean-Paul Saucerotte respire à fond le sport, le rugby bien sûr, mais aussi la tauromachie, car « Béziers, c’est le rugby et la corrida »sourit malicieusement le médecin qui vient de tourner une page, celle de ses 31 années passées au chevet des joueurs de l’ASBH.

“Un jour il faut savoir s’arrêter”

Le téléphone sonne. Le médecin généraliste répond immédiatement. La discussion est brève : “C’est ma fille qui vient de me souhaiter mon 82ème anniversaire, aujourd’hui c’est mon anniversaire”, lâche, ravi, le docteur. Cette saison, figure incontournable du paysage de l’ASBH, Jean-Paul Saucerotte n’a pas souhaité continuer à travailler avec le club : « Un jour, il faut savoir s’arrêter, dit-il. J’ai déjà dû le faire, il y a un an. A part peut-être le médecin de l’équipe de Colomiers, que j’ai rencontré à plusieurs reprises, je n’en connais pas beaucoup qui ont travaillé 31 ans dans un club.

“Je n’ai jamais eu l’impression de travailler”

Matchs aller-retour… Pendant trois décennies, sur tous les fronts, Jean-Paul Saucerotte a vécu, vibré et travaillé pour le club rouge et bleu : «J’ai vraiment aimé faire ça, dit-il avec des yeux brillants. Docteur, c’est ma vie. J’en profite. Quand je suis allé à l’ASBH, je n’ai jamais eu l’impression de travailler. En tout cas, j’ai toujours fait ce que j’aime et je n’ai jamais recherché la gloire. Chaque fois que le club avait besoin de moi, je répondais. Il y a une vingtaine d’années, en plus de l’équipe première, je m’occupais même des jeunes. Aujourd’hui, tout le monde me dit que je suis en forme. Mais j’ai besoin de plus de repos qu’avant. Je veux aussi maintenant prendre des vacances.

Le rugby et les joueurs ont évolué

Le médecin continue d’exercer dans son cabinet de Portiragnes. Il est même l’un des derniers Mohicans à effectuer des visites à domicile. Toujours avec un regard bienveillant envers les joueurs et leurs familles : «Je garde même le contact avec des joueurs qui ne sont plus au clubprécise le médecin. Je m’occupe de leurs femmes et de leurs enfants. En réalité, je n’avais que de bonnes relations avec tout le monde. Et puis, comme je le dis souvent : « quand tu aimes les gens, ils t’aiment ! »

Jean-Paul Saucerotte entre à l’ASBH en 1994, comme on entre en religion. C’était à la demande de Richard Astre, un entraîneur qui «vraiment tout analysé. En plus de 30 ans de service au sein du club, le médecin a vu évoluer le rugby, les joueurs aussi. Le professionnalisme a fait des ravages au fil des années. Il retrouve les rugbymen « plus appliqué, investi » et veille à ce qu’ils accordent beaucoup plus d’attention à leur mode de vie.

Les joueurs sont mieux surveillés

D’ailleurs, même si au fil des années, le rugby est devenu un sport de colosses trop musclés qui frappent de plus en plus fort, témoigne le doc. «qu’ils ne soient plus blessés. Médicalement, les joueurs sont bien mieux suivis et protégés. Par exemple, les piliers n’échappent pas aux examens IRM réguliers.» Il en va de même pour les cas de dopage. Des contrôles accrus et plus efficaces ont découragé les tricheurs qui étaient bien plus présents dans les années 90-2000 : «Certains n’ont rien dit mais je l’ai senti. sourit Jean-Paul Saucerotte, parfois surpris par la demande de prescriptions médicales de certaines personnes…

Aujourd’hui, le Docteur Saucerotte n’est donc plus à la limite du terrain où travaille le personnel médical. “bien mieux que moi”il respire modestement. Mais il continue de se rendre au stade : “J’irai voir les matches à domicile et cela ne veut pas dire que je n’irai pas aux matches à l’extérieur”, ne cachez pas le docteur.

Il est presque 10h30. Il jette un coup d’œil à la feuille de papier blanche posée sur son bureau : « Ce sont les consultations qu’il me reste. Je ne suis pas en avance. Quand je fais quelque chose, je donne toujours tout ce que je peux. » il s’excuse avant de recevoir un énième patient. Avec qui il ne manquera certainement pas de parler sport. Et de l’ASBH, bien sûr, cette passion éternelle.

 
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