Lucas Mazur remporte l’or en parabadminton, 10e médaille d’or pour la France

«Une finale de rêve« . C’est ainsi que Lucas Mazur a présenté ses retrouvailles avec l’Indien Suhas Lalinakere Yathiraj. Logique, sachant que les deux badmintons occupent les deux premières places mondiales et que c’était déjà l’affiche de la finale à Tokyo il y a trois ans, remportée par le Toulousain d’adoption. Le seul changement d’une édition des Jeux paralympiques à l’autre était que la place de numéro 1 mondial n’était plus l’apanage du Français mais de son adversaire, qui l’avait éliminé en demi-finale des derniers Championnats du monde à Pattaya. Une défaite qui ressemblait à une piqûre de rappel bénéfique pour cet ancien rugbyman devenu champion de para-badminton…

Dès le début du match, Lucas Mazur, sublimé par l’ambiance bouillante de l’Arena Porte de la Chapelle qui avait sorti pour l’occasion un beau tifo, infligeait un 7-0 qui faisait monter les encouragements de quelques décibels supplémentaires. Entre ses propres attaques dévastatrices et quelques erreurs inhabituelles de son adversaire, le tenant du titre déroulait pour s’éloigner très nettement (11-2). Dans les cordes, Yathiraj multipliait les erreurs et il ne parvenait vraiment à refaire surface qu’au terme d’un premier set à sens unique (21-9). La moitié du chemin était faite pour le Français, pour le plus grand bonheur d’un public conquis.

Mais la deuxième mi-temps n’allait pas être simple. Dos au mur, l’orgueil blessé par la raclée reçue au premier set, le numéro 1 mondial indien n’était pas prêt à tendre l’autre joue complaisamment. Néanmoins, Lucas Mazur continuait à se montrer extrêmement solide dans les longs échanges et il creusait un petit écart d’entrée (9-3). Si Yathiraj réduisait le nombre de ses fautes au strict minimum, il n’en était pas moins dominé en puissance (11-6). L’or se rapprochait à grands pas pour le Français, à condition qu’il ne faiblisse pas physiquement, lui qui avait remporté le bronze du double mixte aux côtés de Faustine Noël le matin.

Pour ce faire, le Français n’a pas hésité à se nourrir de la ferveur du public, l’incitant à en faire encore plus. L’Indien a bien tenté de lui faire visiter le court, mais Lucas Mazur avait réponse à tout. Victime d’un AVC à l’âge de 3 ans qui lui a laissé une raideur à la cheville droite, il a virevolté, du haut de son imposant 1,92 mètre, de droite à gauche pour creuser encore l’écart (17-9). Au point d’éteindre définitivement les derniers espoirs de son adversaire (21-13), ce qui l’aura privé d’un 4e titre mondial mais pas d’une nouvelle conquête de l’Olympe. A 26 ans, voilà le Français à la tête de deux titres paralympiques et de trois titres mondiaux en simple.