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à la recherche du temps gagné

Avec un front dépressionnaire qui s’approche, il fallait être dans la meilleure position. Alexis Thomas, Tom Dolan et Charlotte Yven mènent donc la danse avec bonheur.

Envoyé spécial à bord de l’Express

Après avoir pris le départ de la deuxième étape depuis Gijón à la vitesse d’un gastéropode, les 36 concurrents de cette Solitaire du Figaro 2024 n’avaient qu’une obsession en tête. Trouver l’opportunité de dépasser au mieux un front annoncé qui allait les bousculer en deuxième partie de nuit. Gare à ceux qui avaient raté leur départ. La lecture du classement sur le bateau de la direction de course était même évidente pour eux alors que la nuit noire et la pluie incessante enveloppaient leurs épaules voûtées. Les écarts étaient importants.

Le plaisir d’être à l’avant-garde

Un trio avait réussi à tirer sa culotte. Tom Dolan (Smurfit Kappa-Kingspan) en tête. L’Irlandais le savait, il venait de porter la première banderille : « Il y a 20 nœuds de vent sur le bateau et c’est assez humide. Tout s’est passé exactement comme prévu. J’ai réussi à aller dans l’ouest pour toucher le vent en premier. J’ai tiré doucement vers le nord-est pour arriver au vent de la flotte. Je ne pensais pas que ça irait autant, c’est bien. Mais la route est encore longue, il y aura encore des tampons, des zones sans vent, des choses à franchir. Le vent va progressivement mollir et il va commencer à céder et on va mettre des voiles de plus en plus grandes à l’avant. Je suis en forme. J’ai profité du bord de reaching pour faire quelques siestes après la nuit blanche de vent faible où il a fallu rester concentré pour éviter que le bateau ne s’arrête. »

À moins d’un kilomètre de là, Alexis Thomas (Les Ailes de l’Océan) avait la même voix enjouée : « On est parti dans un vent un peu compliqué devant le front froid. Il a fallu aller le chercher en tirant la barre à bâbord car il descendait du nord-ouest, et le couper le plus perpendiculairement possible. Là, à 6 heures, ça y est, on l’a dépassé avec une grosse bascule à droite qui nous a permis de foncer sous gennaker vers le prochain waypoint. Ça avait commencé par un épaississement de la masse nuageuse, suivi d’une forte pluie, puis une bascule brutale à droite. Assez radicale pendant une dizaine de minutes. Avec du vent derrière le front. C’est toujours sympa d’être aux avant-postes, d’autant qu’il devrait s’étirer devant. Pour les autres, revenir à la marque pourrait être compliqué. Mais la route est encore longue. Actuellement on a 20 nœuds de vent avec des rafales à 25 et une mer assez plate car la houle n’a pas encore eu le temps de s’installer. Ce n’est pas désagréable. »

« C’est bon pour le moral »

Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) s’est également réjouie de cette bonne décision : « C’est un bord qui fait du bien après notre début de course poussif. Il fallait être bien placé pour avoir la meilleure trajectoire possible pour aborder le front. De ce côté-là, je ne pense pas avoir trop mal fait. Les choses ont changé il n’y a pas longtemps à l’approche du front. On fait route vers l’ouest avec le gennaker en l’air et de l’eau partout sur le pont. Sur l’AIS, je vois quatre bateaux. Les autres ont pris un peu d’avance. Je suis vraiment content de me retrouver dans le groupe de tête. C’est une des premières fois que je fais un aussi bon début d’étape. C’est bon pour le moral. On va avoir quelques petites heures sur ce bord plutôt rapide. Après, le vent va mollir et monter. Dans 3 à 4 heures, on va peut-être hisser un spi et se diriger vers les îles Sisargas pour faire le tour. »

Des îles que les premiers contourneront vers 16 heures ce lundi.

Derrière les leaders du ballon, c’est sans doute la soupe aux grimaces. Le 4etMartin Le Pape (Demain), pointe à 6 milles. Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022), vainqueur de la première étape, pointe à 8 milles. Basile Bourgnon (Edenred), leader du classement général après la première étape, est relégué au Diable Vauvert, à plus de 14 milles.

 
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