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le défi de la relève pour l’aviron français

« Bravo, notre avenir sera avec vous. » Dans la « zone mixte », où les athlètes viennent rencontrer les médias après leurs épreuves, Nathalie Benoît serre Alexis Sanchez dans ses bras et le remercie longuement pour « cetteCette passion de la jeunesse qui[elle n’a] plus ».

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Mais c’est bien la Marseillaise qui a signé une fin de course époustouflante sur les eaux de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), dimanche 1est Le mois de septembre s’est conclu par une médaille de bronze en finale de skiff dames (PR1) – sa troisième aux Jeux après l’argent à Londres en 2012 et le bronze à Tokyo en 2021 – tandis que le Français de 26 ans ne s’est classé que cinquième de sa finale de skiff messieurs (PR1).

À 44 ans, la passionnée de basket-ball atteinte de sclérose en plaques s’est tournée vers l’aviron parce qu’elle recherchait « un sport où [elle ne passerait] pas de fauteuil roulant à fauteuil roulant, un sport de plein air, à la fois très physique et très technique”, envisage de mettre un terme à sa carrière internationale.

« L’aviron est un sport exigeant, je ne pourrais plus faire trois entraînements par jour., confie l’enseignante des écoles qui prendra dans quelques jours un poste de chargée de projet handicap pour Aix-Marseille Université, sans exclure de contribuer à un nouveau projet pour l’équipe française, dans lequel elle pourrait apporter son expérience.

Tout sous contrôle

« Nous avons besoin de nouveaux talents et il n’y en a pas beaucoup dans notre discipline, confirme Perle Bouge, l’autre Française expérimentée aux Jeux paralympiques (quatre participations et deux médailles, l’argent à Londres et le bronze à Rio en 2016), classée cinquième dimanche en paire mixte PR2 aux côtés de Benjamin Daviet. Ma philosophie en tant que sportif de haut niveau est de pouvoir transmettre et accompagner la nouvelle génération.

Cette expérience collective, « Petits conseils » Les propos distillés par Nathalie Benoît, qui a logé au village olympique dans le même appartement qu’Alexis Sanchez et trois autres rameurs français, sont précieux pour le finaliste du skiff, qui a découvert l’aviron en 2020 et n’a passé qu’un an en équipe de France : « Je suis en finale A cette fois, mais mon objectif est de décrocher une médaille à Los Angeles. Avec quatre ans de plus et un entraînement encore plus dur, je vais faire tout ce que je peux pour y parvenir. »

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Le licencié de l’AS L’Avi sourire, à Marseille, regardera sa course, sereinement, pour en extraire quelques enseignements. Peut-être analysera-t-il aussi celle, très maîtrisée, de Nathalie Benoît. L’athlète, qui avoue ruminer et somatiser dès qu’il est question d’épreuves chronométrées et teste toutes les techniques possibles pour lutter contre l’insomnie qui pollue ses nuits de compétition, offre au contraire un visage très serein sur l’eau.

Portée par le public scandant son nom depuis les tribunes du stade nautique, elle a parfaitement géré sa course. « Je savais que je ne partirais pas devant, que je devrais rattraper mes concurrents, elle décrit. Sur le 1000m, j’étais bien et j’ai essayé de mettre un peu plus d’intensité, il a fallu que je tienne après ça.

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« Quand je suis en difficulté, je ne suis pas dans une bulle, elle explique. Au contraire, je prends tout autour, j’entends les cris, j’entends la femme ukrainienne souffler, je me dis : « Tant que tu l’entends, elle n’est pas loin de toi. » Un bateau ukrainien qu’elle a réussi à perdre en fin de course, fonçant ensuite vers la Norvégienne Birgit Skarstein qui a conservé la deuxième place, derrière l’Israélienne Moran Samuel.

Différentes générations à bord

« Le matin de la course, nous trouvons des moyens de la distraire, mais une fois qu’elle est sur l’eau, c’est une guerrière. »estime Charles Delval, le chef d’équipe de l’équipe de France de para aviron, satisfait des résultats des Bleus : cinq bateaux en finale et deux médailles, du bronze en skiff féminin et en quatre mixte barreur PR3 (composé d’Emilie Acquistapace, Grégoire Bireau, Margot Boulet, Candyce Chafa et Rémy Taranto), soit autant qu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021.

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« Avec ces médailles, j’espère que nous enverrons un message à tous ceux qui veulent essayer le sport paralympique. Nous allons d’ailleurs proposer un stage d’une semaine en décembre pour qu’ils puissent venir à Vaires-sur-Marne tester des activités autour de notre sport. » L’occasion également de poursuivre la recherche de futurs talents« La détection est un enjeu majeur car, pour réussir au plus haut niveau, il faut commencer par le bas », poursuit Charles Delval. Cependant, les clubs ne sont pas toujours équipés pour la pratique du para aviron, qui nécessite de lourds investissements.

Le chef d’équipe s’appuie sur le dispositif « la relève » mis en place par le Comité sportif paralympique français (CPSF) pour identifier les individus de 16 à 35 ans ayant un potentiel de performance. Lancé par une grande campagne de communication nationale en 2019, le dispositif est désormais déployé à l’échelle régionale.

Dans ou hors du cadre du CPSF, la succession est un impératif constant, assure également le directeur technique national Sébastien Vieilledent. « Notre stratégie était de poursuivre la détection jusqu’en février 2024 »soutient le directeur technique national, qui cite en exemple l’arrivée récente de Candyce Chafa, 18 ans, dans le quatre mixte avec barreur. « J’ai commencé à ramer sur ce bateau en février »explique la jeune femme, dont l’objectif est désormais de passer son baccalauréat.

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« Il est nécessaire d’avoir différentes générations à bord. Cela apporte de la fraîcheur et de la densité.estime Margot Boulet, pour qui la compétition pour les places s’avère efficace. On le voit avec les Britanniques. Ils organisent un concours pour monter à bord, mais une fois à bord, il ne leur reste plus qu’à participer à des compétitions internationales. A Vaires-sur-Marne, le Royaume-Uni s’est hissé en tête du classement des nations, avec un total de trois médailles d’or et une d’argent.

Simon Roger

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