Deux policiers se sont présentés et ont demandé à la voir.
Sa Marianne, âgée de tout juste 18 ans, venait de mourir au coin de la 1re Avenue et de la 42e Rue, sous les roues d’un camion de la ville. « Quand la police vient vous annoncer au travail que votre fille est morte, ils vous font appeler quelqu’un (c’est ma sœur) et, dès que cette personne arrive, ils vous renvoient chez vous. Pas d’hôpital, pas de rendez-vous avec un médecin pour nous évaluer. »
Anne a partagé cette « frustration » sur Facebook lundi, elle ne comprend pas pourquoi elle a dû « se procurer des analgésiques, des somnifères ou autre. Les témoins de la scène sont soignés en raison du traumatisme. Mais je vous assure que je n’ai pas besoin d’être témoin pour être traumatisé. « .
Une partie de sa vie est restée sous les roues du mastodonte.
J’ai parlé avec Anne sur Messenger, elle m’a raconté les premières minutes, le choc, où un jeudi matin ordinaire se transforme en cauchemar. « Quand j’étais dans la salle universitaire avec les deux policiers et mon mari, nous n’arrêtions pas de nous demander : qu’est-ce qu’on fait ? Quelle est la prochaine étape? Qu’est-ce qu’on fait là ? Où allons-nous? Ils ont répondu : “Nous attendons votre sœur, puis nous vous renverrons chez vous et le centre de crise vous appellera.”
Un policier « nous a écrit nos numéros de téléphone sur un bout de papier et c’est tout ». Puis ils reprirent la route. « Ce que je regrette, c’est que nous n’ayons pas été transportés à l’hôpital car nous étions en état de choc avant de rentrer chez nous. […] Ma sœur, lorsqu’elle est venue me rejoindre, elle était sûre qu’elle devait aller à l’hôpital. Elle a sursauté quand on lui a dit qu’elle venait me rencontrer sur mon lieu de travail. »
Puis directement à la maison.
Comme prévu, les gens du « centre de crise [sont] sont arrivés rapidement, ils étaient super compatissants et très gentils, mais ils ne pouvaient rien faire médicalement. » Heureusement, « ils ont réussi à me faire voir au Jeffrey Hale sans attendre, mais mon mari, à ce moment-là, ne pouvait pas quitter la maison, il n’avait encore vu personne. C’est pourquoi je dis que cela aurait dû être fait avant d’entrer dans notre maison. Parce qu’une fois dans la maison, on n’avait pas envie de sortir, on ne goûtait rien. »
Il n’y a que l’absence de Marianne.
Anne insiste, elle n’en veut pas à tous ceux qui ont fait leur travail. « Je ne suis en colère contre personne, tout le monde a été vraiment gentil et professionnel avec nous. Ils ont suivi leur protocole. Mais le protocole est à revoir. »
Trois étapes simples :
« 1. Annonce de décès
2. Consultez un médecin
3. Rentrez chez vous et visitez le centre de crise.
Cela ne devrait pas être compliqué. »
Pour elle et son mari, il est trop tard. « Je pense juste aux autres parents qui nous suivront, car malheureusement, il y en aura d’autres. »
Elle aimerait bien éviter que d’autres parents ne vivent le cauchemar dans lequel elle est plongée. « Ce MP, c’était difficile, j’ai dû aller chercher les effets personnels de Marianne au commissariat », a-t-elle partagé sur Facebook lundi. Mon cœur me fait mal, mon corps me fait mal. Soyez prudent sur les routes. Embrassez vos enfants, vous êtes pressé le matin, prenez quand même 30 secondes pour les admirer et connaître chacun de leurs détails avant de fermer la porte derrière vous. »
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