C’était le rêve de toute une vie. Participez au plus grand événement de rallye raid au monde. Le pilote de 31 ans, originaire de Méroux-Moval, a vécu une première expérience terrible cette semaine sur le Dakar, en Arabie Saoudite, en chutant lourdement lors de la 2ème étape.
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Mardi 7 janvier, 10h30 heure française. C’est sur l’autoroute, à proximité du Plateau de Langre. Dans une ambulance qui roule pour le ramener chez lui, où l’attend sa compagne. Mathieu Feuvrier a la gentillesse de prendre le temps de nous répondre au téléphone. À moins que ça lui fasse du bien d’en parler. Il y a de la tristesse dans sa voix. La fatigue aussi. Et du soulagement, car cela aurait pu être pire.
Son Dakar s’est arrêté au milieu des dunes, moto intacte mais clavicule cassée. «J’ai déclenché ma balise. Cinq minutes plus tard, l’hélicoptère ASO (organisateur du rallye raid) vient me chercher pour m’emmener au bivouac pour prendre les radios. Cela aurait pu être pire, je m’en suis plutôt bien sorti même si je suis extrêmement déçue j’ai plus de 250 messages sur mon téléphone, c’est aussi pour tous ces gens que je suis déçue.explique le motard de Méroux-Moval, membre du team Nomade Racing.
L’Arabie Saoudite, c’est fini. Déjà. Après seulement trois jours de course. Depuis trois ans, toute sa vie s’était organisée autour de cet événement. Participer au Dakar, la course qui le passionnait enfant, a nécessité un investissement financier important pour Mathieu, à hauteur de 120 000 euros. Ce chef de projet dans un bureau d’études dans l’industrie s’est lancé en 2022, après son premier Rallye du Maroc.
Depuis, avec plus d’une heure de sport par jour et des milliers d’heures de roulage sur sa KTM, il ne pensait plus qu’à ces deux semaines de janvier. Mais le pilote nous explique qu’il y a un énorme écart entre un Rallye du Maroc et la star des rallyes raids en termes de difficulté. La deuxième étape, d’une durée de 48 heures, était redoutée par les pilotes.
Mon objectif n’était pas de tomber, je m’étais empêché de tomber. Ce début d’étape se déroulait bien, j’avais dépassé les concurrents, il y avait de belles dunes, pas de vrais risques et puis arrive une autre dune, avec un précipice de presque 20 mètres. J’ai freiné trop tard et j’ai atterri 5 mètres plus bas, j’ai écrasé la moto qui s’est posée sur mon épaule.
Le pilote comtois trouve la force de relever son Réplique de rallye Husqvarna 450. Il remonte sur le vélo et encore 50 km dans les dunes. Mais sur un saut il prend une grosse compression et sent sa clavicule descendre et une douleur terrible irradie. Il comprend alors qu’il est cassé. Que c’est fini.
A 31 ans, Mathieu Feuvrier ne sait pas encore s’il retentera le Dakar. C’est bien trop tôt, c’est encore bien trop triste. Mais l’idée n’est pas de tout jeter dans cette histoire. Les premiers jours se sont déroulés comme dans un rêve, le Comtois se retrouvant sur des pistes magnifiques, participant à ce monument du sport automobile qui le faisait vibrer étant enfant. « Si je suis triste, c’est aussi pour mes proches, pour mon équipe, pour tous ces gens qui m’ont suivi. Je me considère presque comme un peu chanceux, c’est juste ma clavicule. Je vais prendre le temps de digérer tout ça, de retourner travailler, dans la vraie vie. Et puis, après, on verra.»