D’un ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative à l’autre, le discours sur le financement des pratiques sportives reste le même. En tout cas sur un point : il y aurait la possibilité de valoriser davantage les revenus générés par les taxes prélevées sur les paris sportifs. “Je vais aborder le sujet”déclare Marie Barsacq, la nouvelle titulaire du poste, dans un entretien avec parisienpublié mardi 7 janvier. « donnerait au sport les moyens d’accueillir de nouveaux licenciés pour faire véritablement de la France une nation sportive »poursuit-elle, alors que le gouvernement de François Bayrou doit présenter, d’ici quelques jours, un projet de loi de finances pour 2025.
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Le ministre ne donne toutefois aucune indication quant à l’évolution des fonds publics qui seront alloués au sport. Son prédécesseur, Gil Avérous, avait porté un projet qui prévoyait une réduction de plus de 180 millions d’euros du financement du sport sur le budget général de l’État et une réduction de 66 millions d’euros (de 166 à 100 millions) du montant de des impôts directement affectés au budget de l’Agence nationale du sport (ANS), le « bras armé » de l’État en matière de politiques publiques sportives.
Comme le fait M. aujourd’huimoi Barsacq, Gil Avérous avait tenu le même discours sur la manne des paris sportifs. Évoquer un secteur « qui se porte très bien économiquement »il a déclaré qu’il était « légitime qu’il contribue à la politique sportive ». Or, lors de l’examen du projet de budget, le gouvernement s’est opposé, à l’Assemblée nationale puis au Sénat, à une augmentation du montant de l’enveloppe issue des taxes sur les paris sportifs.
Les députés puis les sénateurs l’avaient ignoré. L’Assemblée nationale avait augmenté le montant des ressources de l’ANS issues de la taxe sur les paris sportifs en ligne à 146 millions d’euros (+ 46 millions), le Sénat poussant ce montant à 213,8 millions (+ 113,4 millions), soit la totalité du montant apporté par cette taxe. Mais tout cela est resté sans suite, la censure du gouvernement de Michel Barnier ayant empêché l’adoption du projet de budget.
« Poursuivre l’effort » sur le projet de création de 5 000 équipements
M.moi Barsacq souhaite relancer cette démarche, arguant notamment de la nécessité de “poursuivre l’effort réalisé grâce au plan d’équipement” Génération 2024 pour accompagner les collectivités territoriales pour la création de 5 000 infrastructures sportives en trois ans (2024 à 2026). Elle souligne également que ces nouvelles ressources permettraient de« soutenir le financement des postes d’éducateurs dans les clubs » et de « maintenir le Pass’Sport pour aider les enfants des familles les plus modestes à obtenir un permis ».
Si l’Etat s’était engagé à mobiliser 100 millions d’euros par an pendant trois ans pour le plan Génération 2024, le projet de loi de finances pour 2025 présenté par le gouvernement de M. Barnier ne prévoyait pas “pas de crédit de paiement”comme le déplore Benjamin Dirx (groupe Ensemble pour la République), rapporteur pour avis au sein de la commission des finances de l’Assemblée nationale.
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Dans ce même projet de budget, les crédits consacrés au Pass’Sport, aide de 50 euros à l’obtention d’une licence destinée aux jeunes et allouée sous conditions de revenus ou de certaines aides, avaient été réduits à 74,5 millions d’euros, contre 85 millions en 2024. Le gouvernement de M. Barnier avait par ailleurs stoppé le financement du plan d’aide au recrutement et à la formation des « 1 000 éducateurs sociaux et sportifs » pour 1 000 clubs. Lancé en octobre 2023, ce plan avait déjà connu un ralentissement en juin 2024, avec un gel de 50 % des crédits prévus.
Formulairemoi Barsacq, un recours accru aux ressources apportées par les taxes sur les paris sportifs » permettrait également d’allouer rapidement une enveloppe pour que les athlètes français soient désormais placés dans les meilleures conditions pour préparer les Jeux d’hiver de 2030 ». Reste à savoir si, au-delà de ces déclarations d’intention, la nouvelle ministre des Sports saura obtenir gain de cause auprès du ministère des Finances.
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Le contexte n’est pas forcément favorable. Fin décembre 2024, dans une note appelant à « rationaliser la fiscalité des jeux d’argent et de hasard »le Conseil des Prélèvements Obligatoires a estimé qu’il n’était pas justifié d’attribuer à l’ANS les taxes prélevées sur les paris. Il a recommandé que cette mission soit “remplacé” par une dotation du budget général de l’État. Mais c’est justement parce que cette dotation budgétaire diminue que se pose la question d’un recours direct et accru aux taxes sur les paris sportifs…
Rencontre avec les parties prenantes du dossier des Jeux 2030
La préparation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030 est l’autre dossier « brûlant » que la nouvelle ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Marie Barsacq, a retrouvé sur sa table. « J’ai déjà parlé avec le CIO [Comité international olympique] et Pierre-Antoine Molina, le délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques, et nous rencontrerons rapidement tous les acteurs du dossier, notamment les présidents des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur . , déclare-t-elle dans l’entretien avec parisien à partir du 7 janvier. “Je verrai aussi cette semaine Michel Barnier, chargé depuis un an par le CIO, en lien avec le gouvernement, d’accompagner la mise en place du comité d’organisation”ajoute-t-elle. Si la candidature de la France a été acceptée en juillet 2024, depuis, compte tenu de la situation politique mais aussi des désaccords entre acteurs, la mise en place de la structure chargée d’organiser cet événement patine. Et les garanties financières de l’Etat n’ont pas été formalisées.
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