Le nouveau capitaine de l’équipe de France de Futsal s’exprime à la veille du dernier match des Bleus de l’année 2024, mardi face à la Géorgie à Orléans (21h15, sur Team Live et FFFtv) au nom des éliminatoires de l’Euro 2026.
Dernière sélection de la FFF de fin d’année, l’équipe de France de futsal reçoit la Géorgie ce mardi à Orléans (21h15, en direct sur L’Équipe Live et FFFtv). Quatre jours après la victoire record en Bulgarie (11-0) pour débuter les éliminatoires de l’Euro 2026, les Bleus (10es au classement FIFA) affrontent leur principal rival (14e) pour la première place du groupe, en qualification directe. Le nouveau capitaine, Souheil Mouhoudine, ne cache pas son ambition de terminer en beauté une année 2024 marquée par la demi-finale de Coupe du Monde et de confirmer l’ascension fulgurante du Futsal français.
« Ce France-Géorgie est-il déjà crucial dans la course à l’Euro 2026 qui vient d’être lancée ?
Ce match est déjà décisif, on ne va pas se mentir. Nous avons franchi la première des six marches pour monter dans notre groupe de la plus belle des manières, avec cette victoire 11-0 en Bulgarie. Peu de - après, on apprend que la Géorgie a battu le Kosovo (3-1), on sait donc déjà que ce sera un affrontement direct pour la première place. Ce sera certainement un tournant, surtout parce que nous jouerons à domicile. On sait qu’à domicile les matchs se passent plutôt bien en phase de qualification (cinq matches, cinq victoires lors des éliminatoires du Mondial 2024). Ce France-Géorgie sera le premier choc de ce tour.
La France est 10ème au classement mondial, la Géorgie 14ème. Cette équipe est-elle vraiment votre principal adversaire dans ce groupe ?
Le classement parle de lui-même, nous sommes 6ème nation européenne, vous êtes 7ème. Il faudra aussi faire attention au Kosovo, que nous rencontrerons deux fois en janvier et février, c’est aussi une bonne équipe. Mais au-delà de cela, notre plus grand adversaire reste nous-mêmes. Je l’ai dit, nous avons commencé ces éliminatoires de la meilleure des manières, nous sortirons de la Coupe du monde grandis et mieux armés. Sur le papier, la Géorgie reste notre adversaire direct, mais nous savons que si nous commençons le match comme nous l’avons fait en Bulgarie, nous serons sur la bonne voie.
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France-Géorgie sera le huitième match entre les deux nations depuis 1998
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Les Bleus ont gagné deux fois, perdu trois et fait match nul deux fois (19 buts marqués, 23 encaissés)
Votre entraîneur a-t-il parlé de retrouver la Géorgie, estimant que ce match serait une façon de régler le passé, l’histoire de cette équipe ? Mettez-nous dans le contexte…
Nous nous sommes déjà affrontés lors des éliminatoires des derniers Championnats d’Europe. Nous avons fait match nul (4-4 le 8 décembre 2020 à la Halle Carpentier de Paris), puis perdu (3-2 à Tbilissi le 9 avril 2021) et failli rater notre qualification. Ils ont atteint les quarts de finale des Championnats d’Europe. Il faut leur donner le reste. Le coach dit souvent : « Il faut passer à la caisse ». C’est le moment idéal pour le faire et faire pencher la balance entre victoires et défaites contre cette nation. C’est le moment de leur montrer que nous avons grandi et appris du passé et de nos erreurs. Ce sera un match intéressant. Au-delà de cela, nous voulons avant tout bien faire et démontrer que notre parcours vers la Coupe du Monde n’est pas dû au hasard.
Souheil Mouhoudine et les Bleus lors du nul (4-4) en décembre 2020 (photo Matthieu MIRVILLE/ICON SPORT).
Après les dernières comparaisons, ce n’est plus la même équipe de France et même plus la même Géorgie…
C’est sûr. Dans cette équipe de Géorgie, à cette époque, il y avait de nombreux internationaux brésiliens. Ce n’est plus le cas (NDLR : la Géorgie sanctionnée par l’UEFA lors des éliminatoires du Mondial 2024). Nous étions au début de notre accession au pouvoir. Il est clair que nous jouerons un jeu très différent de celui d’il y a quatre ans. Mais n’oublions pas ces matchs. Ils nous ont permis de forger plus de caractère. Nous allons l’utiliser pour changer la donne à Orléans. La Géorgie, même sans les Brésiliens, a réussi à s’imposer contre le Kosovo. Nous allons concourir pour la première place, nous ne la prendrons pas à la légère. Vous devez faire preuve d’humilité. Ce sont nos valeurs, que nous inculquons également dans notre game design.
Avec le brassard de capitaine, vous avez fait votre chemin en Bulgarie en marquant le premier but à la dixième seconde…
Il était important avant tout de gagner en Bulgarie. Nous avons su faire preuve de caractère et rester concentrés du début à la fin. Ce n’est pas toujours facile de jouer contre une équipe de bas rang mais grâce aux paroles de l’entraîneur et du staff nous avons pu rester “concentrés” et cela a fonctionné pour nous, obtenant une belle victoire sans encaisser de but. C’était ma première en tant que capitaine. Avec ce groupe, il est facile de gérer cette responsabilité car nous avons tous le même objectif. J’ai un nouveau rôle. A la Coupe du Monde j’étais déjà manager, maintenant je suis la “vitrine” de cette équipe de France (sourire)Je suis le capitaine et évidemment il y a aussi beaucoup d’attentes autour de ce rôle. J’essaie d’apprendre des anciens, des anciens capitaines. J’ai beaucoup de conseils de leur part. Quand c’est facile, avec un groupe avec beaucoup de qualités comme celui-là, tout se passe bien. C’est plutôt dans les moments difficiles qu’il faudra remotiver tout le monde. Je pense que je vais me soutenir pour pouvoir aider le groupe à se remettre sur pied. Mais je pense qu’avec ce groupe, ce sera facile.
Capitaine Mouhoudine avant le match contre la Bulgarie (photo Kostadin ANDONOV).
Quel genre de capitaine est Souheil Mouhoudine ?
C’est toujours compliqué de me décrire, mais je suis un capitaine qui laisse beaucoup parler, pour que chacun trouve sa place. Je ne veux pas être le genre de capitaine qui impose ses idées. Je souhaite vraiment que chacun ait sa part de responsabilité, du plus jeune au plus âgé. Si quelqu’un veut ou a besoin de parler, n’hésitez pas à le faire. Quoi qu’il arrive, nous apprenons de chacun, qu’il soit jeune ou vieux. Que chacun se sente libre et entendu dans le groupe.
Quel est l’objectif du groupe de la France lors de ce tour de qualification ?
Passez directement par la case de qualification sans barrières. On l’a vu lors de la dernière Coupe du monde, nous sommes arrivés deuxièmes en Europe derrière l’Ukraine. Cela ne veut pas dire que nous sommes la deuxième meilleure équipe d’Europe, mais nous voulons montrer à tout le monde que ce n’est pas un hasard. Jusqu’à présent, nous étions des étrangers. Aujourd’hui nous serons plus favorisés voire leaders, c’est un nouveau rôle, un nouveau statut à assumer. Je pense que l’équipe de France est prête à assumer ce statut devant tout le monde. C’est le message que nous voulions envoyer à la Bulgarie : notre parcours vers la Coupe du Monde n’a pas été un coup de chance ou un tirage au sort favorable, c’est vraiment le signe que nous avons appris de notre passé, que nous avons grandi et que nous voulons toujours pour progresser. J’espère que le message est passé (RIRE).
Lors de la dernière Coupe du monde, nous avons terminé deuxièmes en Europe derrière l’Ukraine. Cela ne veut pas dire que nous sommes la deuxième meilleure équipe d’Europe, mais nous voulons montrer à tout le monde que ce n’est pas un hasard.
Vous bouclez une année 2024 exceptionnelle pour le Futsal français. Avec le recul, que retenez-vous de cette Coupe du Monde ?
C’est vrai que nous avons pu performer cette année. On l’a également constaté dans les différentes catégories, tant chez les jeunes que chez les femmes. Tout le monde a pu répondre aux invitations. Cela montre que notre discipline progresse, que la Fédération est avec nous, que le staff fait un excellent travail. C’est le dernier match de l’année 2024 pour la Fédération, à nous d’offrir ce cadeau de Noël à tout le monde et de repartir en vacances avec six points au classement. En ce qui concerne la Coupe du Monde, avec le recul, nous avons appris beaucoup de points positifs même s’il y a encore une certaine frustration car nous ne sommes pas rentrés avec la médaille que nous voulions, nous sommes rentrés avec la médaille en chocolat. Bien sûr, s’ils nous l’avaient dit avant de signer pour la quatrième place, nous l’aurions fait tout de suite. Maintenant, après avoir goûté cet endroit, on en redemande. Regardons la Lettonie et la Lituanie (NDLR : pays hôtes de l’Euro du 18 janvier au 8 février 2026) avec l’ambition de se qualifier directement et d’écrire une nouvelle page de l’histoire de ce beau sport. Il ne faut pas oublier que nous venons de très loin.
La joie des Azzurri lors de la qualification pour les demi-finales de la Coupe du monde (photo Charles LÉGER/FFF).
Dans quels domaines l’équipe de France a-t-elle progressé pendant la Coupe du Monde ?
Cette Coupe du Monde nous a permis de rivaliser avec de nombreuses équipes aux styles différents. Nous pouvons apprendre de la méchanceté et du vice des Argentins, nous pouvons apprendre à mieux gérer la situation en phase offensive, nous avons appris à souffrir, surtout contre le Paraguay où à la fin nous avons failli encaisser le but du 2-2, cela dépend de VAR. Nous avons aussi su être patients face à la Thaïlande, ce qui n’était pas toujours le cas auparavant. Nous avons acquis beaucoup d’expérience. L’avantage de ce groupe, c’est que de nombreux joueurs ont pu disputer cette Coupe du monde. Et tout le monde a marqué. Nous sommes donc aujourd’hui évidemment mieux armés. Beaucoup d’entre nous jouent à l’étranger où nous acquérons beaucoup d’expérience. C’est aussi le signe que le Futsal français et les joueurs français sont vus différemment.
Avec ce doublé en Bulgarie, vous atteignez 56 buts pour l’équipe de France. Devant vous ne se trouvent qu’Alexandre Teixeira (60 ans) et Abdessamad Mohammed (84 ans). Le coach vous demande-t-il, comme avec Abdessamad, d’être plus égoïste et de réfléchir à vos statistiques ?
C’est quelque chose qu’il me dit souvent : la meilleure façon d’aider le groupe, c’est de marquer parce qu’il sait que je suis souvent la passe. Les statistiques disent que lorsque je marque, l’équipe se sent un peu mieux. Mais pour moi marquer reste un avantage, l’essentiel pour moi reste l’équipe et les victoires. Par la suite, si cela me permet d’approfondir un peu l’histoire du Français Fustal comme mon équipier Adbessamad, je le ferai avec grand plaisir (sourire). Je n’ai que quatre buts de retard sur Alex, je vais essayer de le rattraper lors de ce tour de qualification. Les disques sont des choses que nous aimons. Demain, il ne restera que les écrits et les documents. A nous donc d’écrire notre histoire de la plus belle des manières. C’est vrai qu’avec cette équipe on a soif de records, de choses qu’on ne pensait pas accessibles avant. Nous nous donnons les moyens de réussir. Le projet, l’objectif à court terme, c’est cette qualification à l’Euro. Ensuite avec cette équipe il y a la possibilité de viser des titres et d’agrandir le musée de la Fédération avec le premier trophée de Futsal (sourire).
108
sélections pour le nouveau capitaine des Bleus, Souheil Mouhoudine
56
buts, troisième meilleur total derrière Alexandre Teixeira (60) et Abdessamad Mohammed (84)
Toute l’actualité de l’équipe de France de futsal
Tour principal – Groupe 10 : résultats et calendrier
– vendredi 13 décembre 2024 :
– mardi 17 décembre 2024 :
- Kosovo – Bulgarie (20h00)
- France – Géorgie (21h15, Orléans)
– vendredi 31 janvier 2025 :
- Kosovo- France (20h00)
- Géorgie-Bulgarie
– mardi 4 février 2025 :
- France – Kosovo
- Bulgarie-Géorgie
– vendredi 11 avril 2025 :
- France -Bulgarie
- Kosovo-Géorgie
– mercredi 16 avril 2025 :
- Géorgie France
- Bulgarie-Kosovo
Les quarante équipes inscrites à ces qualifications ont été réparties en dix groupes. Les premiers de chacun des dix groupes se qualifieront directement pour la phase finale (18 janvier-8 février 2026, en Lituanie et en Lettonie). Les huit meilleurs deuxièmes s’affronteront en barrages (15-24 septembre 2025).