Les yeux de nombreux collectionneurs brillaient de mille feux dimanche à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), lors de la première vente aux enchères du service des sports d’Aguttes. Créée il y a 50 ans à Clermont-Ferrand, l’entreprise s’est notamment chargée de la valorisation et de la vente de la remarquable collection de M. G., un chef d’entreprise suisse de 78 ans qui a préféré garder l’anonymat. .
78 000 euros pour la ceinture WBA d’Evander Holyfield
Commencé à la fin des années 90, il comprenait plus de 150 objets emblématiques, dont une ceinture de champion du monde de boxe WBA, remportée en 1996 à Las Vegas par Evander Holyfield face à Mike Tyson. Admis 40 000 euros, il a été adjugé à un enchérisseur téléphonique presque le double (78 000 euros).
« Aux États-Unis, nous en voyons peut-être un tous les trois ou quatre ans. En France, on n’en avait jamais vu auparavant», constate François Thierry, expert sportif chez Aguttes.
Les prix se sont envolés sur de nombreux lots, du maillot porté par le footballeur anglais Bobby Moore lors du quart de finale du Mondial 1970 contre la RDA (29 900 euros) à celui de Luis Fernandez lors du mythique France-Brésil à Guadalajara en 1986 (18 200 euros). ), en passant par une raquette du joueur de tennis Arthur Ashe (18 200 également) ou encore celle de Roger Federer lors de la finale de Wimbledon 2005 (22 100).
Des prix pour les passionnés de nos régions
Parmi les lots de la collection de Monsieur G., le maillot stéphanois porté par le Suisse Christophe Ohrel lors de la saison 1995-1996, estimé entre 50 et 100 euros, a été adjugé 260 euros.
L’ex-gardien emblématique de Strasbourg, José-Luis Chilavert était également à l’honneur : les enchères pour son maillot de Velez Sarfield et ses gants signés par la sélection paraguayenne se sont envolées bien au-delà des estimations de la maison de vente, à respectivement 790 et 910 euros.
Dans d’autres collections, le fanion brodé de l’Olympique Lyonnais lors du Trophée des Champions 2004 était adjugé 240 euros, alors qu’il était estimé entre 15 et 30 euros seulement.
Enfin, une affiche encadrée et numérotée des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville a été achetée pour 289 euros.
Basket-ball populaire
Parmi les nombreuses disciplines représentées, le basket a connu un franc succès, à l’image de cette tunique des Chicago Bulls signée et portée dans une publicité de Michael Jordan, vendue 20 800 euros, soit plus du double de son estimation initiale (entre 8 000 et 10 000).
« On n’a pas souvent des objets comme ça sur le marché français, avec des noms aussi connus, donc ça a clairement été un succès, explique François Thierry. « Le cyclisme reste plus confidentiel mais il y a beaucoup de collectionneurs, donc ça a quand même bien fonctionné. En revanche, et on le savait, le marché du tennis est un peu plus faible en ce moment. »
Plus de 400 inscrits, 82% de lots vendus
La vente aux enchères a rassemblé plus de 400 participants au total. « Nous avons eu beaucoup de couverture, avec des soumissionnaires du monde entier, par téléphone et sur six plateformes en direct. », constate Maximilien Aguttes, directeur transformation et développement de la maison.
« Il y a un marché du sport déjà existant en Angleterre et aux Etats-Unis, on y arrive de manière très humble, avec la volonté ces dernières années d’accélérer sur le marché. objets de collection (objets de collection, ndlr). »
Le profil des soumissionnaires
Maximilien Aguttes : « Nous avons des profils de tous âges, principalement des hommes. Il existe un mélange assez sain de passionnés et d’investisseurs, les ingrédients nécessaires pour construire quelque chose qui ne soit pas seulement spéculatif. Cest très encourageant. »
François Thierry : « Beaucoup d’entre eux sont des spécialistes, de purs collectionneurs. Mais il y a aussi des investisseurs et des gens qui se sont amusés – parce que ça leur rappelle un souvenir – notamment sur des petits lots. On a presque ressenti un effet « shopping de Noël », certains étaient venus pour une photo à encadrer par exemple. »
« Pour une première vente, nous sommes vraiment contents. Nous avons vendu 82% des lots, ce qui est assez exceptionnel. Evidemment, tous les très gros prix n’ont pas disparu sinon cela aurait été parfait », ajoute François Thierry.
Les maillots de Pelé, Maradona et Ronaldo n’ont pas trouvé preneur
A la surprise générale, les maillots dédicacés par Pelé et Diego Maradona, ou encore celui porté par Ronaldo le 12 juillet 1998, n’ont pas trouvé preneur.
« Normalement, ça marche très bien. Mais il s’agit souvent d’acheteurs étrangers, qui ne sont pas forcément disponibles à tout moment. Certains prix de réserve étaient peut-être un peu élevés. Et puis il y a aussi beaucoup de contrefaçons, donc je pense qu’il y a toujours une méfiance envers les gens qui ne sont pas au théâtre”, analyse François Thierry.
Pour ces pièces exceptionnelles, les négociations de gré à gré sont encore possibles cette semaine.
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