A l’Aviron Bayonnais, dans le cœur de tous les supporters, il n’y a qu’un seul numéro 10 et c’est Camille Lopez. Depuis le début de la saison pourtant, comme dans une famille qui vient d’avoir un deuxième enfant, cet amour inconditionnel est désormais partagé. Très humblement, Joris Segonds, également demi d’ouverture, conquiert les supporters basques.
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Nous nous retrouverons en début d’après-midi au centre de performance de l’Aviron Bayonnais. Joris Seconds fait partie de ces joueurs que j’ai hâte de rencontrer. J’aime son jeu, son culot parfois. Sur le plan humain, il semble dégager ces fameuses valeurs du Rugby, souvent abusées ces derniers -. Devant la caméra, l’Aveyronnais s’exprime en toute sincérité.
France3 : Joris, vous avez très vite accepté l’année dernière un transfert à l’Aviron Bayonnais, pourquoi ce choix alors que vous aviez plusieurs propositions ?
Joris Segond : Je voulais vraiment changer. Le côté parisien m’a pesé. Je suis un garçon aveyronnais, de la campagne (sourire). Ici, ce côté naturel, convivial, cette ferveur des supporters, c’est quelque chose que j’avais envie de goûter. Tous les matchs que j’ai joués à Jean Dauger contre Bayonne, j’ai trouvé ça incroyable et c’est une équipe qui joue du bon rugby, je n’ai pas hésité longtemps.
France3 : Vous avez signé pour cinq ans chez Rowing, c’est tout un engagement…
Joris Segond : Cela prouve que j’ai vraiment envie de m’installer sur le long terme. Je ne suis pas le genre de joueur qui signe pour un an puis s’en va. Je suis resté cinq ans à Paris, avant cinq ans à Aurillac. Pour moi, c’est important de rester dans un club et de me battre jusqu’au bout avec et pour ce club, c’est important oui.
France3 : La concurrence pour le poste d’ouvreur avec Camille Lopez ne vous dérange pas ?
Joris Segond : Non, pas du tout, bien au contraire, j’aime beaucoup le joueur. Quand j’étais plus jeune, j’étais fan du Stade Toulousain donc je le sifflais quelques fois quand il jouait avec Clermont, mais j’ai toujours admiré sa manière de jouer (sourire). C’est formidable pour moi d’apprendre.
France3 : Camille Lopez, est-ce un exemple pour vous ?
Joris Segond : Oui clairement, il me tire vers le haut. Camille est quelqu’un qui a une expérience incroyable des matches internationaux de haut niveau. Humainement, il est unanime. Tout le monde dit que Camille est une bonne personne, il m’a tout de suite intégré dans l’équipe. On a pris plusieurs repas en dehors du rugby et parfois on peut même jouer ensemble quand je rejoue, c’est vraiment très sympa. J’espère même qu’il se prolongera encore un an…
France3 : Alors tu es un jour polyvalent, tu as même joué au pilier ?
Joris Segond : Ah oui (sourire) J’ai joué très longtemps pilier dans mon club formateur parce que quand j’étais petit, j’étais le plus grand, un peu rustre même. A cet âge-là, on n’a pas vraiment de travail. J’étais mauvais comme accessoire, je ne savais pas comment pousser dans la mêlée, dans les rucks, j’étais en désordre. En fait, je jouais déjà au pied, comme un 10 mais avec le numéro 1 sur le dos. (rire)
France3 : Comme Camille Lopez, vous faites partie des rares joueurs de Top14 à tenter des drops, est-ce un geste qui vous plaît ?
Joris Segond : Quand je l’ai vu les tenter et réussir, je me suis dit, c’est intelligent. C’est le genre de points gratuits quand on est au milieu et qu’on n’a pas de pénalité. Après, il faut le sentir, quand on a toute la défense qui arrive sur soi, on n’est pas à l’abri de belles « saucisses » (sourire) mais quand on le sent c’est trois points faciles et c’est un beau geste.
France3 : Quels sont vos objectifs avec l’aviron ?
Joris Segond : Le Top 6, qualification pour les phases finales du Top 14. C’est le souhait du président Philippe Tayeb, des entraîneurs et de nous tous, joueurs, mais c’est tellement serré qu’il faut rester concentré jusqu’au bout.
France3 : Cette Challenge Cup, cette année, allez-vous la jouer à fond ?
Joris Segond : Oui bien sûr, cette année nous avons un effectif plus large, nous pouvons faire des rotations, nous pouvons tester différentes combinaisons en Challenge Cup. Si ça marche en Coupe d’Europe, ce sera un plus en Top 14.
Entretien complet avec Joris Segonds Rugby Magazine samedi 12h30 sur France3 Nouvelle-Aquitaine.