Matvei Michkov a ajouté deux points à son palmarès mardi soir. Ce jeune attaquant des Flyers de Philadelphie totalise désormais 27 points en autant de matchs (dont 11 buts), au premier rang parmi les recrues de la LNH.
Personne dans la classe de repêchage 2023 n’en produit autant, pas même le premier choix Connor Bedard, avec ses 21 points en 28 matchs avec les Blackhawks de Chicago.
Comptoirs du millésime 2023
1- Matveï Michkov (7e a sonné)
27 matchs : 11 buts, 16 passes décisives, 27 points
2- Connor Bédard (1est a sonné)
28 matchs : 5 buts, 16 passes décisives, 21 points
3- Adam Fantilli (3e a sonné)
28 matchs : 5 buts, 8 passes décisives, 13 points
4- Léo Carlsson (2e a sonné)
20 matchs : 6 buts, 5 passes décisives, 11 points
5- Will Smith (4e a sonné)
24 matchs : 5 buts, 6 passes décisives, 11 points
Une saison ne fait évidemment pas une carrière. Lors de sa première saison (écourtée par le conflit de travail) à Edmonton, Nail Yakupov a produit à un rythme de 29 buts et 53 points sur une année complète, Alex Galchenyuk se dirigeait vers 46 points tandis que Filip Forsberg et Tomas Hertl étaient encore en Europe.
Mais pour l’instant, Daniel Brière et les Flyers peuvent se frotter les mains avec satisfaction, Michkov dirige l’offensive à Philadelphie et l’équipe se bat contre toute attente pour une place en séries éliminatoires avec une fiche de 13-12-4.
Pourquoi six équipes, dont le Canadien, ont-elles boudé ce jeune joueur talentueux qui était alors décrit comme le « Russe Connor Bedard » ?
En raison du facteur de risque, une situation souvent négligée par les amateurs de hockey et même par les journalistes. Il est facile, en effet, pour le fan ou les spécialistes des prospects de donner leurs favoris à la veille de la draft. Si nous visons correctement, nous pouvons le claironner à quiconque veut bien nous écouter. Si nous nous trompons, nous aurons eu tort. Mais il n’y aura pas de conséquences, si ce n’est un ego légèrement meurtri.
Mais pour une organisation professionnelle, manquant de choix dans le top 5 du projet peut avoir des effets désastreux à long terme. Il ne s’agit pas ici de chercher des excuses pour les Canadiens, les Coyotes, les Sharks, les Ducks ou les Blue Jackets (même si on ne sait pas encore qui sera le meilleur au final), mais de se mettre à la place des organisations professionnelles.
Michkov était sous contrat avec le SKA Saint-Pétersbourg jusqu’en 2026. Il s’agissait moins de l’inconvénient d’attendre trois ans que de confier son évolution au club d’un pays en guerre, dont la gestion de la jeunesse laisse parfois à désirer. De plus, Ivan Demidov, choisi cinquième au total par le Canadien en 2024, a joué moins de neuf minutes à ses quatre derniers matchs avec le SKA. Heureusement, il lui reste un an de contrat, et non trois comme on le croyait à l’époque avec Michkov.
Il y avait aussi les problèmes de comportement du jeune homme, en conflit avec certains coéquipiers, un père hyper-contrôleur décédé tragiquement dans des circonstances encore floues quelques mois avant le repêchage, son caractère réfractaire à l’autorité et son manque de rigueur sur la glace. dans des situations défensives.
Sans oublier qu’on n’a pas pu le voir à l’œuvre sur place et que la Russie a été exclue des grandes compétitions internationales.
Repêcher Michkov deuxième, troisième, quatrième ou cinquième et arriver les mains vides aurait donné une très mauvaise image de l’organisation qui aurait jeté son dévolu sur lui.
A partir du septième rang, le risque est déjà plus tolérable. Surtout pour un directeur général, Daniel Brière, qui disait avoir une deuxième chance, et dont le fils s’est remis sur le droit chemin après avoir eu une deuxième, et peut-être même une troisième chance.
Les équipes les moins bien classées ont eu le même débat en 1990. Pour de nombreux facteurs, Jaromir Jagr représentait un cas risqué. Nous avons préféré Owen Nolan, Petr Nedved, Keith Primeau et Mike Ricci. Avec le recul, les Penguins ressemblent à des génies, mais pour un Jagr ou un Michkov, il y a des dizaines de Nikita Filatov, Nolan Patrick, Nikolai Zherdev, Alexander Svitov et Pavel Brendl.
Le facteur de risque explique pourquoi Cole Caufield, un joueur semblable à Michkov, quoique plus petit de deux pouces, était toujours disponible au 15e.e rang dans le repêchage 2019. Caufield est néanmoins reconnu comme le meilleur buteur de sa cuvée, et il le devient cinq ans plus tard. Il se classe également quatrième parmi les espoirs repêchés en 2019, derrière Jack Hughes, Matthew Boldy et Dylan Cozens, mais il devrait rapidement dépasser Cozens (5 points de retard, 75 matchs de moins).
La petite stature de Caufield, 5 pieds 7 pouces, a cependant effrayé plusieurs équipes. Celle de Kirby Dach, 6 pieds 4 pouces, les faisait saliver. Il a également été choisi troisième. Montréal est félicité aujourd’hui pour son choix judicieux, mais s’il avait détenu le troisième choix, il n’aurait probablement pas repêché Caufield.
Pareil avec Lane Hutson. Il n’y a pas beaucoup de défenseurs de 5 pieds 8 pouces dans la LNH. Aucun club n’a osé prendre de risque parmi les 61 premiers choix. Le Canadien l’a fait, mais il ne peut pas non plus s’en vanter. Nous avons repêché deux joueurs entre Juraj Slafkovsky et Hutson à 62 anse a sonné : Filip Mesar au 26e rang et Owen Beck à 33 anse. Facteur de risque…
Hutson, 20 ans, possède désormais le meilleur ratio de points par match de tous les joueurs de sa classe, tous postes confondus, et il est aussi de loin le joueur le plus utilisé.
Le pauvre défenseur David Reinbacher, repêché cinquième au total par le Canadien, deux rangs devant Michkov, est victime d’une polémique injuste à Montréal. Il ne peut pas montrer ses qualités en raison d’une blessure au genou.
Il n’y avait pas de dilemme entre Reinbacher et Michkov. Le Canadien, à tort ou à raison, n’en voulait pas. Si Reinbacher n’avait pas été disponible, nous aurions probablement opté pour un Ryan Leonard ou un Dalibor Dvorsky. La direction n’a pas manqué d’informations sur Michkov, avec parmi les dirigeants du SKA le père du co-recruteur en chef du CH Nick Bobrov, entraîneur d’un autre attaquant doué, Demidov, repêché par Montréal un an plus tard.
Les Flyers doivent être félicités pour leur audace et la gestion de Michkov depuis son arrivée à Philadelphie. Et comprenez les clubs qui n’ont pas osé le faire.
Quant à Reinbacher, il aura encore le -, à 20 ans, une fois remis de sa blessure, de prouver qu’il peut devenir défenseur droitier de la première paire.
De plus, si les Flyers avaient détenu le cinquième choix, ils auraient peut-être choisi Reinbacher à cet endroit. C’est une question de La presse ce à quoi Brière a préféré ne pas répondre dans ses bureaux fin août, lors d’un entretien exclusif, se contentant d’affirmer que l’évaluation était extrêmement serrée entre les deux jeunes hommes.
Voilà, vous savez tout…
Citation du jour
Cela ne semblerait pas être le cas, n’est-ce pas ? [que nous sommes à seulement deux points d’une place en séries] ? Je veux dire, se faire huer pendant un avantage numérique en troisième période…
Sidney Crosby, réagissant à la fureur de la foule envers les Penguins mardi soir
Pittsburgh a perdu 6-2 contre l’Avalanche du Colorado, mardi soir. Les Penguins sont en effet à deux points des Flyers de Philadelphie et de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires, avec toutefois un match de moins à jouer, et à un point des Rangers de New York, mais avec trois matchs de moins à jouer.