« Il y a trois semaines, j’ai redécouvert Seb ! »a lancé l’ailière Chloé Valentini dimanche, après la victoire contre la Suède. Les Bleus, et leur entraîneur Sébastien Gardillou lui-même, ont appris à comprendre ce costume encore inédit, avec lequel l’ancien adjoint va vivre un final four à l’Euro de hand.
Qualification en main, Estelle Nze Minko n’a pas caché sa joie pour le staff français avec cette cinquième demi-finale consécutive sur la scène européenne.
“Cela valide leur projet (…) on est dans la continuité mais il y a aussi beaucoup de nouveautés”la capitaine était satisfaite, lorsque sa coéquipière Tamara Horacek a souligné « le beau travail accompli malgré le peu de - passé ensemble ».
Trois mois après sa nomination, et après huit années passées aux côtés de l’emblématique Olivier Krumbholz, Sébastien Gardillou a visiblement laissé ses marques. Avant la compétition, Estelle Nze Minko assurait qu’il « ne changez pas, ce sont juste vos responsabilités qui évoluent ».
« Avant on le voyait comme celui chez qui on pouvait se réfugier un peu, demander conseil car il avait du recul pendant le match »Hatadou Sako raconte à l’AFP.
Désormais, “il a un autre rôle, qui est aussi celui de faire des choix, de décider, d’évaluer”continue le garde, “mais ce qui est bien d’être député, c’est qu’on garde cette proximité avec lui”.
« Un peu de - pour terminer »
En équipe de France depuis 2017, Orlane Kanor a “a pris un peu de - à faire” que le statut avait changé, heureux de l’opportunité de « retrouvez-vous comme coach »comme lors de cette séance en petit groupe il y a quelques jours.
Le gardien français Hatadou Sako (à gauche) affronte l’arrière droite hongroise Katrin Klujber (à droite) lors d’un match de poule du Championnat d’Europe de handball féminin 2024 entre la Hongrie et la France, à Debrecen, en Hongrie), le 10 décembre 2024 / Attila KISBENEDEK / AFP
« Nous étions quatre, il nous a entraînés et je me suis dit ‘il me manquait !’ ! en plus quand je vois les situations qu’il imagine, il est extrêmement fort”sourit le latéral gauche de 27 ans qui voit en son entraîneur “cette même sérénité” qu’avant.
Aussi sérieux que capable d’exécuter des pas de danse en formation, le principal concerné, entouré de ses assistants David Burguin et Amandine Leynaud, continue également d’apprendre : « J’espère que je fais des progrès ! » ».
“Je peux le refaire.” Dans les associations de joueurs, dans ma communication avec eux ou avec le staff, dans la charge de travail… »énumère l’ancien entraîneur de Metz et de Nice.
« Je fais un métier qui n’est pas le mien au départ »continues Sébastien Gardillou, “J’avais la tête dans un ordinateur, je faisais du découpage et de l’analyse” pour l’instant « en faisant du relationnel, j’apprends à travailler avec les gens ».
Collaboration
En plus “C’est tellement agréable de travailler avec eux” a-t-il déclaré à propos des Bleues après la victoire contre la Hongrie mardi, “Je les accompagne”.
En effet, Gardillou prône l’appropriation du projet de jeu, en les rendant « travailler beaucoup en groupe sur des thématiques identifiées ».
“Par exemple ce sera la montée du ballon de la Hongrie, la relation charnière de la Hongrie”complète Orlane Kanor “on en discute entre nous, on rend compte à Seb (…) et on crée le projet que l’on veut réaliser”.
Une forme de collaboration également abordée par Pauletta Foppa, « en visioconférence, les propositions viennent davantage de nous, et il valide toujours ! Il ne faut donc pas commettre d’erreurs sur le terrain. »dit le pivot.
Sébastien Gardillou voit dans cette autonomie, “la continuité d’Olivier, par rapport à ce que j’ai appris à ses côtés (…) ce que j’essaie de faire, c’est la liberté d’expression”.
Le travail porte pour le moment ses fruits et Chloé Valentini a “Je ne veux pas m’arrêter là, j’ai le sentiment qu’on progresse encore et qu’on peut aller loin”.
Le sélectionneur de la France Sébastien Gardillou (c.) lors d’un match du Championnat d’Europe féminin de handball 2024 contre la Pologne, à Bâle (Suisse), le 28 novembre 2024 / SEBASTIEN BOZON / AFP
En débarquant en Autriche mercredi, son entraîneur, friand de « Boules Mozart »il ne sera pas demandé de goûter ces friandises chocolatées.
“Mais je ne les mangerai pas pareil, et je pars à Vienne avec mon équipe”. Son équipe qu’il espère désormais faire monter plus haut.