Qu’est-ce que c’était que cette gamme « sac surprise » de DD pour la France – Belgique ? – .

De notre envoyé spécial à Düsseldorf,

La tricherie de Didier Deschamps n’a pas de limites. Alors que les médias ne parlaient que du système 4-4-2 en losange, annoncé samedi par nos confrères de L’équipeAvec le retour d’Antoine Griezmann dans un rôle de numéro 10 qui correspond le mieux à ses qualités, tout cela a volé en éclat dès le coup de sifflet de France-Belgique. Et quelle ne fut pas notre surprise de voir l’homme à la crinière de renard argenté se positionner à droite du 4-3-3, lui, l’homme de l’axe qui n’a quasiment aucune qualité pour jouer à ce poste.

C’est lui qui le dit, pas nous. « Ah mais je ne suis pas un ailier qui va aller en un contre un, dit-il en riant dans la zone mixte du stade de Düsseldorf. Je suis aussi gaucher, j’ai tendance à chercher les une-deux et à revenir au milieu. Mais le coach m’a demandé de m’éloigner de temps en temps. Après, peu importe où je suis, je donnerai toujours 100 %. »

D’ailleurs, nous n’avons pas été les seuls à ouvrir grand les yeux en voyant le garçon coller à sa ligne de touche. Lui-même a appris sur le tard qu’il allait devoir changer de poste pour la 538e fois en huit ans avec DD. « J’ai appris ça ce matin (lundi). Le coach est venu me voir dans ma chambre pour me le dire et je lui ai dit ‘bon, vas-y coach, on y va ! Je suis là pour toi, je suis là pour l’équipe. On y va’ », a-t-il raconté, non sans une pointe d’ironie et de surprise dans la voix.

Grizou, le bon soldat qui ne dit mot

Ravi d’avoir fait un pied de nez aux journalistes trop fiers de leur coup après avoir réussi, pensaient-ils, à « cracker » la réunion à huis clos pour dévoiler en avance la composition des Bleus, Deschamps n’a pas hésité à balancer des fake news à foison. « Il n’y avait pas le moindre doute dans ma tête. Après, c’est juste une question d’équilibre. Comme je vous l’ai dit avant le match, même si vous aviez débuté en losange, il y a toujours la possibilité d’avoir un joueur qui n’est pas au meilleur poste, a-t-il expliqué en conférence de presse d’après-match. Antoine joue régulièrement à ce poste avec son club, il a la capacité de s’adapter. »

Quant à la capacité d’adaptation, il n’y a rien à redire là-dessus. Grizou lui-même est d’accord. Joueur et coéquipier idéal, le Colchonero fait partie de ceux qui ne bougeront jamais – contrairement à certains dont on ne citera pas le nom (KYLIAN) – dans l’intérêt du collectif et du pays. « Je suis au service du coach et du collectif. Comme on le dit toujours, on s’adapte. C’est ça qui est important pour les joueurs d’aujourd’hui, pouvoir jouer partout, se sacrifier pour le collectif. »

Quant à la première partie de la phrase, le coach nous prend gentiment pour des imbéciles. Non, Griezmann ne joue pas « régulièrement à ce poste avec son club ». « La dernière fois que j’ai joué sur l’aile comme ça, c’était à la Real Sociedad, mais sur le côté gauche », nous a confirmé l’intéressé. C’était il y a… dix ans !

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Une surprise annoncée deux heures et demie avant le match

Au-delà du seul cas Griezmann, ce sont les choix du sélectionneur dans leur globalité qui ont de quoi vous faire taper la tête contre les murs. Car jusqu’à l’entretien d’avant-match à 15h30 – seulement deux heures et demie avant le coup d’envoi – ils pensaient (comme nous) qu’ils allaient effectivement jouer dans la formation en losange 4-4-2 qu’ils avaient travaillée la veille. A double dose, même, avec une mise en bouche tactique initiale sur le terrain et un travail d’analyse vidéo pour remplacer la poire en guise de « digeo ».

Interrogé sur ce surprenant retournement de situation de Deschamps, Adrien Rabiot n’a pas su quoi dire en zone mixte après le match. « C’était peut-être pour vous induire en erreur, je ne sais pas, a-t-il dit en souriant. On l’a travaillé (le 4-4-2 losange) la veille et puis le coach a voulu faire différemment aujourd’hui. Il faut lui poser la question : “pourquoi avoir changé si tard ?”. On applique ses consignes sur le terrain. On est capable de s’adapter, on est des professionnels et on l’a encore démontré. »

La question ne sera malheureusement pas posée en conférence de presse. « Ce n’est pas grave, a commenté Aurélien Tchouameni quelques minutes plus tard. Peut-être que la nuit a apporté des conseils au coach. S’il a décidé de mettre ce système en place, c’est qu’il a eu absolument raison. »

Un pari très risqué de la part de DD

Soyons clairs : même si Deschamps place le résultat avant tout, cela ne veut pas dire que cette courte (mais méritée) victoire face à la Belgique soit la conséquence directe de ce choix tactique qui ferait brouiller n’importe quel tacticien sensé. Il faut appeler un chat un chat : on est encore loin du coup de génie guardiole. Car Griezmann a beau avoir fait de son mieux, le pauvre a quand même raté son match.

Ce revirement soudain traduit surtout un certain tâtonnement de Deschamps, qui ne semble pas encore, comme c’est souvent le cas lors des compétitions, avoir trouvé la solution miracle. Mais c’est peut-être là, au fond, la solution miracle : prendre tout le monde de court en tentant des choses absolument improbables pour déstabiliser le monde entier, joueurs compris. De là à attendre avec impatience la prochaine composition en 3-5-2 contre le Portugal avec Griezmann en numéro 6 et Jonathan Clauss en avant-centre.

 
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