L’histoire bouleversante de l’arbitre agressé à La Marseillaise en pétanque – .

L’histoire bouleversante de l’arbitre agressé à La Marseillaise en pétanque – .
L’histoire bouleversante de l’arbitre agressé à La Marseillaise en pétanque – .
Publié le 02/07/2024 à 12:01

Écrit par Louise Beliaeff

Ambinintsoa Andriankajarivelo, arbitre du Championnat du monde de pétanque pendant dix-huit ans, a été violemment agressée par une équipe le premier jour de la compétition. Elle revient sur cet incident pour tenter de faire évoluer les mentalités.

Une fête quelque peu gâchée. Dimanche 30 juin, en ouverture de la 63e édition de La Marseillaise à pétanque, un arbitre a été victime d’une violente agression sur l’un des courts. Sous le choc, Ambinintsoa Andriankajarivelo, « Ambi », a reçu le soutien de tous ses collègues arbitres qui ont symboliquement pris du recul lundi matin. Au lendemain de l’incident, elle a accepté de donner son témoignage à France 3 Provence-Alpes, pour « Ne laissez pas cela se reproduire ».

« Je n’ai pas l’habitude de parler, mais cette fois c’est important ». Nous retrouvons Ambi à l’ombre des platanes du parc Borély, en ce deuxième jour de La Marseillaise à pétanque. Elle accepte sans réserve de nous parler, et prend le temps de revenir à l’assaut. « Je suis Ambi, je suis d’origine malgache et je vis ici dans le Sud. Je suis arbitre depuis dix-huit ans et c’est ma 20e Marseillaiseelle se présente, calmement. C’est la troisième fois que je suis agressé depuis que je porte le maillot noir et blanc..

« Cela s’est passé hier (dimanche 30 juin), lors de la troisième partie de la compétition, vers 18h20, elle commence à raconter. Il y avait deux arbitres féminines sur le site du parc Henri-Fabre., Vers 18 heures, ma collègue devait aller voter. Il restait trois matchs, elle m’a demandé de les faire. J’ai dit oui, bien sûr, et j’y suis allée.

C’est à ce moment-là qu’Ambi a été appelé par une équipe pour un 13e point, le point gagnant à la pétanque. « C’est important pour les joueurs de mesurer ce point, de voir qui gagne. Alors j’y suis allé, je me suis appliqué, j’ai mesuré plusieurs fois avec la tirette et j’ai trouvé une différence. Alors j’ai désigné le point ». Ce qui ne convenait pas à l’équipe perdante.

Ils n’ont pas accepté parce qu’ils avaient perdu, alors ils ont été un peu… comment dire… violents, menaçants envers moi.

Ambinintsoa Andriankajarivelo

à France 3 Provence-Alpes

« Ils faisaient des gestes… Une femme, peut-être la femme d’un des joueurs, m’a mis le téléphone sous le nez, elle faisait une vidéo. Elle a dit : « Regardez ! Regardez ! C’est elle ! Voilà sa tête ! C’est elle ! »«dit l’arbitre en mimant le geste.

« J’ai pris sur moi, je me suis dit : ‘Tu n’es pas comme elle, tu restes calme’. Je me le répétais sans cesse. Et en même temps, au téléphone, j’avais un autre patron, Patrick Grignon, qui ne me laissait pas partir. Je crois qu’il a presque tout entendu. »

Ambi reçoit également des menaces de mort. « Nous allons te tuer… c’est tout. » Pour l’arbitre, être une femme et, qui plus est, “coloré”, selon ses propres mots, joué. « J’ai entendu : « La Chinoise, la Chinoise, la Chinoise ! »Des réactions racistes et sexistes dont elle a déjà souffert.

« Tout ça pour ce point, pour un concours de pétanque qui devait être amical…elle respire. Pour en arriver là, je ne comprends vraiment pas.

« Ils voulaient à tout prix qu’un autre arbitre prenne les mesures. Ils m’ont pris la fermeture éclair des mains, ils voulaient prendre les mesures. Aucune adresse formelle, aucun respect du corps arbitral. J’ai dit non, ma décision est définitive et c’est comme ça, on ne pouvait pas faire autrement. »

L’incident ne s’arrête pas là. L’équipe appelle des renforts, la tension monte. Le chef de l’arbitrage, Patrick Grignon, envoie des agents de sécurité de son côté.

D’autres arbitres sont également venus me protéger, on ne savait pas comment ça allait finir… Ça aurait pu être plus grave.

Ambinintsoa Andriankajarivelo

à France 3 Provence-Alpes

Elle part un moment. « J’avais peur, oui. ».

La chance a été du côté de l’arbitre ce dimanche 30 juin. Dès le début de l’altercation, un joueur de l’équipe adverse lui a dit qu’à part les ballons… il était un policier. Ce dernier a filmé la scène et est intervenu pour défendre Ambi. “C’est incroyable”“Elle dit, les yeux humides. L’intervention du policier, des arbitres et de la sécurité évite le pire. Mais quelque chose s’est brisé chez la femme passionnée.

« C’est un concours qui me tient à cœur, La Marseillaise. C’était ma vingtième année. Il y a vingt ans, j’avais gagné un prix et donc j’étais vraiment contente d’être là cette année… Je pensais que ça allait bien se passer et finalement non… mais c’est peut-être ça qui va faire bouger les choses. » Tout au long de l’interview, Ambi garde le sourire, et laisse quelques silences, chargés d’émotion.

« Comme j’ai beaucoup de soutien de la part de la Fédération, de l’instance arbitrale et du président de La Marseillaise, j’ai de l’espoir et j’espère que ça va faire bouger les choses. C’est un mal pour un bien. »« Ambi soulève le problème des non-licenciés en compétition, comme ce fut le cas avec ses attaquants. « Peut-être qu’à l’avenir, il faudrait rendre obligatoire la licence pour les joueurs dès le premier jour de la Coupe du monde ? »

Le lendemain de l’attaque, Ambi s’est dit « un peu calmé. » L’arbitre a porté plainte, la Mondiale La Marseillaise s’est jointe à elle. Elle a choisi de retourner faire son travail sur l’enceinte du Parc Borély. Et dès le début de la journée, Ambi a vu ses agresseurs, bannis à vie de La Marseillaise, mais de retour en tant que spectateurs dans les allées du parc marseillais. Non loin de l’enceinte où elle officie.

Et avec une sérénité déconcertante, comme tout au long de l’entretien, l’arbitre affirmait : « Je pense que nous devons faire nos preuves. Nous devons montrer que ce ne sont pas eux qui font la loi. Il y a une règle, une discipline à suivre et tout le monde doit s’y tenir. »

 
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