Les machines de haute précision utilisées par les cyclistes professionnels du Tour de France ne sont clairement pas à la portée de tous.
Pour un sport dit « populaire », ces vélos coûtent sacrément cher. Rassurez-vous, si vous comptez vous mettre au vélo en regardant les coureurs du Tour de France 2024, vous n’avez pas forcément besoin d’avoir les mêmes machines que les professionnels de la route pour avoir les mêmes sensations. Mais dans une compétition où la victoire ou la défaite se décide à quelques watts, le matériel a son importance et la bataille technologique entre les différents fabricants de cycles a un prix.
Contrairement à la Formule 1, à laquelle on les compare de plus en plus, les vélos du Tour de France sont vendus. Soit d’occasion, avec des enchères en fin de saison, soit neufs, le grand public peut alors acheter le même modèle que son coureur préféré.
RMC Sport s’est penché sur les tarifs grand public pratiqués par les constructeurs des principales marques du peloton, choisissant dans leur catalogue le modèle le plus proche de celui utilisé par les pros, sans forcément connaître tous les détails des améliorations et personnalisations mises en place par chacun. A ce prix, il faudra sans doute aussi ajouter les pédales adaptées (entre 500 et 1000 euros pour celles équipées d’un capteur de puissance) et l’inévitable compteur GPS (Garmin, Wahoo ou autres, permettant de surveiller sa vitesse, sa puissance en watts, sa fréquence cardiaque, et accessoirement son parcours). Accrochez-vous à votre porte-monnaie.
Le plus cher : Colnago V4Rs
Parfois vilipendée pour la faible efficacité de ses produits par d’anciens pros qui ont depuis fait amende honorable, la firme italienne Colnago vise le haut de gamme, voire le très haut de gamme, puisqu’un V4Rs comme celui de Tadej Pogacar, équipé de roues Campagnolo Bora, coûtera plus de 17 500 euros. Et pour quelques billets de plus (23 000 euros au total), on peut même se procurer l’une des 111 pièces de l’édition limitée de Colnago pour le Tour de France.
Dernière nouveauté : le Trek Madone Gen 8
Marque américaine historique (Trek a notamment équipé Lance Armstrong tout au long de sa carrière, avant de le lâcher une fois les accusations de dopage avérées) et co-sponsor de l’équipe Lidl-Trek, le constructeur de Waterloo dans le Wisconsin a profité de ce Tour de France 2024 pour lancer son dernier produit, destiné à être la symbiose entre les deux modèles phares de la marque, Madone et Emonda, développés en partenariat avec des coureurs de Lidl-Trek comme Mads Pedersen.
Elle est officiellement 77 secondes par heure plus rapide que l’Emonda et 320 grammes plus légère que la Madone de 7e génération, selon le constructeur. Le prix ? Entre 14 000 et 16 400 euros selon la finition.
Le plus populaire : Specialized Tarmac SL8
Tout comme Willier (qui équipe Astana et Groupama-FDJ), Specialized équipe deux équipes, mais qui jouent les tout premiers rôles : le Soudal Quick-Step de Remco Evenepoel et le Red Bull Bora-hansgrohe de Primoz Roglic. La version Red Bull, dévoilée il y a quelques jours, est d’ores et déjà disponible en précommande sur le site de Specialized, pour la modique somme de 17 000 euros. Si c’est un peu cher pour vous, ce qui se comprend, une version du Tarmac SL8 est disponible pour quelques tailles à (seulement) 14 500 euros.
Le plus « populaire » : Van Rysel RCR Pro
C’est la surprise de la saison : Decathlon, qui s’était d’abord fait connaître comme la marque qui équipait le grand public, a franchi un cap en devenant co-sponsor de l’équipe AG2R La Mondiale. Le constructeur équipe également l’équipe professionnelle avec la même marque disponible pour le grand public. Un peu comme si Dacia venait concurrencer Porsche aux 24 Heures du Mans. Un pari gagnant, validé par les nombreuses victoires de l’équipe sur le Pro Tour, et par les coureurs eux-mêmes. Le tout à un prix « Decathlon », donc relativement modéré.
Pour le Van Rysel RCR, exactement le même que les pros, il faudra compter 9 000 euros, une somme en dessous des vélos haut de gamme de la plupart des autres marques. « Nous essayons de vendre nos produits au juste prix, explique Nicolas Pierron, le patron de la marque Van Rysel, à RMC Sport. Aujourd’hui, nous voulons rendre accessible de la très haute technologie. 9 000 euros, je suis bien conscient que c’est encore très cher pour nos clients mais c’est quand même plus accessible que 17 000 ou 18 000 euros. » Une réussite également en termes de ventes.
« L’effet booster du World Tour a été plus rapide que prévu, certainement lié aux victoires », constate Nicolas Pierron.
« Nous sommes confrontés à une certaine pénurie qui n’est pas souhaitée. Nous ne créons absolument pas de pénurie. Nous ne voulons surtout pas accélérer trop vite en termes de quantités afin de maintenir la qualité des produits. Lorsque nous essayons de produire plus, nous mettons en péril la qualité des produits. »
Des prix qui, même pour les marques les moins chères, restent impressionnants, mais tous ces fabricants produisent aussi des vélos bien moins chers, plus faciles à entretenir et qui procurent tout autant de plaisir.
