Après un comédien en Ukraine, un footballeur en Géorgie ? Mikhaïl Kavelashvili, ancien footballeur international ayant notamment joué à Manchester City, devrait devenir le nouveau président géorgien le 14 décembre 2024. L’homme de 53 ans a en effet été désigné par le parti Rêve géorgien au poste présidentiel. Sa nomination est quasiment assurée puisque le parti dispose d’une majorité au sein du collège électoral chargé de nommer le président, rapporte le BBC .
Après avoir usé ses crampons au Dinamo Tbilissi, l’attaquant rejoint le prestigieux club anglais de Manchester City lors de la saison 1995-96. Mikhaïl Kavelashvili a ensuite inscrit trois buts en 28 matches. A l’issue de cette saison 95-96, Manchester City est relégué et le joueur est prêté au club suisse des Grasshoppers jusqu’en 1999. C’est avec les Helvètes qu’il va poursuivre et terminer sa carrière de footballeur.
Le début de sa carrière politique remonte à 2016. Selon Euronews cette année a été marquée par son élection comme député au Parlement sous l’étiquette du parti alliance Rêve Géorgien, majoritaire dans le pays depuis 2012. En 2022, l’ancien sportif fonde son propre parti : Le Pouvoir au Peuple.
Selon nos confrères, ce groupe qualifié de populiste s’est fait connaître pour sa virulente rhétorique anti-occidentale, accusant les étrangers d’alimenter la « Radicalisation et polarisation » en Géorgie et accusant l’actuelle présidente Salomé Zourabichvili d’avoir violé la Constitution. Kavelashvili est également l’un des auteurs du projet de loi « Agents étrangers » qui a été calqué sur le modèle russe et dont l’adoption a conduit à la suspension en juin par l’Union européenne du processus de demande d’adhésion de la Géorgie.
Un climat extrêmement tendu
Devenu ouvertement pro-russe à partir de 2021, le parti Rêve géorgien a conservé sa majorité au Parlement lors des élections du 26 octobre. Ce vote a été considéré comme un référendum sur la volonté ou non de poursuivre le projet d’adhésion à l’Union européenne. Son résultat, qui place le Rêve géorgien en tête, a été jugé truqué par l’opposition, qui a décidé de boycotter le nouveau Parlement. La présidente, pour sa part, a rejeté les résultats officiels et n’a pas reconnu le pouvoir législatif.
C’est donc dans ce climat de grande tension, avec des cas avérés de corruption, de bourrage des urnes et de violences physiques, que devrait être nommé le 14 décembre Mikhaïl Kavelashvili. Dans un récent discours, le milliardaire géorgien pro-russe Bidzina Ivanishvili, accusé de peser lourdement sur le parti du Rêve géorgien, a présenté Mikhaïl Kavelashvili comme “l’un des membres les plus éminents de notre équipe politique” et je l’ai salué « contribution significative à la protection des intérêts nationaux de la Géorgie et au renforcement de la souveraineté du pays ».
