Les débats dans l’examen du non-lieu dans l’affaire Hugo Auradou et Oscar Jegou se poursuivent ce mardi au centre judiciaire de Mendoza, en Argentine, où les deux rugbymen français ont été inculpés de viol aggravé en juillet. Un dossier marqué par de nombreux reports.
Lundi, le parquet a plaidé pendant près de trois heures pour un non-lieu, c’est-à-dire l’abandon des poursuites, comme il l’avait annoncé en octobre à l’issue de l’enquête. L’avocat des joueurs, Rafael Cuneo Libarona, a argumenté dans le même sens pendant plus d’une heure.
Cette deuxième journée doit être consacrée au plaignant, un Argentin de 39 ans. Me Natacha Romano, avocate du plaignant, s’exprimera à son tour longuement, après quoi la défense des joueurs “aura le droit de répondre et d’avoir le dernier mot”, a-t-elle rappelé.
La juge Eleonora Arenas, qui préside l’audience, pourrait rendre sa décision immédiatement, mais aussi la mettre en délibéré d’ici quelques jours, estiment les avocats.
Une « victime accusée de mensonge »
Me Cuneo Libarona a salué lundi une « très, très bonne » présentation du parquet au terme d’une « enquête extrêmement productive » : 18 témoins, 13 éléments vidéo ou audio, 6 médecins ou psychologues apportant des expertises, a-t-il énuméré. “Pour la défense, il n’y avait aucun type de crime” et “oui, il y avait le consentement de cette dame de 40 ans”, a-t-il résumé.
Auparavant, son collègue German Hnatow avait résumé l’affaire pour l’AFP comme une « dénonciation scandaleuse », un « mensonge mal intentionné ». […] à des fins financières » de rémunération.
Me Romano a déploré une audience où “ils ont accusé une victime de mentir”, au lieu d'”évaluer ce qui s’est passé entre quatre murs” de la salle. Elle dit craindre « une plainte pour faux témoignage, une demande de réparations » à l’encontre de son client, car « c’est le style » de l’avocat des joueurs, a-t-elle dénoncé.