Pour le Stade Rochelais, empêtré dans une saison complexe, la lumière est venue du centre de formation

Pour le Stade Rochelais, empêtré dans une saison complexe, la lumière est venue du centre de formation
Pour le Stade Rochelais, empêtré dans une saison complexe, la lumière est venue du centre de formation

Et du coup, à la 65e minute de la demi-finale contre Toulouse vendredi (39-24), le corner rochelais du Matmut Atlantique de Bordeaux a pris feu. Il ne s’agissait pas de saluer un essai rochelais ni de célébrer une quelconque avance au score. C’était un peu une réponse à son homologue rouge et noir qui, en face, avait compris qu’avec deux joueurs de plus sur le terrain et 29 points au tableau d’affichage, la finale était pour lui. Cela semblait beaucoup aussi, d’clamer face au rugby français la fierté retrouvée des jaunes et noirs, ce plaisir de voir leur équipe se rassembler malgré les aléas et tenir tête à un tenant du titre décrit comme invincible avant le match. .

C’était un peu ce qu’il attendait toute la saison même si, bienveillant, il n’a jamais montré de signes d’agacement face au pauvre menu souvent proposé par les Maritimes après trois ans de caviar. Au-delà du succès, il attendait aussi la cohésion affichée à Bordeaux, l’envie de s’amuser et d’être acteur plutôt que de donner l’impression d’être soumis. Aussi, malgré une nouvelle défaite contre Toulouse en phase finale, les mois de mai et juin auront permis de redonner le sourire au Vieux-Port et d’atténuer la déception de ne pas avoir pu, cette fois, remporter un trophée.

« Le vrai Stade Rochelais »

« Nos supporters sont formidables, ils nous ont poussés jusqu’au bout. Comme nous, ils sont très déçus car il ne faut pas se contenter d’une demi-finale, le sait Oscar Jegou. Mais sur ces trois, quatre derniers matches, on a retrouvé le vrai Stade Rochelais. Je pense que cela leur donne aussi la confiance nécessaire pour nous pousser vers le haut et être toujours là avec nous. Nous en sommes plutôt contents, il faut maintenant revenir encore plus fort et espérer gagner quelque chose. »

“Le plus important est de se régénérer cet été et d’attaquer fort la saison prochaine”

Pour cela, il faudra régler cette mi-temps, mais aussi cette saison baroque conclue à la 5ème place et terriblement frustrante. “Il va nous falloir quelques semaines pour s’en remettre”, a déclaré le jeune 3e ligne à propos du match bordelais. La saison a été très compliquée, très dure mais ce qui compte c’est la fin qui a été plutôt bonne. Et même si on ne gagne pas aujourd’hui (vendredi), il y avait une force de caractère énorme. Le Stade Rochelais est toujours là, et il le sera encore dans les années à venir. Ronan (O’Gara) était très déçu comme nous, mais il a eu les mots justes, il n’a pas tiré sur les gars. Il sait que nous serons là la saison prochaine. Le plus important est de se régénérer cet été et d’attaquer fort la saison prochaine. »

Concernant lui, il devra également gérer la tournée du Blues en Amérique du Sud. Ce ne sera pas le cas de Grégory Alldritt qui pourra couper cet été, ce qui ne sera pas un luxe, même s’il a également pu le faire après la Coupe du monde. « On va peut-être faire une vraie pré-saison, pour une fois, parce que les autres avaient été assez courtes », estime le capitaine des Jaune et Noir. On va continuer, on a la chance d’avoir très peu de rotations cet été, donc de garder un groupe similaire. Nous ne partons pas de zéro. »

Le plaisir des jeunes

Lorsqu’on lui parle d’arrêt, le Gersois n’est pas d’accord, écartant d’emblée l’hypothèse – mais avec courtoisie. ” Je n’aime pas [l’expression] arrêt. Comme je l’ai dit aux joueurs, quand je vois le vestiaire au fond avec Louis Penverne, “Alex” Kaddouri, Nathan (Bollengier), ce qu’Oscar (Jegou) a fait pour l’équipe, Hugo (Reus) qui est excellent et qui est absent du groupe… cela prouve qu’il y a un avenir radieux, que le club se construit et qu’on peut se projeter pour les années à venir. Cela me motive et me donne confiance pour l’avenir. »

« Les autres projets quinquennaux, on les a tués en un an, peut-être que celui-ci nous prendra deux ou trois ans »

Ce ne sont pas des paroles en l’air, puisqu’un véritable basculement s’est opéré en 20243-2024 avec l’utilisation du centre de formation. Dans un exercice marqué à la fois par l’impact physique et mental de la Coupe du Monde, par deux déplacements en Afrique du Sud, des blessures, une contre-forme et des absences, les jeunes ont redonné du souffle à un groupe finalement très peu oxygéné. par des recrues extérieures depuis plusieurs années. Là où Toulouse a pris l’habitude de s’appuyer depuis plus longtemps avec conviction sur ses Espoirs, ce qui explique en grande partie sa gestion réussie ces derniers mois, La Rochelle commence seulement à récolter les fruits d’une telle politique avec l’émergence des acteurs évoqués par Alldritt mais aussi d’Aleksandre Kuntelia, Simeli Daunivucu, Hoani Bosmorin, etc.

Alors que « ROG » a ressenti à plusieurs reprises le besoin de hausser le ton dans les médias, bouleversé par un investissement global plus que fluctuant, l’apport des jeunes est le principal élément à retenir de cette année qui s’est terminée en quart de Champions Cup. et la moitié de Top 14 et qui ont mis un coup dur à la volonté stadiste de fonder une dynastie. « On a tué en un an les autres projets quinquennaux, peut-être que celui-ci nous prendra deux ou trois ans », sourit Grégory Alldritt. Non, il n’a pas pris un coup, ce club a toujours fait preuve de résilience, il le fera encore. Les années précédentes, il nous avait manqué un peu de cet élan qui venait d’en bas, des Espoirs. Le travail accompli au cours des dernières années porte désormais ses fruits. Pour moi, c’est vraiment positif et cela apporte beaucoup de confiance pour l’avenir. »

 
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