Après s’être qualifiée pour une finale régionale, l’équipe de football à 9 cadets de division 3 du Collège Mariste Carcajous de Québec a décidé de sauter le match, craignant pour la sécurité physique de ses joueurs.
Le week-end dernier, en demi-finale, l’équipe du niveau cadet s’est imposée 35-6 contre le Collège François-de-Laval pour mériter son billet pour la finale régionale, qui devait avoir lieu ce samedi.
Dans l’autre demi-finale, les Vikings de l’école secondaire l’Aubier de Lévis ont facilement battu Pointe-Lévy 50-0, comme le reste de leur saison.
L’équipe cadette d’Aubier niveau 9 a tout détruit sur son passage cette saison, n’accordant pas le moindre point en six matchs, contre 247 points inscrits.
Le 20 septembre, Aubier a battu le Collège Mariste par la marque de 43-0 en saison régulière.
Plutôt que de jouer contre la même équipe lors de la finale régionale, le Collège Mariste s’est retiré suite à une enquête interne.
« Il faut considérer la première expérience que nous avons eue contre Aubier. Dès le deuxième quart-temps, nous jouions en temps continu et nous avons commencé à craindre pour la sécurité de nos joueurs. Notre physiothérapeute a été très actif», a souligné le directeur général du Collège mariste, François Sylvain.
Une décision des joueurs
En se retrouvant en demi-finale, le Collège Mariste Carcajous savait que s’il gagnait, il lui faudrait à nouveau affronter les Vikings d’Aubier. Cette perspective ne les enchantait visiblement pas.
« Nos entraîneurs ont commencé à entendre des discussions de jeunes qui ne voulaient même plus gagner la demi-finale. Ils ont compris que l’envie de jouer contre Aubier n’était pas là à l’aube d’une saison de basketball à laquelle participent également plusieurs de nos joueurs», a expliqué M. Sylvain.
Lors d’un sondage anonyme réalisé auprès des joueurs de deuxième et troisième secondaire, une majorité a décidé de ne pas disputer la finale et le Collège Mariste s’est alors retiré, payant une amende de 1 200 $ au RSEQ. .
« C’est vraiment dommage, mais la sécurité et le bien-être de nos étudiants-athlètes valent plus de 1 200 $ », a déclaré François Sylvain.
“C’est une décision qui va vraiment à l’encontre de la nature de notre entraîneur-chef [l’ancien du Rouge et Or Jonathan Breton-Robert]qui a toujours été un fier compétiteur et dont la philosophie est d’apprendre dans la défaite. Il n’en demeure pas moins que notre mission première est de protéger nos jeunes.
La saison dernière, au niveau cadet à douze, le Collège Mariste a également déclaré forfait avant un match de saison régulière qui devait les opposer aux Patriotes de l’école secondaire Roger-Comtois, de peur de subir « un véritable massacre », selon François Sylvain.
Il assure cependant que cette situation se présente pour la première fois lors des matches éliminatoires.
Du jamais vu auparavant
Le Collège Mariste a pris la décision de retirer son équipe de football à 9 de niveau cadet de la finale régionale qui devait l’opposer au lycée d’Aubier.
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Du côté d’Aubier, le gestionnaire du programme et entraîneur-chef, Christian Pelletier, s’est désolé de la situation, mais est rapidement passé à autre chose. Par souci de transparence, cette dernière n’a pas pris contact avec La Revue.
“Nous ne voulons pas faire de vagues avec ça et pour nous c’est du passé, mais c’est dommage pour les jeunes que le match n’ait pas lieu. Je n’ai jamais vécu une telle situation en 25 ans de football”, a-t-il déclaré.
Il reconnaît que la saison a pu paraître injuste pour d’autres programmes. Cependant, dans le football de jeunes à 9, la division 3 est la plus forte puisqu’il n’y a ni division 1 ni division 2.
« J’aurais aimé aller dans l’équipe cadette de 12 joueurs, mais on joue souvent à 27 ou 28 joueurs. C’est impossible de jouer dans une autre division. Il y en a qui diront que nous sommes trop forts ou trop grands, mais nous jouons dans le championnat où nous sommes censés jouer. Où pouvons-nous jouer ailleurs ? il a plaidé.
Premier match sans conflit
Au terme du match du 20 septembre facilement remporté par Aubier contre le Collège Mariste, Christian Pelletier assure n’avoir ressenti aucune amertume de l’autre côté.
« Ils ne nous ont rien reproché. On s’est serré la main, on s’est félicité et c’est tout. En première mi-temps, ils se sont même retrouvés à deux reprises sur notre ligne de 5, sans marquer. Trois blessés ont été constatés de l’autre côté, ce qui n’a rien d’anormal. Après le match, nous avons entendu une plainte qui ne venait pas de l’équipe, mais d’un parent, selon laquelle nous étions trop forts.
« Nos joueurs ont toujours été très respectueux. Tout le monde ici trouve ça étrange, mais dans tout ça, je suis fier de la réaction de nos jeunes, qui se sont immédiatement concentrés sur le prochain match», a expliqué Christian Pelletier.
Les Vikings accéderont donc directement à la finale provinciale la semaine prochaine contre le vainqueur entre Mont-Joli et Rimouski, dans l’Est du Québec.