Thomas Bach peut commencer à préparer ses cartons le cœur léger : l’avenir s’annonce prometteur sur le front des candidatures aux Jeux olympiques. Et son départ en juin prochain de la fonction présidentielle ne devrait pas changer le cours de l’Histoire.
Deux nouvelles, venues de deux régions très éloignées de la planète, sont venues renforcer la tendance ces derniers jours. Ils concernent deux éditions successives des Jeux olympiques et paralympiques d’été.
La première n’apporte rien de bien nouveau au dossier, si ce n’est une confirmation. Mais c’est important. Vie quotidienne L’Inde aujourd’hui rapporte, selon une Source proche du dossier, que le Comité olympique indien (CIO) aurait officialisé sa candidature aux Jeux d’été de 2036 par une lettre d’intention envoyée à Lausanne. Rédigé le 1er octobre, il a été adressé à la commission du futur hôte de l’instance.
Selon la Source citée par L’Inde aujourd’hui, « Cette opportunité monumentale pourrait apporter des bénéfices substantiels, favorisant la croissance économique, le progrès social et l’autonomisation des jeunes à travers le pays. »
L’Inde est donc officiellement dans la course, étant entrée dans la phase de dialogue avec le CIO, à défaut de se lancer dans la campagne, notion désormais exclue du vocabulaire olympique. Rien de vraiment nouveau. Le Premier ministre Narendra Modi a lui-même lancé le processus en octobre 2023, profitant de la session du CIO qui se tient à Mumbai pour afficher sans ironie les ambitions du pays.
Depuis, les choses ont suivi leur cours. PT Usha, la présidente du comité national olympique, le rappelait récemment sur son compte X : une équipe de l’IOA était présente aux Jeux de Paris 2024 dans le cadre du programme d’observateurs proposé par le CIO. Les Indiens sont donc bien au courant.
Problème : Le Comité olympique indien traverse actuellement une période d’intempéries. Minée par des querelles internes, elle a mis des mois à nommer un directeur général, et s’est révélée incapable de fournir à Lausanne ses comptes annuels. Résultat : le CIO a suspendu ses subventions à l’AIO dans le cadre de la Solidarité Olympique. En cas de suspension du Comité National Olympique, ce qui n’est pas totalement impossible à ce stade, la candidature aux Jeux d’été serait jetée aux poubelles de l’histoire.
Autre nouvelle, plus lointaine : l’Allemagne continue de réfléchir aux Jeux. Pas vraiment un scoop. Mais, nouveauté cette semaine, elle y pense en haut lieu et se donne désormais un rendez-vous.
Le chancelier Olaf Scholz a publiquement pris position en faveur d’une candidature, évoquant non pas l’édition 2036, trop directement associée aux Jeux nazis de Berlin en 1936, mais plutôt la suivante.
« En 2040, l’Allemagne fêtera le 50e anniversaire de sa réunificationa-t-il déclaré en début de semaine à Berlin. Il n’y a pas de meilleure occasion d’organiser les Jeux en Allemagne. Il est temps. Nous avons essayé plusieurs fois depuis Munich en 1972. La prochaine fois, je pense que ça devrait marcher. Notre message est clair : les politiques soutiennent les Jeux Olympiques en Allemagne ».
La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a enfoncé le clou en prenant l’exemple des Jeux de Paris 2024 pour souligner l’impact que pourrait avoir l’événement olympique et paralympique sur la société. “ En France, tous les enfants de toutes les écoles pourront désormais faire 30 minutes d’exercice par joura-t-elle noté. Beaucoup d’argent a été investi dans les installations sportives ».
Quelle est la prochaine étape ? Très immédiat. Le Comité olympique allemand (DOSB) doit se réunir le 7 décembre pour son assemblée générale annuelle. Au programme : l’établissement d’un calendrier de candidature aux Jeux. Logiquement, une ville ou une région hôte sera choisie l’année prochaine. Le gouvernement allemand a déjà accepté le principe d’un financement, à hauteur de 6,95 millions d’euros jusqu’en 2027, de la campagne de candidature.