Il veut faire entrer le parasport dans le Rohman national – Seine-Saint-Denis

Il veut faire entrer le parasport dans le Rohman national – Seine-Saint-Denis
Il veut faire entrer le parasport dans le Rohman national – Seine-Saint-Denis

« J’espère qu’à travers les Jeux, les personnes handicapées seront véritablement perçues comme des personnes capables. » Jonathan Rohman possède l’espoir contagieux et la ténacité de ceux qui savent que la vie n’est pas toujours un fleuve tranquille.

Dans un beau recueil, intitulé « Les Yeux dans les Jeux », cet habitant de Noisy-le-Grand a dressé le portrait de 20 para-athlètes français, que l’on devrait voir s’exprimer dès le 28 août prochain aux Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Ce travail n’est pas qu’une mode passagère. Depuis 10 ans, ce journaliste indépendant cultive l’idée d’un vrai sport pour tous, comme le prône son site aujourd’hui disparu, Tousausport.com, où il cumulait reportages et portraits d’para-sportifs, certainement moins. médiatisés, mais sportifs de haut niveau tout de même.

« J’ai toujours aimé écrire, et en particulier les portraits. Avant les Jeux, je me suis dit qu’il était temps de m’y remettre”dit celui qui est également dirigeant d’une entreprise qui rédige des comptes rendus de réunions sociales pour le compte d’entreprises.

La performance comme fil conducteur

Du tennisman Stéphane Houdet à la rameuse Marion Boulet, de l’athlète Mandy François-Elie au rugbyman en fauteuil roulant Sébastien Verdin, son livre constitue donc un bon aperçu des visages qui composeront les Jeux Paralympiques 2024, du moins côté français. « Je souhaitais qu’un maximum de handicaps et de sports soient représentés et que l’égalité entre les femmes et les hommes soit représentée. Un de mes parti pris était aussi de mettre l’accent sur l’aspect performance. Certes, raconter la résilience de ces parcours permet d’apporter une touche humaine, mais il ne faut pas occulter le fait qu’il s’agit de sportifs de haut niveau. »

Dans ce livre chaleureux, documenté et accessible – un adjectif que l’auteur tient avant tout – on découvre ou redécouvre les trajectoires de Pauline Déroulède, guidée par son rêve de participer aux Jeux en tennis fauteuil, d’Alexandra Saint-Pierre, tennis de table. joueur plus fort que tous les mauvais coups du sort ou d’Alex Portal, libre comme un poisson dans l’eau. On applaudit des deux mains le rêve d’Heïdi Gaugain qui voudrait abolir la frontière entre Jeux Olympiques et Paralympiques en devenant le premier athlète handicapé à concourir aux Jeux Olympiques. Thibaud Lefrançois, volleyeur assis dont les épreuves se dérouleront à Villepinte, ou Gwendoline Matos, goal-balleuse, nous font également découvrir des disciplines moins connues.

Deux parcours, comme le média Seine-Saint-Denis, nous intéressent particulièrement : celui de Charles-Antoine Kouakou, champion paralympique à Tokyo sur 400 m et repéré en Seine-Saint-Denis avant de signer avec Antony (92) et Timothée Adolphe, médaille de bronze à Tokyo au 100 m aveugle et licencié à Saint-Denis Emotion.

« Que toute l’attention créée perdure au-delà des Jeux »

Jonathan Rohman le pratique depuis longtemps : originaire de Lille, ce journaliste l’a découvert en 2012 à Saint-Ouen avant d’y revenir en 2016, à Saint-Denis puis Noisy-le-Grand. « Avec ma compagne, enseignante, nous aimons l’aspect multiculturel et la diversité sociale qu’on peut y trouver. “, souligne-t-il. Avant de retourner vers ses moutons : « En écrivant le livre, je n’ai pas mis l’accent sur le 93 en particulier, mais je trouve que c’est un département qui a intégré l’inclusion dans ses politiques publiques, comme le prouve son projet Prisme ». Ce super-gymnase, construit selon les principes d’accessibilité universelle, sera inauguré le 1er juillet à Bobigny et servira de lieu de pratique partagée après les Jeux.

Accessible, son travail l’est certainement : publié en police Arial – « selon les études, la police la plus lisible pour les malvoyants mais aussi pour tous les troubles dys » – et en gros caractères, il ne pouvait en être autrement pour celui qui avait déjà publié auparavant un autre ouvrage, une biographie du basketteur en fauteuil roulant Philippe Baye.

Le fait que seulement un tiers des billets pour les prochains Jeux Paralympiques aient trouvé preneur inquiète-t-il l’intéressé ? ” Oui et non. Bien sûr, si cela restait ainsi, ce serait un désaveu. Mais à Londres ou à Rio, lors des précédentes éditions paralympiques, cela se faisait au dernier moment. En tout cas, autant les prix sont prohibitifs pour les JO, ils sont accessibles pour les Paralympiques, et je trouve que c’est une chance.insiste celui qui est particulièrement ravi de pouvoir emmener ses enfants voir Alex Portal, Timothée Adolphe ou Nélia Barbosa en action.

“Je ne me fais aucune illusion : je soupçonne que ces Jeux n’entraîneront pas une révolution de l’accessibilité dans le monde des transports, notamment dans le métro parisien, poursuit Jonathan Rohman. Mais j’aimerais que toute cette attention perdure au-delà des Jeux. Si cet événement permet à certaines entreprises de comprendre que ce n’est pas parce que qu’une personne soit handicapée ou moins performante, ce sera déjà un grand pas en avant. » Avec toute la passion et la précision dont il fait preuve, son livre nous permet déjà d’apporter une petite contribution.

Christophe Lehousse

Photo : ©Bruno Lévy

– « Regards dans les Jeux, Portraits de 20 para-athlètes ambitieux », TAS éditions, de Jonathan Rohman, 30 euros

 
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