Le chef d’un groupe récemment classé terroriste par le gouvernement fédéral a été invité à donner une conférence lors d’un événement pro-palestinien vendredi dernier à Montréal.
Charlotte Kates, coordinatrice internationale du groupe Samidoun, était en visite au Centre St-Pierre, situé dans le Village, le 1est novembre, à l’occasion de la conférence inaugurale du Conseil de coordination palestinien.
Samidoun a été inscrit sur la liste des entités terroristes par le Canada le 15 octobre en raison de ses liens étroits avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), déjà considéré comme terroriste par plusieurs pays occidentaux.
Charlotte Kates, de son côté, a déjà été arrêtée dans le cadre d’une enquête pour crime de haine à Vancouver, après avoir déclaré « vive le 7 octobre » et qualifié de « héros » les combattants du Hamas et du Hezbollah lors d’une manifestation en avril dernier.
Charlotte Kates.
Photo prise sur le site du MIDDLE EAST MEDIA RESEARCH INSTITUTE
Plusieurs médias ont souligné, ces dernières semaines, qu’aucune charge n’avait encore été déposée dans cette affaire.
Ils condamnent ironiquement le terrorisme
Selon le calendrier officiel de l’événement, Mmoi Kates devait prendre la parole dans un segment intitulé « Criminalisation de la dissidence ».
Sur son site Internet, disponible uniquement en anglais, le Conseil de coordination palestinien se décrit comme un collectif promouvant les droits des Palestiniens et dit s’opposer à « toutes les formes d’oppression », y compris ironiquement le « terrorisme d’État ».
Ses organisateurs n’ont pas répondu aux questions de Journal Dimanche, au moment de la mise en ligne de ce texte.
La présence de Charlotte Kates a contrarié la rapporteuse spéciale des Nations unies (ONU), Francesca Albanese, qui a décidé d’annuler un discours qu’elle devait prononcer samedi à la même conférence. M.moi Albanese a expliqué dimanche lors d’une conférence de presse qu’il avait fait ce choix pour éviter la polémique et ne pas provoquer de distraction.
Le Centre St-Pierre pas au courant
De son côté, le Centre St-Pierre soutient qu’il n’était pas au courant de la présence de M.moi Kates parmi les orateurs. Son directeur général, Charles Fillion, explique avoir partagé sa politique basée sur les valeurs de « dignité » et de « respect » avec le Conseil de coordination palestinien avant de lui louer ses espaces.
« Nous sommes très vigilants, surtout lorsqu’il s’agit d’un groupe dont il est le premier emplacement chez nous et nous sommes doublement plus vigilants avec le dossier Palestine », argumente-t-il, tout en précisant qu’il est « impossible » pour le Centre de mener à bien contrôle de chaque invité.
M. Fillion dit qu’il discutera de cette situation avec le groupe. Il « n’exclut pas » d’interdire Mmoi Kates de ses locaux.
Le Centre consultatif pour les relations juives et israéliennes (CIJA) a pour sa part condamné l’invitation de Charlotte Kates.
«Le fait que cette ‘conférence haineuse’ lui fournisse une tribune est un nouvel exemple clair de l’alignement dangereux entre le mouvement pro-Hamas et les extrémistes d’extrême gauche. Cette menace directe contre nos valeurs communes exige une condamnation universelle », a écrit l’organisation sur X.
– Avec Zoé Arcand