un coup dur, mais pas forcément fatal à sa campagne

un coup dur, mais pas forcément fatal à sa campagne
un coup dur, mais pas forcément fatal à sa campagne

Formellement reconnu coupable lors d’un procès pénal, Donald Trump est plus que jamais une anomalie dans la politique américaine, mais il faut rappeler qu’il l’était déjà.

Le verdict historique est tombé : pour la première fois, un ancien président a été reconnu pénalement coupable.

Même si ce verdict sera pour lui un lourd fardeau, l’issue du scrutin reste incertain et l’électorat réagira de manière assez… normale.

Un candidat extraordinaire

Normalement, ce verdict signifierait la fin d’une campagne électorale mais, comme nous le savions déjà, Donald Trump n’est pas un homme politique normal.

Est-il normal qu’un homme qui a fait face à 88 accusations criminelles et qui portera désormais le titre de criminel condamné soit encore considéré par des millions d’Américains comme le candidat de la loi et de l’ordre ?

Est-il normal qu’un adultère en série qui s’est vanté de multiples agressions sexuelles et qui collectionne les accusations de viols soit adulé par la droite religieuse ?

Est-il normal qu’un héritier dont la carrière est une longue succession de faillites et de fraudes soit perçu par ses partisans comme un génie des affaires ?

Est-il normal qu’un soixante-dix ans, qui somnole pendant son procès et dont les discours sont totalement fous, réussisse à convaincre des millions d’Américains que c’est son adversaire et non lui qui a un problème d’âge ?

Est-il normal qu’un homme politique qui parsème ses discours de références nazies et qui voue une admiration sans limite à Vladimir Poutine et aux autres despotes de ce monde puisse proclamer en toute impunité que ce sont ses opposants qui menacent la démocratie ?

J’en passe en revue quelques-uns et les meilleurs. Évidemment, ce n’est pas normal. Et pourtant, malgré le coup dur qu’il vient de subir, il n’est pas totalement inconcevable qu’il remporte cette élection.

Une élection normale

Pour percer ce mystère, nous devons d’abord reconnaître que Trump bénéficie des normes sociales qu’il a passé sa vie à transgresser.

Il dénigre constamment la justice et ses agents, mais il bénéficie depuis longtemps du standard de la présomption d’innocence et de tous les droits que la Constitution garantit à l’accusé ; et il continuera à en bénéficier lors de ses appels.

Depuis qu’il a transformé le Parti républicain en culte de sa personnalité, il a bénéficié de la norme d’équilibre médiatique conventionnelle qui a normalisé, voire banalisé, son comportement antidémocratique.

Bref, même s’il n’y a pas grand-chose de normal dans la campagne Trump, comme en 2016 et 2020, il est possible d’anticiper les résultats en regardant des facteurs « normaux » comme les identifications partisanes (essentiellement immuables), l’approbation de la performance du président ( défavorable), l’état de l’économie (l’économie est bonne mais les perceptions sont mauvaises) et l’organisation électorale des partis (avantage Biden).

Ces tendances « normales » laissent présager un résultat proche. Le verdict de New York ajoute une couche d’anormalité à cette élection mais il n’éliminera pas les facteurs qui ont conduit des millions d’Américains à jeter leur dévolu sur Donald Trump.

Photo de la semaine

Donald Trump, à la sortie du tribunal de New York qui l’a déclaré coupable de 34 accusations criminelles, jeudi après-midi, en compagnie de son avocat Todd Blanche.

Citation de la semaine

“Je suis un homme très innocent… C’est loin d’être fini”, a déclaré Donald Trump, réagissant à son verdict de culpabilité à l’issue du procès pénal qui venait de lui conférer jeudi après-midi le peu enviable titre de criminel reconnu coupable.

Numéro de la semaine

34

C’est le nombre d’accusations criminelles portées contre Donald Trump et qui ont toutes abouti à des verdicts de culpabilité. Le procès a duré plus de sept semaines, mais le jury n’a eu besoin que d’une douzaine d’heures de délibération pour parvenir à ce verdict, qui en dit long sur la solidité des preuves présentées par le procureur Alvin Bragg.

Le détecteur de mensonge

« Je suis ici à cause de l’escroc Joe Biden. Il s’agit purement de son instrumentalisation belliqueuse (militarisation) [du système de justice]. […] “Ils auraient dû commencer ce procès il y a sept ans, pas en pleine campagne électorale où je suis largement mené”, a déclaré Donald Trump, à l’issue de son procès, mardi 28 mai.

FAUX

La grande majorité des déclarations publiques de Donald Trump à l’issue de son procès étaient soit des mensonges flagrants, soit des insultes envers le juge et les procureurs. Rien ne prouve que le président Biden ait été impliqué dans ce procès, dont les charges ont été approuvées par un jury citoyen.

 
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