Ma conversation avec le Kenyan Connor McDavid

Connor McDavid et Benjamin Mburu ont un gros point commun. Ce sont les meilleurs joueurs de hockey de leur pays.

Tous deux sont également capitaines. C’est à peu près là que se termine la comparaison.

Car Benjamin, Kenyan de 30 ans, est aussi entraîneur adjoint, évidemment bénévole.

Il est également architecte. C’est son travail dans la vie.

Benjamin est aussi celui qui trouve de nouvelles roues pour les patins à roulettes des joueurs qui n’en ont plus. Parce que l’équipe s’entraîne souvent sur asphalte, car elle n’a pas assez d’argent pour louer la glace.

Tiré de la page Facebook de Kenya Ice Hockey

Car Benjamin doit aussi retrouver des bâtons de hockey lorsque ses coéquipiers cassent les leurs.

Car Benjamin doit aussi s’occuper de l’équipe junior.

Car Benjamin essaie aussi de trouver des vêtements et de la nourriture pour certains jeunes joueurs qui n’ont pas mangé depuis quelques jours en arrivant à l’entraînement de hockey.

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Car Benjamin suit les jeunes joueurs de son programme pour les aider à éviter les mauvaises compagnies et les nombreux groupes criminels au Kenya. Il s’assure qu’ils aillent à l’école.

Si certains manquent deux entraînements d’affilée, le capitaine vient vérifier si tout va bien. Le Kenya est un pays pauvre confronté à de nombreux défis.

Bien plus que du hockey

Pour lui, c’est bien plus que le hockey. Et il fait tout cela volontairement. Pour quoi?

« La vie a été bonne pour moi. Ma première paire de patins m’a été offerte par quelqu’un. Je veux redonner. C’est le moins que nous puissions faire. C’est ma joie quand je vois quelqu’un s’améliorer en tant que joueur de hockey, mais aussi en tant que personne. Je vois que je peux apporter des changements dans leur vie », m’explique-t-il, alors que j’ai du mal à cacher mon admiration.

« Nous sommes une équipe. Nous sommes tous ensemble. Quand les choses vont mal pour quelqu’un, ça va mal pour tout le monde. C’est comme ça que je le vois”, ajoute-t-il, faisant référence à un joueur qu’il a dû aider parce qu’il était en mauvaise compagnie.


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Retour au hockey. Parce que Benjamin « ne vit que pour le hockey », me jure l’entraîneur-chef Tim Colby.

Le capitaine est tombé amoureux du hockey en 2015. Il allait voir les joueurs étrangers à la petite patinoire le mercredi soir et il avait envie d’essayer.

« Ils étaient vraiment sympas et ont commencé à me montrer comment patiner », explique-t-il. Il a reçu du matériel et est devenu un joueur « décent », dit-il. Et il a pu commencer à jouer.

« Là, je peux vous dire qu’on a au moins trois trios (de joueurs kenyans) avec de bons patineurs. Mais à l’époque, c’était plus récréatif.

Son prochain rêve

Son rêve était de devenir capitaine d’une équipe de hockey. C’est fait. La prochaine étape était de gagner un tournoi de hockey. C’est fait, le Kenya a remporté son premier tournoi en Afrique du Sud en août.

Puis c’est son pays qui a rejoint la Fédération Internationale de Hockey sur Glace. C’est fait. Le prochain rêve est de prendre le contrôle du programme de hockey du Kenya et de le porter à un autre niveau, avec une véritable patinoire.


Hockey Kenya

Tiré de la page Facebook de Kenya Ice Hockey

Et Coach Colby lui donne déjà sa bénédiction.

Benjamin n’a d’ailleurs que de bons mots pour Tim Colby, même si au départ, la relation était différente. Ils se sont rencontrés sur la glace alors qu’ils jouaient tous les deux mercredi soir et le Montréalais a décidé d’entraîner l’équipe.

“Quand je jouais contre lui, il valait mieux que je reste à l’écart de son gardien car il pouvait être assez raide”, plaisante-t-il. Mais lorsqu’il est devenu notre coach, j’ai compris à quel point il était gentil et impliqué avec nous.

Le poète

Lorsqu’on demande à Benjamin ce qu’il aime dans le hockey, on comprend à quel point il était accro. Il en parle comme un poète.


Hockey Kenya

Tiré de la page Facebook de Kenya Ice Hockey

« Quand je marche sur la glace, c’est comme si le monde s’arrêtait. J’aime la vitesse, l’énergie, l’adrénaline… C’est une sensation tellement forte et belle quand on marque un but. Et il y a tout le dynamisme et l’harmonie qu’il faut avoir avec tous ses coéquipiers.

Je pense qu’il aime ça.

Cependant, c’est le football qui se porte bien au Kenya.

« Je regarde le foot et au bout de quelques minutes, je me dis bien ! OK, c’est ennuyeux ! Quand tu commences à regarder le hockey, tu ne veux plus écouter le football », dit-il.

“Mais Benjamin, tes amis doivent te trouver bizarre ?” Je l’ai redémarré.

« Non, quand mes amis regardent le hockey, ils adorent ça. Tous ceux que j’invite à nos matchs reviennent nous voir”, jure-t-il.

Et le niveau ?

Chers lecteurs, je suppose que vous vous demandez quel est leur niveau de hockey. J’ai évidemment demandé à l’entraîneur Colby.

Pour les juniors, je lui ai demandé à quoi cela ressemblerait si une équipe venait au Tournoi Pee-Wee du Québec.

« Nous serions détruits », dit-il.

Et les seniors ?

«Je dirais que c’est comme une ligue de garage de niveau B», répond-il.


Hockey Kenya

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Puisque les joueurs et le gouvernement n’ont pas de cent Pour développer le hockey, les Ice Lions comptent sur les dons privés pour survivre. Grand fan du CH, Tim Colby en profite pour dire que des entreprises comme « Molson » peuvent les aider.

Par ailleurs, leur principale Source de financement est la vente de leurs produits dérivés. Leur maillot officiel figurait également dans la liste des 10 plus beaux maillots de hockey (autre que la LNH) au monde selon L’actualité du hockey. Je n’ose jamais faire de publicité gratuite, mais pour celle-ci, je ne peux pas résister. Si vous souhaitez soutenir leur programme, ces produits sont en vente sur ce site :friendleague.org

 
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