Audrey Leduc | “Je suis prêt pour 2028”, affirme le sprinteur

Audrey Leduc a déjà repris le « concours ». La meilleure sprinteuse au pays s’est même lancée dans le demi-fond en s’alignant pour les 2 km de Courons Gatineau, une nouvelle épreuve populaire de course et de marche sur route dont elle est la porte-parole officielle, le 28 septembre.


Publié à 1h17

Mis à jour à 5h00

Même si sa participation était « symbolique », l’héroïne locale a parcouru toute la distance… le pied sur le frein, alternant marche et course. « J’ai couru sur mes talons, mais pas jusqu’au bout, résumait Leduc quelques jours plus tard.

L’athlète de 25 ans s’est montrée très prudente car elle était encore en convalescence. Elle portait en effet une botte orthopédique pour chasser les derniers symptômes d’une blessure survenue moins d’un mois avant ses Jeux olympiques, où elle a participé à trois épreuves début août.

La douleur au pied droit est apparue d’une manière tout à fait ordinaire. «J’achetais des canapés», rigola-t-elle.

Une imagerie par résonance magnétique plus tard, elle apprend la nature précise de sa maladie : une « réaction de stress des sésamoïdes », deux petits os situés près du gros orteil.

«Je crois comprendre que cela peut se transformer en fracture de stress si vous ne faites pas attention et continuez à courir dessus», a-t-elle expliqué.

Anti-inflammatoires et analgésiques lui ont permis de se rendre à Paris sans aucune douleur ni inquiétude. « Ce qui est beau, c’est que les pointes que nous portons ces jours-ci sont assez amorties. Pendant que je courais, je ne le sentais pas. C’est vraiment plus lors de décélérations ou dans des mouvements de course réguliers, comme un jogging, que je l’aurais davantage ressenti. »

Bref, elle assure que cette blessure, désormais guérie, n’a eu aucune conséquence sur ses performances au Stade de France.

Par précaution, elle portait une botte orthopédique qu’elle essayait de cacher du mieux qu’elle pouvait, l’enlevant par exemple pour une cérémonie de remise de prix lors du récent gala Gemini. Son traitement, désormais terminé, a simplement décalé de deux semaines son retour à l’entraînement à la course à pied.

« Avant ça, je faisais du vélo et de la musculation, ça ne changeait presque rien. Quand je le touche, je ne le sens plus. Là, je fais un retour progressif. Ce n’est pas tout à fait ma préparation physique généralisée habituelle, mais ce n’est pas la fin du monde. Les Mondiaux n’auront lieu qu’en septembre prochain, dans un an. »

Retour à Paris

Audrey Leduc a frappé fort au départ de la compétition du 100 m aux Jeux de Paris : 10,95 secondes, le sixième temps du premier tour, un centième de mieux que son record canadien qui l’avait propulsée au premier rang national trois mois plus tôt.

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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE ARCHIVES

Audrey Leduc au 100 mètres aux Jeux Olympiques de Paris

Le Québécois pouvait rêver d’une finale. Une panne technique au départ lors des demi-finales le lendemain lui coûte cependant sa chance. Elle a échoué de trois centièmes avec un temps de 11,10 secondes.

Avec le recul, elle estime avoir été surprise par la rapidité avec laquelle les concurrents à ses côtés sont intervenus.

“Cela ne peut pas être une déception car c’est la deuxième course que je fais [à un tel niveau]la première où j’ai été entourée de monde si vite, a-t-elle analysé. Il faut de la pratique dans ce genre d’environnement et je n’en ai pas eu beaucoup. »

Au classement cumulé, elle termine 12e niveau, à égalité avec deux rivaux. « Il y a eu un sommet avec le 10,95 et j’aurais aimé continuer sur cette vague. Je suis une fille de compétition, j’aurais aimé offrir une finale aux gens, me l’offrir aussi. C’est toujours quelque chose qui me chatouille. »

« Pas capable » de revoir son 200m…

Le lendemain matin, malgré la fatigue, l’étudiant en MBA fait un nouveau pas en se qualifiant pour les demi-finales du 200 m (20,88 secondes). Elle a cependant été surprise par la réactivité de la piste violette du Stade de France, qui a perturbé sa trajectoire dans la courbe. L’adaptation aux nouveaux pics a probablement amplifié le problème.

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PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE ARCHIVES

Audrey Leduc dans l’épreuve du 200 m aux Jeux Olympiques de Paris

Elle regrette de ne pas avoir retrouvé ses vieilles chaussures lors de la demi-finale, où elle a amélioré son temps de deux dixièmes (22,68 secondes) malgré un virage encore plus difficile. « La sortie de courbe était pourrie », a-t-elle tranché. Elle est convaincue que sans ce problème technique, elle aurait battu son record national de 22,38 secondes, ce qui l’aurait envoyée en finale. A ce jour, elle n’a pas revu ses deux 200 m à Paris. « Honnêtement, je n’en suis pas capable. »

Leduc ne s’apitoya pas sur son sort : trois coéquipières comptaient sur elle pour le relais 4 x 100 m, qu’elle eut l’honneur de terminer. Lors de sa première expérience à la London Diamond League, deux semaines plus tôt, le témoin ne s’était jamais présenté en raison d’un problème de référence avec Marie-Éloïse Leclair.

«Je voulais prouver que j’étais capable d’occuper ce poste», se souvient Leduc. Oui, je suis le plus rapide au Canada, mais mon objectif était de montrer que j’étais là pour l’équipe et capable de finir en force. »

Comme dans l’épreuve individuelle, elle était brûlante, franchissant le 100 m en 10,04 secondes pour mener le Canada à une première finale olympique depuis 2016. Le quatuor complété par Sade McCreath et Jacqueline Madogo a réussi un record national de 42,50 secondes. Les mêmes coureurs se sont classés sixièmes de la finale, avec un temps un peu moins rapide (42,69 secondes), mais dans des conditions plus compliquées (pluie et couloir intérieur, donc virages plus serrés).

De quoi alimenter leurs ambitions pour l’année prochaine, eux qui ont pu célébrer l’or historique chez les hommes une demi-heure plus tard. «Ce que nous avons fait est déjà exceptionnel et si nous continuons tous à nous améliorer individuellement, nous avons encore plus de chances de nous rapprocher du podium», a assuré Leduc. Si on a de bons échanges, une bonne alchimie, tout est possible, on l’a vu avec les gars. »

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L’équipe canadienne féminine 4 x 100 m : Audrey Leduc, Marie-Éloïse Leclair, Jaqueline Madogo et Sade McCreath

En quête de cohérence

Après une semaine de vacances à Barcelone, Audrey Leduc se sentait physiquement capable de relancer la machine, mais elle était consciente d’avoir besoin de plus de temps pour se ressourcer émotionnellement. Son pied ayant besoin de cicatriser, elle a donc refusé une première invitation individuelle pour une compétition du circuit Diamond League en Pologne.

Elle a déjà les yeux tournés vers le prochain cycle olympique. «Je suis prête pour 2028», a-t-elle annoncé. Il semble que tout mon parcours s’est fait étape par étape, et nous n’en avons manqué aucune lors de ces Jeux : pas de finale, pas de médailles. »

Je vais essayer de continuer à gravir les échelons et arriver plus que prêt pour 2028. Du moins je l’espère. On ne sait jamais ce qui peut arriver, mais c’est le but.

Audrey Leduc

Après un automne consacré à l’entraînement à Montréal, elle reprendra les compétitions en salle début 2025. « À moins d’un changement », elle ne portera pas les couleurs du Rouge et Or de l’Université Laval cette saison.

Parmi ses objectifs, elle souhaite améliorer sa marque personnelle de 7,21 secondes au 60 m. «Je n’ai pas fixé de temps, mais le record canadien [7,02 s]ça pourrait être cool ! » Elle envisage de participer aux Championnats du monde à Nanjing [du 21 au 23 mars]en Chine, une première visite pour elle en Asie.

Elle se tournera ensuite vers les Championnats du monde de relais à Guangzhou (10 et 11 mai) et les rencontres de la Diamond League en Europe, priorité de son entraîneur Fabrice Akué.

Le point culminant de son année sera ses premiers Championnats du monde en plein air, à Tokyo, en septembre. Elle détient déjà le standard de qualification automatique au 100 m.

« La saison va être un peu différente dans le sens où je dois durer jusqu’en septembre. J’aurai quelques blocs d’entraînement supplémentaires pendant l’été car vous ne voulez pas arriver épuisé pour votre compétition la plus importante. »

Leduc souhaite évidemment battre son chrono, mais vise avant tout la régularité d’une rencontre à l’autre, comme la saison dernière. « L’objectif est d’être plus souvent dans les 10 secondes et, bien sûr, de descendre à 10,80, si nous le pouvons. »

Pour le reste, elle a un MBA à terminer d’ici décembre et compte signer prochainement un important contrat de sponsoring avec un équipementier qui l’emmènera sans doute aux Jeux de Los Angeles en 2028.

 
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