Montréal perd une autre compétition majeure

Montréal perd une autre compétition majeure
Montréal perd une autre compétition majeure

Les Championnats canadiens d’athlétisme en salle, qui devaient avoir lieu à Montréal au printemps prochain, auront lieu dans une autre ville canadienne.

La métropole québécoise perd donc une autre compétition majeure, après les sélections olympiques de natation en mai dernier, qui ont dû être déplacées en raison de l’incendie du Stade olympique.

Toronto, qui a accueilli les essais de natation, semble en bonne voie pour remporter également les championnats d’athlétisme en salle.

La compétition devait avoir lieu les 22 et 23 mars 2025 au Complexe sportif Claude-Robillard. En juin dernier, les gestionnaires du centre sportif informaient le Club Vainqueur Plus, organisateur de l’événement, qu’en raison des rénovations, la capacité d’accueil des spectateurs avait dû être fortement réduite pour éviter une accumulation de CO2.

Quand nous avons signé avec la Ville il y a deux ans, lorsque nous avons demandé le contrat pour les Championnats canadiens, on nous avait assuré que Robillard serait disponible et qu’il n’y aurait pas d’embûches.» affirme sans hésiter Danielle Boulanger, présidente du Club Vainqueur Plus.

Les organisateurs savaient que des travaux de rénovation étaient en cours au complexe sportif, mais ont été assurés que les Championnats canadiens d’athlétisme pourraient avoir lieu dans la salle des sports.

Lorsque nous avons réservé, je voulais être sûr que [les rénovations] n’aurait aucun impact, précise le président. On nous a dit : « Non, non, non, vous allez être le dernier événement, donc une semaine après vous, ça va se terminer. Tout va bien, vous ne serez pas affecté.

Pour une raison qu’elle ignore, une modification du système de ventilation a augmenté la capacité de la salle de sport de plusieurs milliers de personnes à 600. Il ne restait plus qu’une centaine de places pour les spectateurs dans les tribunes.

On n’offrait pas une belle compétition aux gens, surtout pour l’expérience des athlètes, dit Danielle Boulanger. Aucune famille dans les tribunes, des coachs accessibles de temps en temps et les athlètes devaient entrer et sortir immédiatement de la piste. On a eu quelques rencontres avec Athlétisme Canada, on a essayé de trouver des solutions, mais malheureusement, on en est arrivé à la conclusion qu’il valait mieux que ça ait lieu ailleurs.

Sans spectateurs, les organisateurs ont également perdu des revenus de billetterie et l’événement est devenu déficitaire. Un luxe qu’une organisation à but non lucratif ne peut se permettre.

La présidente du club d’athlétisme raconte avoir tenté de trouver une solution, en installant par exemple un système de ventilation supplémentaire, mais cela revenait trop cher. Ouvrir la porte du garage et installer des ventilateurs industriels ? Cela a également été refusé.

Malgré la bonne volonté des gestionnaires du Complexe sportif Claude-Robillard, Danielle Boulanger constate qu’il est difficile d’avancer sur les dossiers à Montréal.

Depuis juin, nous essayons de trouver des solutions. Et quand on fait des demandes, on nous dit : « Non ». Là, on fait une demande là où on est en visioconférence. On nous a dit que cela nécessitait une demande plus formelle par email. Nous faisons la demande formelle par email et cela ne fonctionne pas non plus. Nous nous tournons vers une autre organisation qui nous dit : « Eh bien, Danielle, il faut que tu fasses une demande plus officielle, toujours par email, mais avec une lettre. » Nous écrivons la lettre et il y a toujours quelque chose de plus. C’est comme LE ddouze oeuvres d’Astérix à chaque fois.

Les deux autres pistes d’athlétisme de Montréal, celle de l’Université McGill et celle du CEPSUM de l’Université de Montréal, sont déjà occupées.

Il y a vraiment un engouement pour l’athlétisme, et avoir un championnat ici, à Montréal, pour nos athlètes, c’est merveilleux. Pour les familles, l’impact financier est bien moindre que d’aller en Colombie-Britannique ou ailleurs. Nous aimons accueillir des compétitions, mais les conditions ne sont pas du tout favorables à Montréal.

Une citation de Danielle Boulanger, president of Club Vainqueur Plus

Le Club Vainqueur Plus n’est pas le seul à être surpris par les changements apportés au plan de rénovation du Complexe sportif Claude-Robillard.

L’Omnium du Québec de judo devant des tribunes vides

L’Omnium de judo du Québec aura lieu du 8 au 10 novembre, mais sans spectateurs.

Au début, on a fait un petit saut, on pensait ne pas pouvoir organiser notre événement» affirme Jean-François Marceau, directeur général de Judo Québec, qui a également été informé de la nouvelle capacité en juin dernier.

L’affiche de la compétition qui se déroulera sans spectateurs.

Photo : Capture d’écran de Judo Québec

Contrairement au club d’athlétisme, Judo Québec a rapidement trouvé un terrain d’entente avec le Complexe sportif Claude-Robillard, mais cela implique que les spectateurs ne pourront pas assister aux combats en personne et que le nombre d’entraîneurs et d’accompagnateurs sera réduit.

La compétition accueille plus de 1 000 athlètes sur deux jours, dont environ 450 viennent des quatre coins du Québec et 550 du reste du Canada, des États-Unis et d’autres pays, comme le Brésil.

Les plus jeunes judokas ont 11 ans. Leurs parents devront regarder leurs combats via webcast.

Jean-François Marceau s’attend à ce que les familles décident de ne pas faire le déplacement cette année. Il y a une équipe américaine qui voulait venir avec les parents, alors on est obligé de dire non, et ils viennent en voiture… On va perdre des participants, c’est sûr.

Judo Québec tente d’atténuer les inconvénients, mais il y aura un coût supplémentaire pour la fédération, qui installera des équipements de diffusion.

Durant la compétition, les sept surfaces de combat seront webdiffusées, il y aura donc un signal vidéo, explique le directeur général. Nous allons prendre ce signal et nous allons le mettre [sur des écrans] dans le hall du deuxième étage. Ce sera une solution alternative pour les parents, qui pourront suivre le combat en direct à la télévision plutôt que de rentrer chez eux. Et ils pourront aussi parler à leur enfant avant ou après le combat. La salle ne dispose pas du même système de ventilation que la salle de sport.

Si Judo Québec a trouvé une solution pour la compétition de cette année, la fédération est toujours à la recherche d’un endroit pour accueillir son édition 2025, puisque les travaux au Complexe sportif Claude-Robillard seront trop avancés.

Jean-François Marceau estime que l’Omnium de Québec 2025 aura lieu sur la Rive-Nord de Montréal.

Quant au Club Vainqueur Plus, son président attend toujours des éclaircissements de la part du Complexe sportif Claude-Robillard pour la Classique Héloïse, une compétition qui se tiendra en décembre, sur deux jours plutôt qu’un en raison de l’aération. Danielle Boulanger espère que le prix de location diminuera en raison des désagréments, mais rien n’a été confirmé à deux mois et demi de l’événement.

Et à cause des travaux, les athlètes de plusieurs disciplines du Club Vainqueur Plus ne pourront plus s’entraîner à Claude-Robillard à compter de mars prochain.

Où dois-je placer mes installations de poteaux ? Où dois-je placer mon saut en hauteur ? Mon saut en longueur ? Il faut un bac à sable. Depuis trois ans, je dis : « Peut-on avoir un partenariat avec le Stade olympique ? Mon club est prêt à réaliser une fosse de saut à la perche. Pouvons-nous louer un entrepôt ? On a apporté beaucoup, beaucoup, beaucoup de solutions, mais la direction du Stade olympique ne parle pas à la Ville. Nous ne nous entendons pas. On se parle, mais on ne se retrouve pasconclut Danielle Boulanger.

Une demande d’entrevue a été faite à la Ville de Montréal, qui n’a pas été en mesure de libérer un représentant pour commenter jusqu’à présent.

Avec les informations d’Olivier Paradis-Lemieux

 
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