“La période que nous venons de vivre n’a pas été facile, avoue-t-il avec émotion. Beaucoup de choses ont été dites. Il y a eu des critiques douloureuses. On a lu beaucoup de commentaires de détracteurs, notamment sur les réseaux sociaux. Certains sont anonymes et n’en savent rien. Mais même quand on essaie de ne pas trop y prêter attention, on sait qu’il est possible que notre fils tombe dessus. En tant que père, ça fait mal. C’est presque pire que si tu étais toi-même attaqué.
Les critiques l’ont blessé… et moi aussi.
Après Gand-Wevelgem, Philippe De Lie l’avoue : son fils était au fond du trou. “Je ne l’avais jamais vu comme ça. Depuis le début de sa carrière, tout s’était bien passé. Et ce n’était même pas une question de gagner ou pas : il se croyait mauvais. Et c’était difficile à accepter.
Mais le verdict concernant la maladie de Lyme a été vécu comme une bénédiction déguisée. « Le jour où le diagnostic a été posé, c’était le début de la guérison. Identifier ce qui n’allait pas, c’était presque comme être guéri. J’ai fait quelques recherches et Arnaud avait tous les symptômes de la maladie : fatigue, douleurs cervicales et maux de tête. La semaine dernière, Philippe De Lie a lui-même trouvé deux tiques sur lui après avoir été dans un pré à proximité de la ferme familiale. “Et certains disent encore qu’il n’y en a qu’en été… »
Mots de la mère et lettres de vrais supporters
Après une semaine sans vélo fin mars, où Arnaud aidait son papa à la ferme entre deux examens à l’hôpital, le coureur de 22 ans a pris soin de se remettre en forme physiquement. “Et surtout mentalementajoute son père. Petit à petit, il redevient lui-même. Grâce aux paroles réconfortantes de sa mère mais aussi aux lettres qu’il a reçues de vrais supporters. Cela lui a fait du bien.
Jusqu’à la victoire ce dimanche. “Arnaud a eu la pression du dossard numéro 1 et l’équipe a joué sa carte. La présence de Van Gils était une façon de le protéger mais il a réussi à s’imposer. Il sait que son printemps lui a manqué mais maintenant c’est du passé. Nous attendons avec impatience. J’ai regardé le classement UCI cette semaine (établi sur 52 semaines) et Arnaud est toujours 17ème. Ce n’est pas si mal pour un jeune de 22 ans, dont le palmarès est déjà très bon.» Et le meilleur est certainement à venir.
