Tadej Pogacar, aussi fou que génial

Tadej Pogacar, aussi fou que génial
Tadej Pogacar, aussi fou que génial

Lui seul peut le faire. Merci à lui d’être si fou et si brillant pour prendre de tels risques. Mais voilà, c’est Tadej Pogacar. Et dimanche, il a encore rappelé que le terme impossible ne faisait pas partie de son vocabulaire. On pourrait dire qu’on commence à s’habituer à ses prouesses toujours plus spectaculaires. Mais après son raid de 80 kilomètres pour affronter les Strade Bianche, son succès à Liège-Bastogne-Liège, sa démonstration sur le Tour d’Italie puis au Tour de France, le Slovène a encore une fois épaté son monde durant cette année 2024 à l’aller. pour le championnat du monde à Zurich, une des courses qui manquait à son palmarès déjà gargantuesque.

Dimanche, Tadej Pogacar a fait Tadej Pogacar. En surprenant tout le peloton avec une attaque aussi folle que grandiose. A 100 kilomètres de l’arrivée (!), il a dynamité la course. Son accélération a écrasé le peloton et ses leaders, Remco Evenepoel et Mathieu van der Poel. Une décision incompréhensible pour ses adversaires sur un parcours aussi long (273 km) et vallonné (4 470 m de dénivelé). “A une centaine de kilomètres, on ne s’attendrait pas à une attaque. C’était même une attaque suicidaire, du moins à l’époque, c’est ce qu’on pensait.», salue Remco Evenepoel. “Je ne pensais pas qu’il allait le faire mais il nous a prouvé le contraire. Quand il est parti, j’ai pensé : il est fou», a déclaré Van der Poel, qui était le tenant du titre.

Pogacar : “J’ai peut-être fait une attaque stupide, mais je n’ai jamais abandonné jusqu’au bout”

Je ne sais pas à quoi je pensais à ce moment-là

Si Pogi a déjà montré sa capacité à partir de loin comme sur les Strade Bianche, tout le monde avait la même réflexion : cette fois, il a poussé un peu trop loin les limites. Et d’ailleurs, il a visiblement eu aussi une pensée un peu similaire par la suite… »Il n’était pas prévu d’attaquer à 100 km. Nous avions une tactique, nous voulions garder le contrôle de la course. Mais finalement, la course s’est décidée très tôt. Et je ne sais pas à quoi je pensais à ce moment-làreconnut le glouton slovène. J’ai peut-être eu une attaque stupide mais Jan (ndlr : Tratnik) était là avec moi. Et derrière, je n’ai jamais abandonné jusqu’à l’arrivée. Je ne peux pas croire que cela soit arrivé

Son plan – qui n’en était pas un – s’est en effet parfaitement déroulé. Son accélération dévastatrice lui a permis de s’échapper du peloton. Et puis, il est revenu dans le groupe d’échappée grâce à l’aide précieuse de son compatriote Jan Tratnik. Et à 78 kilomètres de l’arrivée, il s’envole. Seul le Français Pavel Sivakov a ensuite pu suivre son rythme avant d’abandonner à 51 kilomètres de l’arrivée. « Il est tellement fort qu’il a réussi à résister jusqu’au bout. Il est exceptionnel »une reprise Mathieu van der Poel.

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Suicidaire mais bien exécuté

Ce scénario fou, aucun entraîneur n’oserait l’imaginer. Mais voilà, l’insolent « Pogi » n’est pas du genre à se cantonner aux manuels de cyclisme. Il aime écrire sa propre légende. Même si ce n’est pas très orthodoxe. Et cela peut même sembler une erreur au premier abord. “Il a lancé une grosse attaque mais pas à 100 %. Et il s’est rendu compte en haut qu’il avait fait une bêtiseconfirme notre consultant Jacky Durand, dans les Rois de la Pédale. Après, comme tout bon garçon, il a fait une bêtise mais il en a assumé la responsabilité. Quand il a attaqué, je me suis dit que c’était n’importe quoi. Je me suis dit qu’il ne pouvait pas être champion du monde en attaquant à 100 km de l’arrivée alors que Remco Evenepoel et Mathieu van der Poel avaient encore plusieurs équipiers. C’était complètement suicidaire. Suicidaire mais bien exécuté. 100 marqueurs d’évasion… Il mérite ce maillot« .

Personne ne dira le contraire. C’est une nouvelle démonstration de force qui laissera des traces. Et des livres d’histoire. Le cannibale slovène devient seulement le troisième coureur de l’histoire après Eddy Merckx en 1974 et Stephen Roche en 1987 à remporter le Tour d’Italie, le Tour de France et les Championnats du monde la même année. Une triple couronne qui en dit long sur son talent et sa domination en 2024. »Je voulais ce titre. Je n’avais jamais été champion du monde. Cela n’a jamais été un objectif précis pour moi. Mais cette année, tout s’est bien passé. Et après une saison parfaite, j’avais ce grand objectif d’être champion du monde. (…) Je n’arrive pas à croire ce qui vient de se passer», savoure-t-il.

L’ambitieux Slovène n’a pas fini de rêver les yeux grands ouverts. Et s’il a coché une nouvelle case vers l’éternité ce dimanche, il y a fort à parier qu’il trouvera encore le moyen de surprendre le monde de la petite reine dans les années à venir. “JEJe suis plus fort que jamais. J’ai l’impression que ce n’est que le début», annonce déjà Mathieu van der Poel. Même si ça va encore plus loin ? Avec « Pogi », il ne faut jamais dire jamais. Et cette fois, tout le monde en est peut-être conscient.

 
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