International – Recordman des sélections avec l’Afrique du Sud : Eben Etzebeth aux anges !

International – Recordman des sélections avec l’Afrique du Sud : Eben Etzebeth aux anges !
International – Recordman des sélections avec l’Afrique du Sud : Eben Etzebeth aux anges !

Le deuxième ligne du double champion du monde Eben Etzebeth est devenu samedi le joueur le plus capé de l’histoire de l’Afrique du Sud (128 sélections). Son profil, à la fois féroce, rapide, endurant et habile, est fascinant… Retour sur le parcours de ce joueur d’exception, passé par la France.

C’est une histoire de regard, de douleur, d’agressivité, d’une forme de violence et d’engagement à la limite de la règle. Bref, un concentré de la beauté sauvage du rugby, réputé pour être « le seul sport de combat collectif ». Crampons aux pieds, Eben Etzebeth dégage ce soupçon de férocité supérieure qui fera toujours la différence, comme il aurait rêvé de le faire au volant d’une Formule 1 roulant à 300 tr/heure, son autre passion.

Samedi, la deuxième ligne a franchi un nouveau cap dans son incroyable ascension vers le firmament. Il est devenu le Springbok le plus capé de tous les temps. A Nelspruit, il a disputé son 128ème match sous le maillot sud-africaindépassant un autre deuxième ligne, Victor Matfield.

Rarement quantité aura aussi bien allié qualité que chez ce colosse aux biceps d’acier. Eben Etzebeth perpétue l’image éternelle de l’attaquant sud-africain, un joueur de devoir et de force, mis à la sauce du rugby professionnel du XXIe siècle. Il porte ses 123 kg avec une étonnante facilité, une certaine souplesse parfois, pour s’imposer sur les points chauds (son interception litigieuse en 2023 contre les Français le prouve).

Dans l’une de ses premières interviews, en 2012, il annonçait clairement la couleur. « Quand on a le numéro 4 sur le dos, il faut être un exécuteur. Mon travail consiste à frapper fort dans les rucks et à réaliser de gros tacles. Je dois faire savoir à l’adversaire que je suis sur le terrain. Ajoutons qu’en 2024, même quand on a le numéro 4, il faut aussi savoir manier le ballon dans toutes les situations. Ce qu’il fait aussi, et souvent mieux que les alter ego de son poste.

Pour nous, Français, il reste associé à ce terrible quart de finale de 2023 : outre l’interception (lire par ailleurs), il a inscrit un essai décisif, en force, en repoussant trois Français et pour parfaire sa réputation, une carte jaune pour son coup de tête sur Uini Atonio. « C’est LE joueur de la Coupe du Monde. Contre l’Irlande, il a été monstrueux. Contre les Bleus, il est partout sur le terrain »enthused Fabien Pelous. « Il est très dur à l’impact, il récupère des ballons, il est très bon dans les phases de conquête, il monte sous les bougies… Il a une palette d’action impressionnante. Avoir une telle activité, pour une deuxième ligne de cette taille, c’est assez monstrueux.»

Hybride de Botha et Matfield

Les Sud-Africains aiment le décrire comme un être hybride, mélange parfait des qualités de deux de ses prédécesseurs qui formaient une équipe mythique : Bakkies Botha et Victor Matfield. La force et la férocité du premier, l’habileté et la précision du second. La mutation génétique aura été rapide, d’autant qu’Eben Etzebeth a côtoyé ses deux inspirateurs pendant trois ans, de 2012 à 2015. Et signe des temps et du rugby du XXIe siècle, contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs, l’actuel joueur des Sharks ne ne prétend pas être rural. « Vous avez probablement entendu parler de joueurs de rugby entraînés par des agriculteurs de brousse… Et bien moi, c’est tout le contraire ! Mes grands-parents et mes parents n’ont jamais eu de ferme, je suis un vrai petit bonhomme de la ville. Pour autant, il n’était pas un citadin turbulent : « J’ai eu une enfance heureuse, aux côtés de mon grand frère qui a toujours été mon meilleur ami. J’étais particulièrement timide. Vous ne le diriez pas, n’est-ce pas ? C’est simplement que les années et le rugby m’ont permis de m’ouvrir aux autres. A travers les voyages, les échanges et les rencontres avec différentes cultures et personnes, je me suis ouvert au monde. Ce natif du Cap a fait ses débuts en sélection en 2012, à l’âge de vingt ans, rappelé par Heyneke Meyer après seulement treize matches de Super Rugby avec les Stormers. De purs spécialistes l’avaient remarqué à l’âge de 19 ans, dans les rangs de l’Université du Cap avec qui il avait remporté la Varsity Cup en 2011. Mais une blessure avait un peu ralenti sa progression.

Regard halluciné

Eben Etzebeth s’est toujours décrit comme un travailleur acharné… un génie pourrait-on ajouter, de quoi assécher les courts au profit des salles de musculation. «Je n’avais rien de spécial parmi les jeunes. Je n’étais pas le meilleur et je n’avais pas d’avance technique ou physique. J’ai dû travailler comme un diable et ce n’est qu’il y a 17-18 ans environ, lorsque j’ai été intégré dans la Province de l’Ouest, que j’ai compris que j’avais peut-être la possibilité de faire carrière. Avant mes 16 ans, je n’étais pas du tout impressionnant. Un gars dans les rangs. , Je jure. Mais j’ai gagné 20 centimètres d’un coup, alors un entraîneur m’a proposé de passer d’ailier à deuxième ligne. C’est rare, en terme de polyvalence, n’est-ce pas ? Au début, le rapport au combat n’était pas le même. Finalement, j’ai appris à y trouver du plaisir.

Dans un rugby rude, mais aseptisé, son plus beau trophée est finalement d’être souvent décrit comme celui du joueur le plus agressif de la planète ovale. Il a un jour avoué que le rugby lui avait permis de canaliser cet élan qui couve en lui. Elle a parfois éclaté en pleine lumière comme en 2015, lors d’un combat avec Tomas Lavanini, remporté via ses biceps d’acier ou encore en 2022, contre l’Australien Allan Alaalatoa. Son regard exorbité aurait fait cauchemarder bien des petites natures.

 
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