La belle-mère devant la Cour d’appel pour obtenir un nouveau procès

La belle-mère devant la Cour d’appel pour obtenir un nouveau procès
La belle-mère devant la Cour d’appel pour obtenir un nouveau procès

La belle-mère de la fillette de Granby, reconnue coupable du meurtre au deuxième degré de l’enfant de 7 ans, a mis les bouchées doubles mardi en contestant sa condamnation devant la Cour d’appel, demandant un nouveau procès.

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Rappelons que la femme de 41 ans a été condamnée, en décembre 2021, à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans pour le décès de l’enfant. Le drame s’est produit dans la maison familiale de Granby en avril 2019.

La petite fille est morte asphyxiée, enveloppée dans du ruban adhésif.

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Photo avec l’aimable autorisation du tribunal

La belle-mère avait également envoyé un SMS au père dans les heures précédant la mort tragique de la petite fille pour lui dire qu’elle était « correctement attachée ».

Textes sensibles

Les SMS échangés entre la belle-mère et le père sont également au cœur de la procédure d’appel de la condamnée.

La défense soutient que les nombreux messages textes incriminants échangés par le couple n’auraient pas dû être retenus comme preuves, arguant d’un grave préjudice à l’équité du procès.

Lors des requêtes préliminaires, un juge avait permis que les messages soient présentés en preuve, même s’il avait reconnu une violation de la Charte canadienne des droits et libertés dans la saisie des messages textes par la police.

« Le juge dit que le préjudice est minime parce que l’agent a documenté ce qu’il faisait. […] “Mais les notes manuscrites sont une phrase. On ne sait pas quelles applications, on ne sait pas ce qu’il a fait, la durée, on ne sait pas parce que les notes ne le disent pas”, a soutenu M.et Maxime Hébert-Lafontaine, considérant que la perquisition était donc illégale.

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Photo avec l’aimable autorisation

Plusieurs des messages ont donné au jury une idée du très faible respect de la belle-mère pour l’enfant par leur caractère violent ou abusif. « Le caractère incendiaire des messages textes, je ne pense pas qu’on puisse le remettre en question », a souligné l’avocat de la belle-mère, mais il a estimé que leur effet préjudiciable l’emportait sur leur valeur probante dans l’analyse du dossier.

Trial in Trois-Rivières

Le changement du lieu du procès, déplacé du district de Bedford à celui de Trois-Rivières, fait également partie des préoccupations de M.et Hébert-Lafontaine.

Oui, le tribunal a donné raison à la défense en ordonnant le changement de lieu, mais les parties n’ont jamais été consultées sur le district choisi pour entendre l’affaire. Et ce, contrairement à l’accord conclu entre le juge et les parties, soutient la défense.

«Trois-Rivières n’avait jamais été sur la table. On ne sait pas pourquoi Trois-Rivières, on n’a pas pu en discuter», a insisté l’avocat de la belle-mère, soulignant qu’un expert avait néanmoins recommandé de tenir les débats «dans un grand centre».

« Ce dossier, que ce soit à Montréal, à Trois-Rivières ou à Percé, aurait fait le même bruit », a noté le juge François Doyon.

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« Position délicate »

Au total, la défense a avancé mardi quatre motifs d’appel, exhortant le panel de trois juges à rendre une ordonnance pour un nouveau procès.

« Ce n’est pas une décision facile, je le comprends. Ça vous met dans une position délicate », a reconnu Me Hébert-Lafontaine, qui, en cas de refus de nouveau procès, a demandé que la période d’admissibilité à la libération conditionnelle soit au moins réduite de 13 à 10 ans.

De son côté, le parquet soutient que les droits de l’accusé ont été respectés et qu’aucun des moyens d’appel présentés n’est valable. « L’intérêt pour la justice que cette affaire soit traitée au fond était très important », a insisté Me Frédérique Le Colleter, soulignant que priver le jury d’informations sur « la vie réelle de cet enfant » aurait été « un obstacle à la recherche de la vérité ».

L’affaire a été prise en délibéré par les juges, qui rendront leur décision par écrit à une date ultérieure.

Chronologie des événements

29 et 30 avril 2019

La fillette de 7 ans a été retrouvée dans un état critique à la résidence de Granby. Elle est décédée des suites de ses blessures et son père et sa belle-mère ont été arrêtés.

30 mai 2019

Le gouvernement annonce la tenue d’une commission d’enquête à la suite de la tragédie qui a bouleversé tout le Québec

30 avril 2021

Deux ans après la mort de la jeune fille, le rapport Laurent a été remis au gouvernement.

9 décembre 2021

La belle-mère a été reconnue coupable de meurtre au deuxième degré et d’enlèvement. Elle a été condamnée dans les semaines qui ont suivi à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans.

8 janvier 2022

Le père d’une fillette condamné à quatre ans de prison pour enlèvement après avoir comploté pour éviter un procès

7 mai 2024

Après avoir purgé les deux tiers de sa peine, le père a bénéficié d’une libération automatique

24 septembre 2024

La belle-mère a plaidé sa cause devant la cour d’appel, espérant obtenir un second procès.

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