« Ma mère l’a dit à tout le monde dans la rue », raconte Lilou Ruel, la Toulousaine « porte-flambeau masquée »

« Ma mère l’a dit à tout le monde dans la rue », raconte Lilou Ruel, la Toulousaine « porte-flambeau masquée »
« Ma mère l’a dit à tout le monde dans la rue », raconte Lilou Ruel, la Toulousaine « porte-flambeau masquée »

l’essentiel
Le champion du monde de Freerunning et de Parkour s’est confié La dépêche du Midi sur son expérience de seule femme porteuse du flambeau mystère aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Un mois et demi après la fin des JO, Lilou Ruel, 21 ans, est reconnaissante d’avoir participé et d’avoir contribué.

Pouvez-vous nous raconter comment cette aventure a commencé ?

J’ai été contacté environ un mois et demi avant la cérémonie d’ouverture par Vincent Zenzel (artiste et réalisateur spécialisé dans la capture du corps en mouvement, ndlr), qui lui-même avait été contacté par Thomas Jolly, le directeur artistique des Jeux Olympiques. Son travail consistait à s’occuper de ce fameux porteur masqué et à le placer dans la cérémonie d’ouverture.

Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez appris que vous participeriez à la cérémonie d’ouverture ?

C’était tellement confidentiel et secret qu’il m’a juste dit : « Lilou, es-tu disponible fin juillet ? J’ai un travail pour toi en rapport avec les JO » mais c’est tout. Juste « sois là, tu ne le regretteras pas, mais je ne peux pas t’en dire plus ». Comme j’ai toujours voulu travailler avec Vincent, j’ai tout de suite dit oui.

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Alors jusqu’au dernier moment vous ne saviez pas ce que vous alliez faire ?

Nous avons pris quelques informations au fur et à mesure. Je suis allée à Paris faire quelques essayages pour ce magnifique costume avec la référence à Assassin’s Creed (série de jeux vidéo d’action-aventure et d’infiltration historique en monde ouvert). Je me suis rendue compte que nous étions neuf et que je les connaissais. Nous venions tous du monde du Parkour (franchir des obstacles en milieu urbain ou naturel) qui est une petite communauté. C’était un travail entre amis. Nous avons découvert le lieu et où nous étions placées. J’étais à l’île Saint-Louis, une des premières scènes de la cérémonie. On m’a dit que j’avais 15 secondes à l’écran, que des enfants allaient devoir me passer la flamme et qu’ensuite je devrais courir avec la flamme à travers tous les danseurs et figurants.

Qu’est-ce que ça fait de tenir la flamme ?

C’était une ambiance extraordinaire. C’est quand j’ai vu tout le protocole et toute la sécurité qu’il y avait autour de cette flamme que je me suis dit que j’avais un vrai privilège. Aux répétitions, il y avait peut-être 100 personnes autour de moi et j’étais le seul à pouvoir toucher cette flamme.

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Comment vos parents ont-ils réagi lorsqu’ils ont vu leur fille défiler avec la flamme à la télévision ?

Il y avait beaucoup de fierté. Voir sa fille aux cérémonies d’ouverture et de clôture et au défilé des champions, courir sur les Champs-Élysées, marquer les trois coups, ça laisse forcément des traces. Je sais que ma mère l’a dit à tout le monde dans la rue.

Avec le recul, comment décririez-vous ce que vous avez vécu ?

Un truc comme ça, ça ne s’oublie pas. On a vécu un moment unique, on ne le revivra plus jamais. On ne fera plus jamais un show devant des milliards de personnes, c’est impossible. C’était une opportunité incroyable, je n’aurais jamais pensé faire ça de ma vie.

Votre participation à la Parade des Champions était-elle prévue ?

Je pensais que toute cette histoire de porteur masqué était terminée. Et Vincent m’appelle deux jours avant le défilé et il me dit « Lilou j’ai besoin de toi demain à Paris pour les répétitions et pour le défilé des champions samedi ». Encore une fois, des informations très floues. J’arrive aux répétitions et on me dit « tu vas avoir une minute et demie à l’écran, tu vas devoir défiler sur les Champs-Élysées. Tu fais ce que tu veux, tu t’amuses et puis le cavalier viendra vers toi, te tendra ce bâton pour que tu fasses ces trois coups. A la fin, il y aura un feu d’artifice sur l’Arc de Triomphe ».

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Avez-vous pu reparler de ce moment avec les huit autres relayeurs ?

Oui, et nous en sommes très reconnaissants. Nous remercions du fond du cœur Thomas Jolly d’avoir intégré le Parkour d’une si belle manière. Il a vraiment fait de ce personnage le plus aimé de la cérémonie. Cela a créé de l’enthousiasme et cela a ouvert des discussions sur la possibilité de voir un jour le Parkour intégré aux Jeux Olympiques. Ce serait un rêve ultime d’avoir cette discipline. Je pense que nous pouvons garder espoir.

Qu’avez-vous ressenti en étant le seul à être choisi pour participer à la Parade des Champions ?

Vincent a trouvé très intéressant que la seule fille parmi les neuf ait terminé cette page du porteur masqué. Je ne sais pas si les gens imaginaient qu’il y avait une femme en dessous. Cela m’a juste donné envie de prouver qu’il n’y avait pas que des hommes qui pouvaient faire du Parkour, grimper sur des toits et faire des choses extraordinaires comme ça. Je suis très fière d’avoir été la seule femme.

 
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