« Une première historique qui préfigure les lieux de baignade réguliers »

« Une première historique qui préfigure les lieux de baignade réguliers »
« Une première historique qui préfigure les lieux de baignade réguliers »

Un clapotis régulier, doux, mélodieux et très agréable est le seul bruit continu qui parvient aux oreilles des piétons perchés sur les bords de Seine, à L’Ile-Saint-Denis. Ce son provient du mouvement de dizaines de baigneurs qui avancent à contre-courant dans la rivière, en fin de matinée ce dimanche. Un moment suspendu qui anticipe le projet de création de plusieurs sites de baignade, espéré localement, notamment sur le petit bras.

En attendant, c’est dans le plat principal où la navigation a été interrompue pour l’occasion que les 200 participants se sont jetés dans le grand bouillon, à l’occasion du concours d’eau libre Nage ta Seine. Organisé par les comités départementaux 92 et 93 de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), l’épreuve s’inscrit dans l’héritage de Paris 2024.

« C’est très agréable mais difficile d’aller à contre-courant »

« L’opération Nage ta Seine, c’est montrer qu’après l’important travail de nettoyage de la Seine à Paris, on peut aussi le faire en Seine-Saint-Denis », explique Jules Decombes, chargé de mission à la ville de L’Ile-Saint-Denis, notamment pour les Jeux Olympiques.

« C’est très agréable mais c’est difficile d’aller à contre-courant, chaque mètre se mérite », confie Pascal, 55 ans, qui s’entraîne dans la capitale à l’Olympique Paris Natation. « J’ai fini deuxième (du 1 500 m), je suis content. C’est le dernier des trois mots “Nage ta Seine” qui m’a vraiment motivé à venir. C’est la première fois que je nage là-bas. L’endroit est bucolique, à un quart d’heure de Paris. »

C’est Séverine Delbosq, conseillère municipale déléguée à la Nature et à la Ville, qui parle le mieux du fleuve, alors qu’elle est engagée sur un 500 m. « Pour moi, c’est un défi », explique cette dernière qui a déjà concouru dans les canaux. « C’est l’occasion de nager dans une sorte d’entité sauvage. Au niveau des sens, c’est génial : on sent le fleuve, l’odeur des plantes », confie-t-elle.

Il existe même une boucle WhatsApp qui rassemble localement des aventuriers urbains, prêts à mouiller leur maillot ou leur combinaison, à la manière des Ourcqs polaires. Dans la Seine, les baigneurs ne sont toutefois pas exempts d’attraper quelques bribes indésirables. « Gastro et cystite, ça m’est déjà arrivé mais rarement », relate l’édile municipal.

Trois sites au sein de Paris intra-muros

Pour l’heure, le plan natation héritage des JO vise l’ouverture de trois sites à Paris à l’été 2025 : au port de Bercy (12e arrondissement), face à la BNF ; au Bras Marie (4e arrondissement), face à l’île Saint-Louis, sur la rive droite ; et au Bras de Grenelle (15e arrondissement), au port de Grenelle, face à l’île aux Cygnes.

L’Ile-Saint-Denis en rêve et un concours comme Nage ta Seine veut montrer la voie. « Ce dimanche, l’eau est qualifiée de très bonne par le ministère de la Santé », rapporte Clément Rémond, coprésident de la FSGT 93. Quatre prélèvements ont été effectués au cours du mois précédent, en trois points du parcours le plus long, pour traquer notamment les concentrations de deux bactéries indicatrices d’une contamination fécale : Escherichia coli et les entérocoques. Les deux derniers des quatre relevés ont été effectués mardi et jeudi.

L’Ile-Saint-Denis, 22 septembre. La première opération de course en eau libre, Nage ta Seine, a pour objectif de préfigurer la création locale de sites de baignade réguliers dans la rivière. (LP/CG)

« La baignade en rivière en Seine-Saint-Denis est une première historique, avec une offre de pratique très appréciée (le dossard est à 10 euros) », s’enthousiasme Clément Rémond. Cette nouveauté est de bon augure pour la création d’un événement annuel, d’autant que les participants étaient nombreux ce dimanche.

« L’idée est d’élargir la manifestation, toujours dans le même périmètre de la Seine, vers L’Ile-Saint-Denis et Saint-Ouen », poursuit le coprésident de la FSGT 93, qui y voit même un possible tournant écologique.

Une base nautique comme héritage des Jeux

« C’est une manière de sensibiliser à l’environnement et au respect des espaces naturels franciliens, ajoute-t-il. C’est aussi une volonté de démocratiser les loisirs et la baignade à l’échelle régionale, dans un contexte de changement climatique et d’étés de plus en plus chauds. Dans un territoire très dense comme la Seine-Saint-Denis, la population a besoin d’avoir accès à des lieux pour se rafraîchir. L’idée est de préfigurer de futurs lieux de baignade réguliers grâce à l’engagement des pouvoirs publics. »

« Nous travaillons sur le sujet de la Seine depuis longtemps, confirme Jules Decombes. L’un des héritages majeurs des Jeux et du Village des athlètes est la création d’une base nautique où sera implanté un club de canoë. »

 
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