L’année 2023 a été très chaude avec des canicules records, notamment dans le sud de l’Europe, avec des températures dépassant à plusieurs reprises les 46 degrés. Simon François, notre spécialiste des questions environnementales, revient sur le phénomène de « stress thermique » chez l’humain.
Qu’est-ce que le stress thermique ?
C’est très simple, c’est lorsque votre corps n’est plus capable de réguler sa propre température. La peau est un organe très bien fait, elle protège normalement très rapidement le corps des variations de température. Le problème, c’est que lorsque ces températures sont trop extrêmes, alors la mécanique tombe en panne et cela peut avoir des conséquences très graves : déshydratation sévère, crise cardiaque et malheureusement parfois la mort.
On peut dire que ces différences thermiques ont un grand impact sur les êtres humains. Dans notre pays, on va parfois jusqu’à la mort, est-ce que ça touche beaucoup de monde ?
Le problème de la chaleur, c’est qu’elle tue silencieusement. Sur un acte de décès, vous ne verrez jamais un médecin écrire « cause du décès : canicule ». Pour connaître l’ampleur du phénomène, il faut comparer les chiffres. Combien y a-t-il de décès au cours d’un été normal par rapport à combien y a-t-il au cours d’un été très chaud ? Depuis 20 ans, les statistiques sont assez constantes. En Europe, un été chaud provoque 70 000 décès supplémentaires par rapport à un été normal. Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur se multiplient, elles s’intensifient aussi. À cela, vous ajoutez le vieillissement de la population. Les experts s’attendent à une aggravation de la situation dans les années à venir. Une étude belge a calculé que d’ici 2050, dans notre pays, la chaleur tuera 1.000 personnes chaque année.
On se souvient de cette fameuse année 2003 où il faisait très, très chaud. Depuis, nous connaissons régulièrement des périodes de canicule et tous les spécialistes disent qu’elles s’intensifient. Avec le temps, saura-t-on s’acclimater et se dire qu’on est moins sensible aux canicules qu’il y a 20 ans ?
Oui et non. Il y a des mesures très concrètes que nous pouvons prendre au quotidien. Et d’ailleurs, on nous le rappelle chaque été, des campagnes de sensibilisation qui sont organisées à chaque canicule. Ils ciblent souvent les populations les plus à risque, donc les personnes âgées d’un côté, les jeunes enfants de l’autre. Vous devez éviter de vous exposer au soleil, surtout pendant les heures chaudes, bien vous hydrater et éviter les efforts physiques intenses également pendant la journée. Une autre mesure dont l’efficacité a été scientifiquement démontrée est la nature. Les espaces verts sont très efficaces pour réduire la température de l’environnement et offrir une oasis de fraîcheur à la population. Ils sont particulièrement utiles dans les villes, environnements qui ont tendance à se réchauffer plus vite qu’ailleurs. Ce sont les fameux phénomènes des îlots de chaleur urbains. Et puis, répètent les climatologues, pour ralentir le réchauffement climatique, il faut émettre moins de CO2 dans l’atmosphère. Réduire son empreinte carbone, c’est aussi sauver des vies.
contrainte thermique
