Seulement 6e de la finale du 400 m au Stade de France, la porte-drapeau française était inconsolable après son échec.
Au Stade de France
Une déception à la hauteur, sans doute, de ses espoirs et de ses ambitions. Ce samedi matin, Nantenin Keita a vécu le pire de ce que peuvent infliger les Jeux paralympiques. Ils peuvent vous élever si haut si vous réussissez. Mais ils peuvent aussi vous faire redescendre sur terre si vous échouez. Même si, objectivement, ses chances de terminer sur le podium du 400 m en catégorie 13 semblaient faibles, la Française, comme toute grande compétitrice et championne, ne pouvait se résigner à l’inévitable. Elle souhaitait surtout terminer son histoire avec les Jeux de belle manière, elle qui a annoncé, à 39 ans, qu’elle ne poursuivrait pas sa carrière jusqu’à Los Angeles en 2028.
Hélas, seulement 6e sur la ligne d’arrivée avec un chrono de 57’’43, à près de deux secondes de la 3e place arrachée par la Portugaise Carolina Duarte (55’’52) et très loin du champion brésilien Rayane Soares Da Silva, auteur d’un nouveau record du monde en 53’’55, Nantenin Keita a versé des torrents de larmes. Inconsolable, malgré le soutien de ses proches. Et au moment de commenter sa performance en zone mixte, la Française s’est montrée expéditive. « Je suis déçue. J’aurais aimé être sur le podium, mais j’en suis très loin. Je ne sais pas quoi vous dire, honnêtement. J’ai l’impression de ne pas y être. Je n’ai pas couru de la même manière qu’il y a deux jours, je n’avais pas les mêmes jambes et je n’ai pas l’impression de m’exprimer vraiment. C’est ça qui me frustre. J’ai terminé la course sans être lactique. Sur un 400 m, ne pas finir lactique, c’est avoir raté la course. »
Quelques instants plus tôt, s'adressant à France Télévision, elle avait également confié l'une des raisons de son immense désarroi. « Je suis tellement déçue car tout le monde était là pour m’encourager. C’est la première fois que ma famille vient me voir courir et je repars comme ça. Ça me fait vraiment mal au cœur. » Il est vrai que malgré un programme matinal, le public est venu en nombre au Stade de France pour cette dernière journée dans le stade Saint-Denis. L'athlète n'ajoutera pas une 5e médaille paralympique à sa formidable collection, qui comprend son titre à Rio sur 400 m en 2016 (plus une médaille d'argent et deux médailles de bronze). Il lui faudra très certainement du temps pour digérer cet adieu raté aux Jeux. Mais même si son dernier tour n'a pas été à la hauteur de ses espérances, rien n'effacera son palmarès.
