La déception a été de courte durée. Vice-champion paralympique du saut en longueur (T64) à Tokyo, Dimitri Pavadé n'a pas réussi à décrocher une nouvelle médaille à Paris. Mercredi 4 septembre, le Réunionnais a échoué à décrocher le bronze pour seulement six centimètres.
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Un an après sa rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, la jambe partiellement amputée, il s'était « formaté » à une éventuelle absence de médaille et a réussi à conserver son sourire iconique. Ce même sourire accompagne son visage dans une publication annonçant son coming out, ce samedi. Un moment que l'intéressé attendait « avec impatience ».
« Oui, je suis PETIT (1m59, ndlr), MÉTIÉ, UNIJAMBÉ, et pour couronner le tout, GAY ! La personne que je suis et comme d'autres, n'ont jamais eu à faire de choix alors arrêtez avec vos discours pitoyables et vos jugements sans raisonnement car vous ne changerez jamais le monde », a écrit le sauteur en longueur de 35 ans sur Instagram.
Un « deuxième combat à mener »
Après avoir réalisé son rêve d'intégrer l'équipe de France, « une grande fierté » pour lui, Dimitri Pavadé a souhaité « donner du sens » à ce qu'il accomplit au quotidien en devenant une « icône pour les personnes en situation de handicap ».
« J’ai désormais un deuxième combat à mener avec MA COMMUNAUTÉ LGBTQIA+ et j’espère donner force et courage également à ces personnes encore dans le PLACARD (qui n’ont pas rendu publique leur homosexualité, ndlr) ou à ces SPORTIFS DE HAUT NIVEAU qui n’osent pas vivre ouvertement et librement cette liberté qui nous revient de droit », poursuit Dimitri Pavadé, ravi de se dévoiler.
Aux yeux du vice-champion paralympique 2021, le handicap et l’orientation sexuelle ne doivent pas être « cachés » ou une Source de « honte ». Et le para-athlète d’insister : « Acceptez-vous comme vous êtes et rappelez-vous que vous n’êtes pas seul, la vie est extrêmement courte et tant de belles choses nous sont offertes que nous ne pouvons pas nous en priver ».
« Des enfants et des adultes se suicident encore ou sont tués aujourd'hui. N'oubliez pas qu'un proche pourrait un jour être concerné », prévient l'athlète français.
Pluie d'éloges pour Dimitri Pavadé
Sous le post de Dimitri Pavadé, les éloges fusent. Nombre d’entre eux émanent d’athlètes français. Arnaud Assoumani, par exemple : « Tu étais déjà une inspiration. Aujourd’hui tu deviens une icône et un modèle pour des millions d’autres personnes. »
« Ne change jamais ! Merci d'être ce que tu es, mon kaf », se vante Clarisse Agbegnenou, médaillée olympique en judo individuel à Paris. « Dimitri Pavadé, tu es avant tout un mec génial », renchérit Valentin Lavillenie, sauteur à la perche, comme son frère Renaud.
Le militantisme de Dimitri Pavadé ne l'éloignera pas de l'athlétisme. Le Réunionnais compte bien défendre les couleurs de la France à Los Angeles en 2028 et aller chercher la médaille qui lui a échappé à Paris.
Article original publié sur RMC Sport
