Des barbelés pour éloigner les sans-abri à Montréal

Les propriétaires du centre-ville de Montréal, exaspérés par les intrusions répétées sur leur propriété, ont décidé d’installer des clôtures commerciales avec fil barbelé pour se protéger d’éventuels intrus.

La présence de sans-abri et de toxicomanes dans le quartier du Village est invoquée pour justifier ces initiatives.

Un propriétaire qui a installé une de ces clôtures cette semaine a confié à TVA Nouvelles qu’il doit ramasser régulièrement les seringues et les préservatifs usagés.

Des ouvriers viennent installer une clôture au centre-ville de Montréal

Capture d’écran tirée de TVA Nouvelles

Des vols et des actes de vandalisme ont également été signalés.

Younes El-Moustir, un agent immobilier qui habite le quartier, n’est pas surpris de voir ces clôtures apparaître dans le paysage.

Il dénonce l’inaction de la classe politique.

Younes El-Moustir, un habitant du quartier

Capture d’écran tirée de TVA Nouvelles

« C’est une zone de guerre. Nous exerçons depuis des années des pressions sur les différents niveaux de gouvernement pour qu’ils fassent quelque chose. S’il y a des barbelés ici, il y en aura partout », a-t-il soutenu.

« Il y a une raison pour laquelle ils sont là : c’est parce que les gens ont peur. [Il y a des barbelés sur la clôture] « Parce que les gens sautent par-dessus », a ajouté M. El-Moustir.


Daniel Matte, de l’association des citoyens du Village de Montréal

Capture d’écran tirée de TVA Nouvelles

Cette situation a créé un climat très tendu dans le secteur au cours des derniers mois, et Daniel Matte, de l’association citoyenne du Village de Montréal, craint que cela dégénère.

« Quand on doit se défendre, ça veut dire que ça peut aller loin. Ça peut être dangereux », s’inquiète-t-il.


Jayke, un toxicomane

Capture d’écran tirée de TVA Nouvelles

Cette initiative est qualifiée de déshumanisante par la population vulnérable du secteur. Jayke, un toxicomane qui fréquentait la cour désormais clôturée d’un édifice de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) pour consommer, questionne les motivations de l’organisme.

« Vous voyez, il y a une boîte pour les seringues [dans la cour du bâtiment]« Ils nous ont mis à disposition pour nous débarrasser de nos seringues. Donc d’une certaine manière, cela envoie un double message », dit-il.


Capture d’écran tirée de TVA Nouvelles

Problèmes de cohabitation

La Ville de Montréal se dit consciente des enjeux de vulnérabilité du Village et des problèmes de cohabitation qu’ils occasionnent pour les résidents.


Des clôtures en fil barbelé commencent à apparaître sur des terrains privés du centre-ville de Montréal

Capture d’écran tirée de TVA Nouvelles

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante a indiqué dans un communiqué que « les propriétaires sont dans leur droit d’utiliser les moyens à leur disposition pour empêcher les intrusions sur leur terrain privé ».

« Cette cohabitation difficile est causée, entre autres, par la crise du logement, la crise des opioïdes, la crise de la santé mentale et la pauvreté croissante », a-t-on ajouté. « C’est pour cette raison, entre autres, que la Ville a investi près de 2 millions de dollars dans ce secteur pour le dynamisme commercial, la propreté et l’animation culturelle. »

Citoyens « abandonnés »

Du côté de l’opposition à l’hôtel de ville, on attribue l’escalade des tensions vécues dans le quartier à l’inaction du parti de Valérie Plante.

« Malheureusement, l’installation de ces barbelés démontre à quel point les citoyens du secteur se sentent abandonnés par l’administration Plante », a déclaré Benoit Langevin, porte-parole en matière de lutte contre l’itinérance pour Ensemble Montréal. « Cela se voit et se ressent : les résidents, les commerçants et les personnes vulnérables en ont assez d’être laissés à eux-mêmes. »

Voir l’explication complète dans la vidéo ci-dessus.

729d03078c.jpg

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV coup dur pour le Bayern, fracture de la clavicule droite pour Pavlovic
NEXT Le Servette Chênois s’incline encore dans un choc au sommet