Le rêve de Louis Riel, un hymne sans français ? – .

Le rêve de Louis Riel, un hymne sans français ? – .
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Quand j’ai appris que l’hymne national canadien avait été chanté en pendjabi et en anglais (mais sans français) à Winnipeg le 17 décembre, avant un match des Jets, j’ai immédiatement pensé à Robert Loiselle.

En octobre, j’ai passé plus d’une heure avec ce nouveau député néo-démocrate de Saint-Boniface au Café Le Croissant, au cœur du quartier francophone de Winnipeg.

Homme dynamique et éloquent, Loiselle, métis francophone habité par l’histoire de peuple, flottait sur un nuage : « Le rêve de Louis Riel est à portée de main », ose-t-il.

Autrement dit, l’espoir d’une province où le développement des Métis et des Premières Nations serait encouragé, et où le français serait protégé et pourrait se développer. Lors de la fondation du Manitoba, en 1870, il y avait « 95 % de métis francophones », se souvient le nouveau député.

Kinew, le premier

Son chef, Wab Kinew, est entré dans l’histoire cet automne en devenant le premier premier ministre d’une province issue des Premières Nations. Les Québécois l’ont également connu après son apparition dans les émissions de fin d’année de Radio-Canada.

Kinew n’est pas métis, mais appartient à la nation Onigaming Ojibwe du nord de l’Ontario.

« Son peuple et le mien étaient alliés, lors de la fondation du Manitoba, nous le sommes toujours », souligne fièrement Loiselle.

De plus, Kinew parle français puisqu’il a effectué une partie de son parcours scolaire dans une école d’immersion.

« Le français est une de nos priorités : chaque fois que le Premier ministre et moi parlons, nous parlons en français. »

Cela faisait très longtemps que le Manitoba n’avait pas eu un chef de gouvernement capable de parler français à ses concitoyens francophones.

« Bon sang, ça fait du bien », a déclaré Loiselle après la diffusion vidéo d’un discours de son chef en français, devant l’assemblée générale de la Société de la francophonie manitobaine (SFB), le 12 octobre.

Optimisme

Bref, au Manitoba, on sent un certain vent d’optimisme pour le français. Les écoles francophones, après des décennies de batailles juridiques et financières, sont enfin bien implantées et débordent.

L’immigration francophone est en croissance. La nouvelle loi sur les langues officielles vise désormais « une véritable égalité entre les langues officielles du Canada ».

L’hebdomadaire Liberté connu une sorte de renaissance. Des associations comme la SFB sont vivantes et défendent le droit aux services en français.

Le politologue Raymond Hébert va jusqu’à affirmer que les Franco-Manitobains bénéficient aujourd’hui d’une quasi « complétude institutionnelle », c’est-à-dire d’institutions différentes dans presque tous les domaines.

Mais pour que la « complétude » soit complète, il manque, de son propre aveu, de véritables services de santé en français. Mais le NPD de Wab Kinew a promis d’y travailler. De plus, Kinew présente et adopte une loi faisant de Louis Riel le « premier premier ministre du Manitoba ».

Bilinguisme c. multiculturalisme

C’est pourquoi j’ai voulu reparler à Robert Loiselle, après l’effacement du français dans l’hymne national au Centre Canada (où jouent les Jets), le 17 décembre. À l’autre bout du fil, il s’est d’abord montré prudent.

« Je sais que les Jets sont très réceptifs au multiculturalisme, c’est bien. Mais il ne faut jamais oublier que le bilinguisme au niveau national, du moins à mon avis, doit avoir préséance sur le multiculturalisme.

Par coïncidence, il assistait ce soir-là au match entre les Jets et les Canadiens à Winnipeg. « J’écouterai l’hymne national et demain je vous rappellerai », me promet-il.

Le 19, dans un SMS accompagné d’une vidéo, il me faisait remarquer que le français avait été ramené dans l’hymne national, qui était chanté « par une belle chorale », souligne-t-il. il disait la vérité.

Mais quand on écoute la vidéo, on se rend compte que seulement deux phrases sur neuf étaient dans la langue de Riel : « Votre histoire est une épopée/Des exploits les plus brillants. » Au moins c’est ça.

Cependant, on a l’impression que le « rêve de Riel » d’une « véritable égalité » semble encore très loin ; tout comme une simple renaissance du fait français au Manitoba.

 
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