Alexis Hanquinquant, le triathlète qui ne sait plus perdre

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Alexis Hanquinquant, lors de l’épreuve test de triathlon des Jeux Paralympiques, à Paris, le 19 août 2023. ANTHONY DIBON / ICON SPORT

Le lundi 2 septembre, lorsque Alexis Hanquinquant s’élancera du pont Alexandre-III, cela fera exactement 1 843 jours, soit cinq ans et deux semaines, que personne n’a franchi la ligne d’arrivée avant lui. Et pourtant, la dernière défaite du triathlète normand remonte à… un duathlon. Le 17 août 2019, en marge du para triathlon servant de répétition générale aux Jeux de Tokyo, l’épreuve de natation avait dû être annulée. La coupable ? La fameuse bactérie E. colicelle qui, cet été, a bien failli compromettre les épreuves olympiques dans la Seine. Ce qui n’a pas empêché Alexis Hanquinquant d’aller chercher l’or en baie de Tokyo fin août 2021.

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A Paris, il compte bien pouvoir nager. En mars, le porte-drapeau l’avait fait savoir à Emmanuel Macron, qui avait invité une poignée de sportifs à dîner sous le toit doré de l’Elysée. « J’ai dit : “Attention, un duathlon n’a jamais eu lieu dans l’histoire des Jeux”. Je nage entre 30 et 35 km par semaine, ce n’est pas pour que les gens me disent : “Finalement, aux Jeux, ça ne sert à rien” »a déclaré l’athlète de 38 ans., sur les bords de Seine à Rouen, à la mi-juillet.

Comme dans d’autres sports paralympiques, en para triathlon, les athlètes sont classés selon des catégories de handicap. Alexis Hanquinquant concourt en PTS4 (catégorie debout, handicap modéré). En duathlon, un athlète dont la natation est le point faible mais dont la course à pied est le point fort, serait ainsi catapulté d’outsider à favori pour une médaille d’or. « Cela remettrait même en cause les médailles »s’irrite l’ancien maçon qui a vu sa jambe droite écrasée sur un chantier en 2010 et a été amputé trois ans plus tard.

« Je ne veux pas m’endormir »

Eole et Helios se sont montrés magnanimes. Au départ du Pont Alexandre-III, l’épreuve comportera 750 m de natation, puis 20 km de vélo et 5 km de course à pied pour terminer. Le sextuple champion du monde et d’Europe (2017, 2018, 2019, 2021, 2022, 2023) aura tous les yeux rivés sur lui : « Je ne veux pas être arrogant, j’ai beaucoup de respect pour mes adversaires, mais je fais vraiment tout pour être numéro un et je veux cette médaille d’or. J’espère vraiment ne pas avoir d’autre métal autour du cou ou pas de médaille du tout. », l’ancien champion de France de boxe full-contact persiste.

Il sait que c’est sur le vélo qu’il a le plus à perdre, où chutes et incidents mécaniques peuvent anéantir tout rêve de podium. « Mais, sur le papier, j’ai prouvé en 2024 que j’étais toujours là. J’ai un coussin d’environ deux minutes sur mes adversaires directs, deux minutes sur une course d’une heure, c’est un petit écart confortable, mais il ne faut pas s’endormir. Et je ne veux pas m’endormir en fait. »

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