Laurent Michaud, hôte de 14 500 athlètes aux JO de Paris : esprit village

Laurent Michaud, hôte de 14 500 athlètes aux JO de Paris : esprit village
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Le plus grand restaurant du monde

Prends ce lit. Laurent Michaud lève la couette à l’image olympique, “que les athlètes pourront embarquer après les Jeux”, se réjouit le Vaudois, même s’il est difficile d’imaginer Carlos Alcaraz la mettre dans sa valise. Sous le matelas, on découvre le sommier en carton, fabriqué au Japon, que Laurent Michaud vante auprès du public d’un air émerveillé et qui supporte 240 kilos. « J’ai vraiment l’impression de vendre des lits », s’émerveille le réalisateur.

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Deux athlètes par chambre, une salle de bain pour quatre. Pas de climatisation. Il aime les normes Paris 2024. Et tant pis si les stars du basket américain ont choisi de dormir dans des palaces parisiens. «C’est un peu dommage, car l’échange est au cœur de l’idée du village olympique», remarque le Vaudois. Qui se réjouit de la Cité du cinéma fondée par le réalisateur Luc Besson, transformée pendant les Jeux en une cantine gargantuesque de 3 200 places. “Le plus grand restaurant du monde!”

Recevoir 14 500 athlètes venus de 206 pays presque le même jour n’est pas à la portée de tout le monde. Laurent Michaud a appris « l’accueil et l’hospitalité », une certaine efficacité aussi, en Suisse dans ses premiers emplois. Professeur de ski à Villars-sur-Ollon, puis responsable de centres de vacances au Club Med. Les amateurs de psychogénéalogie chercheront encore plus loin son sens inné de l’organisation et des « grandes choses ». «Oui, je suis un enfant de Nestlé», dit-il, pas mécontent.

7 mars 2024, Saint-Denis. Portrait de Laurent Michaud dans le futur Village olympique de Paris. — © GONZALEZ / Cha Gonzalez

Ses parents se sont rencontrés dans la multinationale et ont continué leur voyage ensemble sur la planète Nestlé. Laurent est né à Manille, capitale des Philippines, a grandi en Afrique du Sud puis, de manière moins exotique, à Nyon. Donc un Suisse ultra-international, grand sportif avant l’éternel, skieur professionnel et aviateur certifié. Les chasseurs de têtes de Paris 2024 qui l’ont recruté il y a 4 ans ont dû l’apprécier, d’autant que c’est en France que Laurent Michaud a gravi tous les échelons du loisir mondial. Au Club Med, il devient chef de village – des villages déjà ! Puis il rejoint les villages vacances Center Parcs. « C’est cet esprit « village » qui a peut-être manqué à la Suisse dans sa candidature aux JO d’hiver de 2030, regrette Laurent Michaud. Nous avons les infrastructures, les villages locaux mais il faut imaginer, pour d’éventuels Jeux Olympiques de 2038, un village central, où la magie olympique pourra opérer et d’où l’accès aux sites sera facilité.

Un héritage pour les Parisiens

Et c’est là une obsession de l’accès et de la mobilité. « Les délégations nous demandent d’être les
au plus près des sites olympiques. Question de minutes gagnées, voire de secondes. Heureusement, ce dédale de bâtiments surgi de nulle part est à peu près droit. D’un côté de la Seine, l’îlot autour de la Cité du cinéma. De l’autre, l’Ile-Saint-Denis, moins fréquentée car à peine plus éloignée. Alors, il déploie ses talents de diplomate pour convaincre les hésitants : « Vous voyez, ici les navettes passent toutes les deux minutes, et c’est une île, avec son charme et ses berges.

Dans vingt ou trente ans, on ne visitera peut-être pas le village olympique dionysiaque comme on parcourt le port olympique de Barcelone. L’essentiel, pour Laurent Michaud, est ailleurs. En « héritage ». Le Vaudois tient à cette reconversion. Le logement olympique ne dispose pas de coin cuisine, mais le carrelage au sol donne une idée de l’aménagement futur. Le patrimoine, c’est aussi cet ingénieux système thermique qui puise l’air des sous-sols pour augmenter ou baisser la température ambiante. Et l’héritage pour Laurent Michaud ? «J’aimerais rester dans le domaine sportif.» Au frais, les pieds dans la neige ? Les JO de 2038 en Suisse ? “Pourquoi pas”, dit-il avec un large sourire.

Profil

1977 Né à Manille, aux Philippines.
1999 Enseigne le ski à Villars-sur-Ollon.
2006 Gère les centres de vacances du Club Med.
2016 Directeur des Opérations de Center Parcs France.
2020 Responsable du Village Olympique de Paris 2024.

Une chronique récente : Ces Parisiens incapables de se réjouir de leurs JO

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