Accusations, défense de l’ex-président, risque de prison… Le procès de Donald Trump s’ouvre à New York

Accusations, défense de l’ex-président, risque de prison… Le procès de Donald Trump s’ouvre à New York
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Début d’un marathon judiciaire pour Donald Trump. Visé par 88 chefs d’accusation dans quatre procédures pénales distinctes, l’ancien président des Etats-Unis comparaît dès ce lundi 15 avril devant la justice de l’Etat de New York pour le premier de ces procès. Un scénario absolument inédit puisque le 45e président américain (entre 2016 et 2020) est le premier d’entre eux à se retrouver inculpé dans une affaire pénale et à risquer la prison.

Ces derniers mois, le candidat républicain à l’élection présidentielle de 2024 face au président démocrate Joe Biden a cherché à travers ses multiples recours à être jugé le plus tard possible… au moins après le scrutin de novembre. S’il était réélu, une fois investi en janvier 2025, il pourrait ordonner l’arrêt des poursuites fédérales à son encontre. En attendant, Donald Trump doit répondre de ses actes dans cette affaire de paiements suspects avant son élection de 2016.

Les accusations contre Trump

L’affaire pour laquelle l’ancien président des États-Unis est jugé à partir de ce lundi remonte aux derniers jours de sa campagne électorale victorieuse de 2016. Dans la dernière ligne droite de sa course à la Maison Blanche, une ancienne star des films X – Stormy Daniels –, accepte de recevoir 130 000 dollars pour garder le silence sur une relation sexuelle qu’elle aurait eue en 2006 avec le candidat républicain Donald Trump, alors que ce dernier le nie.

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Ces paiements, effectués par Michael Cohen, alors avocat personnel de Donald Trump, ont été révélés par le le journal Wall Street en janvier 2018. Pour l’accusation, c’est la dissimulation de ces paiements, déguisés sous couvert de « frais juridiques » dans les comptes de la Trump Organization alors qu’ils étaient remboursés à Michael Cohen, qui est en cause. Le procureur Alvin Bragg y voit une fraude électorale puisque le but de l’opération était de dissimuler aux citoyens des informations potentiellement préjudiciables au candidat républicain.

Dans cette affaire, Donald Trump risque jusqu’à quatre ans de prison pour les accusations les plus lourdes. Ce dernier a été inculpé par un grand jury de 34 chefs de falsification de documents en vue de commettre un autre délit lié au financement de sa campagne. L’affaire se déroule devant un tribunal local de première instance.

La ligne de défense de l’ex-président

Lorsque le scandale éclate en 2018, Donald Trump, alors à la Maison Blanche, dément toute relation avec cette ancienne actrice de cinéma X. Le président américain de l’époque affirmait ne rien savoir du paiement… affirmant finalement qu’il devait arrêter une tentative de « extorsion « . Il plaide non coupable et dénonce un procès politique. Ses avocats – Susan Necheles et Todd Blanche, formant un duo d’avocats aguerris et rompus à la criminalité en col blanc – entendent remettre en question la fiabilité du témoignage de Michael Cohen et convaincre le jury que les accusations criminelles ne tiennent pas.

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Surnommé le « pitbull », Michael Cohen est devenu la bête noire de Donald Trump. Passé de lieutenant loyal à ennemi juré, il sera un témoin clé à charge. C’est lui qui a versé l’argent à Stormy Daniels – à la demande de Donald Trump, assure-t-il – et la justice fédérale l’a déjà condamné pour ce paiement. Michael Cohen devrait détailler devant le jury l’implication présumée de l’ancien président, mais la défense présentera un témoin peu crédible, lui qui a également été reconnu coupable de fausses déclarations au Congrès américain. L’accusation entend démontrer que le camp Trump avait l’habitude de dissimuler des affaires embarrassantes avec de l’argent, en s’appuyant sur deux autres versements similaires.

Un jury de douze citoyens présidé par un juge

Dès ce lundi, Donald Trump sera jugé par un jury composé de douze citoyens (et jusqu’à six suppléants) sélectionnés parmi plusieurs centaines d’habitants de Manhattan. Chacun sera longuement interrogé sur son opinion sur Donald Trump ou sur sa capacité d’impartialité – avec la possibilité d’être récusé par le juge qui préside la procédure, la défense ou l’accusation. Une sélection qui devrait encore durer une à deux semaines.

Le juge Juan Merchan a déjà annoncé que le jury resterait anonyme envers le public, afin d’éviter toute pression. Réputé courtois mais ferme, le juge new-yorkais aura pour mission de présider les débats et de contenir le tempérament parfois volcanique de Donald Trump, sans pour autant apparaître comme un fardeau. Il a déjà interdit au milliardaire républicain, virulent sur les réseaux sociaux, de s’en prendre aux témoins et au personnel judiciaire. ” IL ME DÉTESTE », a écrit Donald Trump.

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Les avocats de l’ex-président ont demandé au juge de se récuser en raison de l’emploi de sa fille dans un cabinet de conseil politique qui comptait Joe Biden parmi ses clients et d’un don de 35 dollars du magistrat à la campagne du démocrate en 2020. Mais finalement, c’est le jury qui devra décider à l’unanimité si Donald Trump est coupable. Si tel est le cas, le juge Juan Merchan déterminera la peine à une date ultérieure.

L’ombre d’une peine de prison

Une peine de prison est-elle possible ? Théoriquement, oui. Si Donald Trump est reconnu coupable uniquement de falsification de documents comptables, la peine est d’un an de prison maximum. Si le jury conclut que Donald Trump a délibérément violé les lois sur le financement des campagnes électorales, la peine maximale est de quatre ans. Dans tous les cas, le juge peut également prononcer uniquement une amende ou une peine alternative comme la probation.

Surtout s’il décide de prendre en compte l’âge de Donald Trump, 77 ans, et le fait qu’il s’agirait d’une première condamnation pénale. Mais un manque de contrition et une attitude de défi face à la justice joueraient en sa défaveur… En cas de peine de prison, un appel serait probablement suspensif. Et aux États-Unis, rien n’empêche une personne condamnée au pénal de se présenter à la Maison Blanche.

Un procès aux échéances incertaines

Actuellement, ” environ entre six et huit semaines », selon le tribunal, qui siégera tous les jours de la semaine sauf le mercredi. La sentence pourrait donc être prononcée avant le scrutin de novembre 2024. Mais de nombreux incidents de procédure pourraient retarder les débats. Les avocats de Donald Trump ont multiplié les recours et les contestations ces dernières semaines, obtenant le report du procès du 25 mars au 15 avril. A noter que contrairement à d’autres procès majeurs comme celui d’OJ Simpson, décédé ce jeudi 11 avril, celui-ci sera ne doit pas être télévisé, conformément à la loi de l’État de New York.

 
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